L’échec de l’unité italienne à la Renaissance

Résumé du document

Dans l'Italie renaissante fleurissent les théories de l'Etat et de l'organisation du pouvoir politique, dont Le Prince de Machiavel est l'exemple le plus fameux. Dans un espace aussi divisé, l'appel de toutes parts à une unité ne va pourtant pas se traduire en une unité. Toutes les tentatives vont échouer et ce jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle.

Comment l'expliquer ? Faut-il y voir la responsabilité de facteurs internes de division, de crises permanentes, de facteurs externes que sont les appétits des grands Etats alentour ou d'un désintérêt pour une unité dont les bénéfices attendus sont faibles ?
Si le contexte renaissant est apparu propice à l'unité, il n'a pas su être correctement exploité.

Extraits

[...] L'échec de l'unité italienne à la Renaissance Dans l'Italie renaissante fleurissent les théories de l'Etat et de l'organisation du pouvoir politique, dont Le Prince de Machiavel est l'exemple le plus fameux. Dans un espace aussi divisé, l'appel de toutes parts à une unité ne va pourtant pas se traduire en une unité. Toutes les tentatives vont échouer et ce jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle. Comment l'expliquer ? Faut-il y voir la responsabilité de facteurs internes de division, de crises permanentes, de facteurs externes que sont les appétits des grands Etats alentour ou d'un désintérêt pour une unité dont les bénéfices attendus sont faibles ? [...]

[...] Le pape César Borgia va se conduire en parfait condottiere, ainsi que Machiavel en fait la description dans Le Prince, et devenir un facteur de déstabilisation pour la région tout entière et ce jusqu'à la fin de l'unification. Les Etats de l'Eglise ne peuvent agir comme vecteur d'unification mais leur intervention est dommageable à l'ensemble de la région. L'échec de la formation du concept d'Etat à l'intérieur Les cités-Etats italiennes échouent à former des Etats stables. Certes, elles organisent la justice, les finances et le commerce autour de leur cité mais ces micro-Etats restent suffisamment différents les uns des autres pour ne pas pouvoir se lier durablement. [...]

[...] Machiavel met à mal le pouvoir religieux et son lien avec le pouvoir politique, qu'il entend dissocier dans Le Prince. Le pouvoir papal est mis à mal par les accusations de corruption et par les années de séquestration à Avignon où ils ont perdu leur influence et leur autorité. L'appel à l'Unité Les appels à l'unité italienne, afin de recouvrir son ancienne puissance, ne manquent pas dont le plus célèbre reste celui du Prince de Machiavel. Mais cet espoir que caressent les élites humanistes ou non ne rencontre aucun écho parmi la population. [...]

[...] Les systèmes politiques divergent et l'instabilité vient parachever un tableau déjà bien complexe. Les révolutions de palais et les luttes entre clans nobiliaires nuisent à la stabilité des cités-Etats. L'épisode de Savonarole fut celui du triomphe des petites et moyennes bourgeoisies à Florence mais échoua face à la rigueur religieuse de son initiateur. Le recours au mercenariat et au condottiere joua un rôle supplémentaire dans la déstabilisation de la péninsule. Le concept d'Etat italien échoua, il faisait face tant à la division des cités-Etats qu'à la présence papale dont l'influence nuisait largement à l'émergence d'un sentiment national. [...]

[...] Avec la fin de la période d'Avignon et le retour du pape à Rome, l'influence française est mise à mal et les guerres d'Italie, menées par François Ier en dépit des victoires (Marignan), n'y changent rien. Les Habsbourg bénéficient néanmoins d'un atout de poids, conféré à Charles V en Italie, le Royaume de Naples. D'autant que les cités-Etats italiennes accroissent leurs richesses et leur puissance avec le développement du commerce et de la monnaie, auxquels s'ajoute le rayonnement culturel du Quattrocento. Les modes des cours italiennes inspirent celles des autres pays d'Europe. Un impact limité des divisions religieuses Les divisions religieuses atteignent l'Italie mais leur impact sera faible. Comment l'expliquer ? [...]