Au XVIIIème siècle, l'éducation est un sujet de réflexion à la mode et la question éducative est le centre de grands débats. L'éducation féminine fait évidemment partie de ces débats autour de questions assez diverse comme celle de savoir si la femme a le même entendement que l'homme. Certains philosophes pensent que l'enseignement risque de détourner les femmes de leurs tâches de maîtresses de maison. D'autres dénoncent les dangers de l'ignorance et se demandent si celle-ci n'empêchera pas les femmes de tenir leur rôle dans leur maison et en société mais aussi auprès de leurs enfants, auxquels elles sont censées donner le goût de l'étude. A côté de ces textes très théoriques sur l'éducation féminine, les écrits de certaines de ces femmes lettrées comme Madame de Genlis, Madame Necker ou Madame Roland qui nous permettent de nous faire une idée de l'éducation qu'une femme du siècle des Lumières pouvait recevoir.
[...] Ainsi Madame Roland nous dit qu'elle se trouvait à huit ans la meilleur danseuse d'une assemblée de personnes au-dessus de [son] âge, réunies pour une petite fête de famille C. Les tâches ménagères Malgré une éducation assez poussée, Manon reste une bourgeoise et donc une fille du peuple. Elle doit donc se préparer à tenir une maison et aux tâches ménagères. Ainsi, malgré la présence d'une domestique dans la maison familiale, elle accompagne souvent sa mère au marché et peut être appelée à la cuisine. On considère que ces tâches font partie des connaissances qui doivent être transmises de mère en fille. [...]
[...] Ainsi, elle ne signe jamais les articles qu'elle écrit et elle fait passer ses idées politiques à travers les discours de son mari. [...]
[...] Elle lit tout ce qu'elle trouve à part un Traité de Contrats qui [lui] tomba des mains Elle explore d'abord la bibliothèque paternelle. Puis, elle emprunte des livres à l'un des apprentis de son père j'avais remarqué une cachette où l'un des jeunes gens mettait des livres : j'en prenais un à mesure Elle emprunte aussi des livres à son oncle ou à sa grand-mère. Les lectures de la petite Manon sont très variées. Elle lit des auteurs latins mais aussi des auteurs du XVIème et XVIIème siècles. Sa première lecture est la Bible qu'elle apprend dans son intégralité. [...]
[...] Nous allons maintenant étudier les années de formation de la petite Marie-Jeanne, en voyant que celles-ci sont typiques des comportements de la bourgeoisie cultivée parisienne : ses parents lui font en effet dispenser une éducation particulière de qualité complétée par une année de pensionnat conventuel. Ainsi nous verrons tout d'abord en quoi l'éducation de Manon est traditionnelle, puis comment sa volonté d'autodidacte lui permet d'avoir une formation intellectuelle très poussé et enfin nous nous intéresserons à l'année qu'elle passe au couvent pour parfaire son éducation religieuse. I. Une éducation traditionnelle 2 A. [...]
[...] Ceci nous montre bien que ce qui prime dans l'éducation de Manon c'est la souplesse : on souhaite lui donner une éducation utile et à la mesure de ses capacités. Cependant son oncle ne mènera pas très loin ces leçons : Manon apprend à décliner et à conjuguer et un peu de vocabulaire mais ne va pas plus loin malgré son enthousiasme. Cependant, elle gardera de cet enseignement une grande aisance pour apprendre des langues étrangères comme l'italien et l'espagnol qu'elle étudiera plus tard. De plus, son père initie la petite Manon au dessin et à la gravure. [...]
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