Au cours du XVIIIème siècle, la France est confrontée à deux mouvements de fond qui
la transforment profondément : l'émergence d'une presse d'opinion et la constitution
progressive d'un vrai espace public de débat. Malgré les désordres révolutionnaires, ces deux
éléments vont se maintenir et même s'amplifier au cours de la Révolution.
La France connaît sous la Révolution (que l'on prendra dans son acceptation
traditionnel du 14 juillet 1789 au 18 brumaire de l'an VIII (9 novembre 1799), une véritable
inflation de journaux. C'est au lendemain de la proclamation de la déclaration des Droits de
l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789, que cette inflation est la plus marquée. L'article 11
autorise « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux
de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de
l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. ». Au cours de l'année 1789, près de 180
journaux sont crées (dont 140 à Paris) soit autant qu'au cours de la décennie 1770-1779, qui
était pourtant une des périodes où la création de périodiques avait été la plus intense.
C'est surtout dans les formes et les contenus que les modifications sont les plus spectaculaires.
La forme des journaux passe du in-4° des journaux savant de l'ancien Régime, au format in-
octavo, plus petit mais plus accessible et plus facile à faire circuler. Quant au contenu, on assiste
à une certaine spécialisation, certains journaux traitant plus des sujets de la politique nationale
ou étrangère, comme le Moniteur universel ou Les révolutions de Paris, d'autres abordant des sujets
très spécialisés, et plus ou moins politisé comme la Chimie (Annales de Chimie), ou encore
l'agriculture (La feuille du cultivateur).
Cependant, sous la Révolution, malgré la déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen, la
presse n'est pas totalement libre, connaissant des soubresauts, notamment pendant les crises
politiques ou économiques.
[...] Ce texte est un exemple d'une presse qui n'hésite pas à transmettre à ses lecteurs un langage économique, qui au premier abord n'est pas compréhensible (pas plus que les références) à un simple ouvrier ou agriculteur. En effet, Dupont fait ici référence à l'économiste britannique Adam Smith, fondateur de la pensée libérale. C'est un auteur qui est extérieur à la France, et qui reste assez peu connu en France, en dehors des cercles les plus cultivés et qui s'intéressent à l'économie. Dupont de Nemours fait reposer sa pensée sur des concepts qui sont abstraits. [...]
[...] De grands troubles se sont manifestes dans la ville, des malveillants mélés parmi les bons citoyens qu'ils induisaient en erreur, se sont portés, d'abord chez les épiciers où ils se sont fait délivrer le sucre à differents prix ainsi que le savon, la chandelle et le café. La peur de mouvements spéculatifs est sans doute renforcée par les journaux qui dans un premier produisent l'information sur les prix par divers biais (courrier qui sont retranscrits, articles Cette information crée une crainte ce qui renforce le sentiment d'accaparement qui peuvent engendrer de véritables émeutes comme celle-ci. Ces émeutes sont racontées dans les journaux, ce qui peut entraîner de la contamination à d'autres régions. [...]
[...] On incite les paysans à ici améliorer les façons de planter et quoi planter dans un contexte qui reste tendu sur le plan alimentaire. Conclusion L'économie est donc présente dans les journaux révolutionnaires de différentes manières. On peut trouver une économie qui est très politique, et qui peut prendre deux formes. Une forme relayée par des journaux comme le Moniteur Universel, qui correspond à une économie qui peut-être à la fois savante, lorsqu'elle transmet des discours de spécialistes de l'économie comme Dupont de Nemours, ou encore Lavoisier. [...]
[...] La presse révolutionnaire ne contribue donc pas à faire de l'économie une discipline à part dans le débat public. Ce phénomène de séparation se poursuit sous la Révolution. Bibliographie : 1. Dictionnaires Dictionnaire de la presse pendant la Révolution. Tome 1 : La Presse departementale., Centre international d'étude du XVIIIème siècle, Ferney-Voltaire Albert Soboul, Jean-René Surratteau et François Gendron, Dictionnaire historique de la Révolution française, PUF, Paris Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution 15 française. [...]
[...] Ainsi, le même jour que le discours de ce dernier, Pétion intervint à la tribune. Il est lui favorable à l'émission de nouveaux assignats : il reproche ainsi aux orateurs et aux personnes qui défendent les assignats d'agir non par intérêt général, mais pour leur intérêt personnel : 2 Le Moniteur universel, le 25 septembre 1790 in Florin Aftalion, L'économie de la Révolution française, Les belles lettres Le Moniteur universel septembre Savez vous pour qui les assignats sont à craindre ? Pour les banquiers ou les agioteurs. [...]
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