Les cadres chronologiques de la période moderne ne font pas l'unanimité chez les historiens. Néanmoins la plupart s'accordent à la faire débuter aux alentours de 1492. Et pour cause : l'Europe connaît à cette date un certain nombre de ruptures, tout d'abord le 2 janvier, dernier épisode de la Reconquista, les Espagnols s'emparent de Grenade et mettent fin à la présence des musulmans en Espagne. Le 12 octobre, Christophe Colomb arrive sur l'île de Guanahani aux Bahamas, le Nouveau Monde sort de l'ombre et apparaît aux yeux de l'Europe. Enfin, le 3 novembre Charles VIII et Henri VII d'Angleterre signent la Paix d'Etaples, mettant un terme à la présence anglaise sur les terres bretonnes. 1789, date de la Révolution Française pourrait en marquer la fin mais là encore il est difficile de s'accorder. Ainsi nous bornerons la période moderne du XVIe au XVIIIe.
Pendant ces trois siècles l'Europe, loin d'être unifiée, est divisée en de nombreux Etats rivaux. Royaumes et empires se disputent les territoires, les progrès techniques, les questions de religions, les richesses, etc. On compte parmi les plus puissants, l'Angleterre, l'Espagne, le Portugal, la France, ou encore le Saint-Empire romain germanique. « L'histoire moderne est donc celle de l'émergence de l'Europe qui se place à la tête d'une économie monde » (F. Braudel). Il est effectivement possible de parler d'une économie d'Ancien Régime, cependant, et nous allons le voir celle-ci n'a rien de stable, tout au long des trois siècles de la période, l'économie poursuit une lente évolution, se heurtant parfois à des conjonctures difficiles d'un siècle à l'autre. Aussi quels sont les fondements du dynamisme de l'économie européenne à travers les XVIe, XVIIe, et XVIIIe siècles ?
[...] Avec la France, l'Angleterre fut le seul pays ayant connu un véritable politique mercantiliste. Mercantilisme anglais, appelé aussi commercialisme est fondé sur la base industrielle qu'est la construction des navires pour la Royal Navy (fondée par Henri VIII), qui est elle-même à la base de la puissance militaire de l'Angleterre qui fondera à son tour la puissance commerciale. Le mercantilisme anglais a atteint son apogée durant la période dite du Long Parliament (1640-1660). Les auteurs mercantilistes anglais étaient eux partagés sur la nécessité d'un contrôle de l'économie intérieure. [...]
[...] L'économie européenne à l'époque moderne Les cadres chronologiques de la période moderne ne font pas l'unanimité chez les historiens. Néanmoins, la plupart s'accordent à la faire débuter aux alentours de 1492. Et pour cause l'Europe connaît à cette date un certain nombre de ruptures, tout d'abord le 2 janvier, dernier épisode de la Reconquista, les Espagnols s'emparent de Grenade et mettent fin à la présence des musulmans en Espagne. Le 12 octobre, Christophe Colomb arrive sur l'île de Guanahani aux Bahamas, le Nouveau Monde sort de l'ombre et apparaît aux yeux de l'Europe. [...]
[...] Toujours d'après les chiffres de Jérôme Hélie, la plupart des populations européennes ont été multipliées par deux du XVIe au XVIIIe. Notons le cas particulier des îles Britanniques qui comptent début XVIe une population chiffrée de 3-5 millions. A la fin du XVIIIe, celle-ci est de 15 à 16 millions d'habitants. Si de nos jours certains historiens parlent de revanche de la vie sur la mort comme Joël Cornette, cette affirmation reste cependant à nuancer, car les grands fléaux, comme les maladies : la peste (1720-1722 à Marseille et en Provence), la rougeole ou encore la variole ; la famine et la guerre, sont loin d'avoir disparu. [...]
[...] Par la suite l'école des Physiocrates fut le premier courant de pensée à remettre en question le mercantilisme. La variété des poids et des mesures en usage, l'absence de marché national, ou la présence de douanes entre les régions, et pire encore l'absence d'un système bancaire organisé sont des aspects économiques qui ont favorisé le développement des idées physiocrates. En effet, il apparaît de plus en plus nécessaire de transformer de façon rationnelle les conditions de la production des échanges. [...]
[...] Cette tentation est souvent limitée par les tensions politiques et sociales. En France, cette politique sera appliquée à partir de 1760 avec les ministres des Finances Laverdy et Bertin par la suite, la libération du prix des grains et la suppression des jurandes par Turgot entre 1774 et 1776 provoque de violentes émeutes, la guerre des farines et contribue à la montée des mécontentements à la veille de la Révolution, il faudra des décennies pour la faire appliquer. Cathrine II et Stanislas II, furent également des monarques inspirés par les théories physiocrates. [...]
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