Dans quelle mesure l'édit de Nantes, en tant que contrat civil de tolérance, favorise-t-il l'absolutisation du pouvoir royal pour garantir l'unité nationale au-delà des dissensions religieuses ?
[...] Egalité absolue sur le plan civil. Appétit d'offices manifesté dans les revendications. Protestants peuvent jouir de tous les droits publics et privés, en matière de fiscalité, d'éducation, de santé et d'assistance publique ; accès à touts états, dignités, offices et charges publiques (art. 27). Articles particuliers : mêmes chances que les catholiques, malgré traités avec ligueurs dans l'obtention de ces charges. Afin de réunir d'autant mieux les volontés de nos sujets, comme est de notre intention, et ôter toutes plaintes à l'avenir, déclarons tous ceux qui font ou feront profession de ladite religion prétendue réformée capable de tenir et exercer tous états, dignités, offices et charges publiques quelconques, royales, seigneuriales, ou des villes de notre dit-royaume, pays, terre et seigneuries de notre obéissance . [...]
[...] Il s'agit de réconcilier des Français, sujets du roi. Cette réhabilitation du politique est le fruit du génie politique de Henri IV et de son pragmatisme. Promesse d'un vivre-ensemble juste et solidaire, regard sur l'altérité. Emanciper la raison politique des tutelles religieuses. L'appareil judiciaire et administratif : une réponse civique. L'édit est le fruit de longues négociations auxquelles les parlements sont associés car ils doivent enregistrer l'édit. Le roi, garant de l'unité nationale, prince pacificateur. Le roi signe avec l'Espagne la paix de Vervins, le 2 mai 1598. [...]
[...] La souveraineté royale permet de sauver l'Etat et d'arracher le pays à la guerre civile. Le roi est sacré à Chartres 1594, légitimité généalogique, converti au protestantisme. Il est roi justicier, roi qui pardonne, réconciliation des sujets = témoignage grandeur royale. Personnage devenu symbolique. Aussi besoin de l'appui de sa noblesse. Il faut resacraliser la personne royale (Henri III), ultras-catholiques. Légende, exaltation de la personne royale. Roi élu de Dieu. Souveraineté du responsable devant Dieu, même si lois fondamentales du royaume. [...]
[...] Les nobles sont chacun conservés dans la jouissance de leurs biens. Effet rétroactif de l'interdiction du catholicisme forcé : on ne teindra pas compte des abjurations arrachées pendant les troubles L'autorité protestante est maintenue sur 150 places de garnison ou de sûreté. Annulation des autres édits précédents de pacification, remplacés par l'icelui seul efficace L'édit instaure de nouveaux privilèges qui définissent leur place dans le royaume Les protestants, un corps privilégié. La société d'Ancien Régime ne prend en compte l'individu qu'en tant que membre d'un ordre, d'une communauté : lois de corps (privatae leges). [...]
[...] Pas forcément machiavélisme, mais croyance en l'essor d'un gallicanisme réunissant les frères égarés, d'un grand concile, chrétien, gallican. Idéal de concorde. La coexistence confessionnelle pacifique. Les deux groupes devront vivre ensemble. Il n'y pas comme en Suisse ou en Allemagne, de territorialisation des confessions (confession d'Augsbourg : cujus regio, ejus religio), mais une coexistence des deux religions. Refus des injures publiques. Se reconvertir à l'action non-violente, éviter les excès de chaire, la polémique, mais se comporter en pasteurs, sans causer de désordres. Pauvres et malades doivent être recueillis dans les hôpitaux sans égard de religion. [...]
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