Le modèle de développement économique imposé par les empires espagnols et portugais a instauré des formes de domination et d'extraversion qui caractérisent encore aujourd'hui les pays latino-américains. Leur insertion dans le système mondial s'est produite en impliquant une situation d'infériorité et de faiblesse dans la maîtrise de leur destin, mise à profit par des partenaires occidentaux plus puissants et prompts à accaparer richesses et ressources (...)
[...] Cycles et produits d'exportation A partir de 1850, l'Amérique Latine est un partenaire incontournable du commerce mondial. En plus de ses importations de produits industriels, elle devient l'une des plus importantes zones d'approvisionnement en matières premières et en produits de base des valeurs des exportations mondiales en1913). Peu à peu, les pays exportateurs de produits agricoles supplantent ceux de métaux précieux. Même si le prix du transport diminue et si les techniques d'extraction de l'argent s'améliorent, la baisse de la demande (nouveau critère monétaire) entraîne la diminution de la production. [...]
[...] Les pays neufs ne peuvent se passer de l'appui des puissances dominantes dont, en premier lieu, les Etats-Unis. Sous le prétexte de la protection diplomatique, l'intervention politique est fréquente et variée, et s'inscrit donc dans une logique d'ingérence, allant du trafic d'influence à la soumission financière en cas d'impayés : nomination de ministres plénipotentiaires au lieu d'ambassadeurs, recouvrement de taxes ou compromis financiers par intervention directe (militaire) auprès des douanes, blocage de ports, suivi de la production Economiquement, les nations européennes ne peuvent plus obliger les Etats latino-américains à payer leur retard de dettes, ce sont les Etats-Unis qui se chargent de leur faire accomplir leur obligations financières. [...]
[...] Ainsi les conditions de productions se réfèrent à des normes productives internationales (sachant que les législations nationales y sont favorables, qu'il y a peu de contrôle et d'imposition fiscale) En plus de l'implantation de sociétés, s'ajoutent l'acquisition immobilière ou de propriétés agricoles par des particuliers (européens, nord-américain, asiatique) attirés par la relative baisse des prix (dévaluation des monnaies). Une certaine réprimarisation de l'offre exportatrice Les tentatives d'industrialisation (politiques de substitution aux importations) ont été peu convaincantes. La diversification des exportations est limitée. L'offre de biens manufacturés se restreint et une certaine spécialisation dans les produits pas ou peu transformés se confirme. [...]
[...] Chapitre 11 : Domination et extraversion de l'Amérique Latine Introduction Le modèle de développement économique imposé par les empires espagnols et portugais a instauré des formes de domination et d'extraversion qui caractérisent encore aujourd'hui les pays latino-américains. Leur insertion dans le système mondial s'est produite en impliquant une situation d'infériorité et de faiblesse dans la maitrise de leur destin, mise à profit par des partenaires occidentaux plus puissants et prompts à accaparer richesses et ressources. Chronologie: 1545: début du monopole commercial ibérique 1810-1825: indépendances dans l'Amérique espagnole 1820 (à partir de multiplication des investissements britanniques 1889-1890: conférence panaméricaniste conduite par les EU 1932: délaissement des produits du Rio de la Plata par la GB 1948: création de l'OEA 1990 (à partir prédominance des IDE d'origine européennes 2005: blocage des négociations pour la création d'une zone de libre-échange continentale (ZLEA) 2005: tournée sud-américaine de responsables chinois en quête de matières premières. [...]
[...] Toutefois, la spécialisation dans l'exportation de biens peu ou pas transformés redessine des situations d'extraversion et de dépendance, peu balancées par la diversification des ventes de produits industriels. IV. Récurrences actuelles des formes de domination Dette et dollarisation La crise des années 1970 limite le rôle de l'Amérique latine dans le concert mondial des économies. Le moindre intérêt pour les produits qu'elle exporte, la concurrence grandissante, la contraction des échanges internationaux se combinent pour créer une situation défavorable. Les pays s'engouffrent dans le jeu des pétrodollars. [...]
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