Voici un extrait écrit par João de Barros, sûrement l'un des plus grands chroniqueurs de l'Empire portugais du XVIème siècle. Ce récit est tiré de l'ouvrage Da Asia, que l'auteur rédige de 1552 à 1563 et qui est une source précieuse sur l'histoire du Kongo. A travers cette œuvre, João de Barros projette de raconter les explorations portugaises en Afrique qui débutent au XVème siècle. Le Kongo est au début du XVIème siècle, un vaste royaume se limitant au sud par le Bengo, à l'est par le Kwango, et au nord jusqu'à l'actuel Gabon. C'est en 1491 que les portugais organisent l'expédition missionnaire en direction du Kongo. La christianisation précoce du royaume va longtemps être considérée comme exemplaire. C'est pourquoi cet aspect se retrouve souvent au centre de l'histoire du Kongo. L'extrait présenté retrace un moment de grandes agitations et bouleversements au Kongo au début du XVIème siècle. En effet, dans cette période de christianisation, le royaume est divisé entre un roi dont la position est ambivalente, ainsi qu'entre deux princes, l'un défendant le paganisme et l'autre la nouvelle religion. Finalement, ce dernier monte sur le trône, le Kongo s'encre alors dans le catholicisme. Il faut préciser que Da Asia est certainement une commande royale. Ainsi, on peut déjà souligner que l'auteur, influencé, va sans doute prendre parti en faveur du Portugal. De plus, João de Barros étant catholique, il va aussi avantager les personnes partageant la même confession religieuse que lui. Par conséquent, l'objectivité de l'auteur peut déjà être mise en cause.
[...] Il donne l'image d'un souverain à la fin de sa vie, un peu en position de faiblesse. De plus, il précise qu'il est plus attaché aux croyances païennes qui l'ont suivi tout au long de sa vie, ce qui peut donc paraître normal, qu'au catholicisme qu'il ne fait que découvrir. C'est ainsi que ligne 15, l'auteur explique que le roi du Kongo baptisé, favorable au catholicisme, revient finalement à ses anciennes croyances. Ainsi, João 1er et sa conversion ne sont qu'une attitude de façade, puisque le roi continue après les premières années de l'arrivée des portugais à mener une vie non conforme aux préceptes du catholicisme, ancrée dans la tradition du kongo. [...]
[...] Par conséquent, c'est surtout grâce aux portugais que dom Afonso devient roi. Ainsi, les portugais manœuvrent la royauté du Kongo pour imposer des rois qui leur sont favorables. Pour conclure, il est possible de dire que João de Barros donne une vision très chrétienne des événements, avec d'un côté Panso Aquitimo et ses alliés vus comme démoniaques, et de l'autre dom Afonso dont le portrait élogieux montre un prince ayant dieu avec lui, ce qui aboutit inexorablement à son accession sur le trône et à la chute des traditionalistes Par la suite, cet épisode a une importance telle que le nouveau roi se lance fortement dans l'évangélisation de son royaume. [...]
[...] C'est dieu qui souhaite que dom Afonso soit roi, et c'est grâce à lui qu'il y parvient. On a donc là le récit d'un catholique, qui explique tout à fait normalement une victoire remportée grâce à dieu. On remarque, encore une fois, la subjectivité de l'auteur et on peut penser que la réalité a été différente. Peut-être que dom Afonso a à ses côtés de nombreux hommes, et qu'il remporte la victoire par les armes, ce qui semble plus vraisemblable. [...]
[...] Il faut donc se focaliser tout d'abord sur la foi de ce prince et la conversion de sa population. Premièrement, ligne on apprend qu'il est baptisé. En effet, l'auteur ne donne pas de détail du baptême mais notons que le prince est baptisé le 4 juin 1491, c'est-à-dire peu de temps après son père. De plus, João de Barros explique aux lignes 1 et que comme son père, le prince, qui en fait s'appelle Nzinga Mpemba, prend le nom d'un personnage de la famille royale, ici en l'occurrence celui de l'infant du Portugal Afonso. [...]
[...] L'auteur valorise ici don Afonso avec qui il partage la même religion. D‘autre part, João de Barros précise aux lignes 27 et 28, que le prince fait convertir et baptiser une grande partie de la population de sa seigneurie. On remarque alors que dom Afonso a une grande influence sur sa population, mais aussi qu'il participe activement à la christianisation du kongo. L'auteur fait donc le tableau d'un prince chrétien modèle qui, à la mort du roi, entre dans la capitale grâce à une stratégie mise en place par la reine. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture