L'un des caractère essentiel de l'éducation des filles sous l'Ancien Régime est la différence entre les filles des élites et les filles du peuple. Mais, il faut tout d'abord insister sur la spécificité de la nature des femmes qui explique la spécificité de l'éducation des filles. On va donc s'intéresser aux divers caractères particuliers aux femmes.
Sauf exception, on s'accorde à reconnaître l'infériorité intellectuelle de la femme. Dès lors, il ne peut être question de proposer aux filles un enseignement ambitieux (comme le latin ou la philosophie) car cet enseignement conduirait à une double impasse : il serait à la portée d'un nombre réduit de filles et il risquerait de donner aux filles des ambitions qui ne sont pas dans leur destin social. On insiste aussi sur la délicatesse et la faiblesse morale des filles : il est dangereux d'ouvrir certains domaines aux femmes comme la littérature car cela risque de la choquer et de la pervertir, notamment le style romanesque qui pourrait développer sa capacité d'imagination et lui faire perdre sa fonction de femme. De plus une éducation intellectuelle poussée est d'autant moins utile aux filles qu'elles sont radicalement exclues des fonctions de direction des sociétés civiles et d'Etat. Enfin, l'éducation des filles doit être adapté aux fonctions qu'elles seront appelées à effectuer dans la société : fonction d'épouse et de mère (fonction essentielle), gestion du ménage (direction des domestiques), rôle d'éducatrice.
Dès lors, se dessine le profil général de l'éducation des filles. Sur le plan intellectuel, elles doivent avoir une éducation modeste, mais un certain nombre de pédagogue semblent plus ambitieux comme Fénelon. Sur le plan moral, l'objectif de l'éducation des filles est de leur inculquer le sentiment de leur infériorité que la fille doit intérioriser pour en être imprégné dans sa vie sociale par rapport à son mari et aux hommes de son entourage. Sur le plan de l'éducation religieuse, elle doit recevoir une bonne éducation car c'est la mère qui doit enseigner la religion aux enfants, cette éducation est la première raison de l'apprentissage de la lecture à la femme. Et enfin, il faut préparer la femme à des fonctions ménagères, car elle aura à exercer ces fonctions si elle rentre dans la vie religieuse, mais surtout dans la vie en ménage. Cette éducation va donner à la femme une éducation manuelle qui portera en particulier sur la cuisine et les travaux d'aiguilles.
[...] Quatre siècles d'histoire FENELON, Traité de l'éducation des filles GROSPERRIN, B., Les petites écoles sous l'Ancien Régime LEBRUN, F., Histoire générale de l'enseignement et de l'éducation en France, t LUPPE, A., Les jeunes filles dans l'aristocratie et la bourgeoisie à la fin du XVIIIe siècle PREVOT, J., La première institutrice de France. Madame de Maintenon RAVALOUX-RALLO, E., Les religieuses enseignantes, XVIe-XXe siècles ROHAN CHABOT, A., Les écoles de campagnes au XVIIIe siècle SONNET, M., L'éducation des filles au temps des Lumières VIGUERIE, J., L'institution des enfants. L'éducation en France, XVIe- XVIIIe siècle, 1978. [...]
[...] Il s'effectue dans des bâtiments annexes au couvent. Les élèves sont beaucoup plus nombreuses que les pensionnaires, parfois elles se comptent par centaines, les élèves sont organisées en classe de niveau donc il y a plusieurs maîtresses. II L'apparition de nouvelles congrégations religieuses De nouvelles congrégations religieuses apparaissent, elles sont vouées essentiellement à l'enseignement de ces filles de milieu modeste. Cette apparition marque l'évolution des mentalités du règne Louis XIV. L'objectif est non plus de former de future religieuse, mais des mères de famille chrétienne qui pourront avoir une activité matérielle. [...]
[...] les filles des élites Le lieu naturel de l'éducation des filles est la maison familiale. C'est la famille qui a la préférence des milieux mondains. Cette idée, on va la retrouver chez Rousseau. En ce qui concerne l'éducation à la maison, les modalités sont mal connues, on les connaît surtout par les mémoires des femmes (comme les mémoires de Mme Roland et celles de Mme de Boigne) qui racontent comment elles ont été éduquées à la maison. Le rôle essentiel est joué non seulement par la mère, mais également par le père, car la formation intellectuelle du père est supérieure à celle de la mère. [...]
[...] Cependant, il existe trois exemples remarquables : les filles de la Charité qui sont créées à Paris en 1634 par Vincent de Pol, la congrégation de la sagesse qui est créée au début du XVIIIe siècle par Grignion de Montfort et les dames de Saint Maur qui est créée à la fin du XVIIe siècle. Ces nouvelles congrégations donnent un enseignement en principe gratuit à des élèves externes parfois pensionnaires, mais la pension est moins élevée. Ces pensionnats sont ouverts aux filles de la petite bourgeoisie urbaine. II.2. Le contenu de l'enseignement Il y a relativement peu de différence entre cet enseignement et celui proposé aux filles des élites. [...]
[...] De plus, une éducation intellectuelle poussée est d'autant moins utile aux filles qu'elles sont radicalement exclues des fonctions de direction des sociétés civiles et d'État. Enfin, l'éducation des filles doit être adaptée aux fonctions qu'elles seront appelées à effectuer dans la société : fonction d'épouse et de mère (fonction essentielle), gestion du ménage (direction des domestiques), rôle d'éducatrice. Dès lors se dessine le profil général de l'éducation des filles. Sur le plan intellectuel, elles doivent avoir une éducation modeste, mais un certain nombre de pédagogues semblent plus ambitieux comme Fénelon. [...]
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