italie, unification, unité, unifier, italien, mazzini, risorgimento, victor-emmanuel, 1861
[...] Il convient donc de nous demander quels groupes sociopolitiques en général, et quels personnages en particulier, trouvent véritablement leur intérêt dans la réalisation de l'Unité italienne, au point de s'engager à combattre de tels obstacles, incontournables, à l'intérieur et à l'extérieur. Nous nous efforcerons de dégager des pistes pour répondre à cette question, par l'étude des engagements plus ou moins sincères des différents souverains régionaux, acteurs politiques prépondérants, et de leurs réelles ambitions, avant de révéler l'action originelle de groupes de pensée et d'action politiques, socialement et intellectuellement élevés ; enfin, une troisième partie sera l'occasion de nous interroger sur la place et l'orientation dans le Risorgimento de cet acteur fondamental et incontournable de l'Histoire : le peuple de la future Italie.
[...] Il faut donc a priori rendre raison au chancelier autrichien ; à plus forte raison si l'on considère que sa constatation n'est pas encore assez complète : si la langue italienne, inspirée du dialecte toscan, est bien unifiée dans la littérature depuis Manzoni, les parlers régionaux demeurent extrêmement vivaces et variés dans l'usage quotidien de la langue. Ces divisions régionales constituent, par définition et par principe, des entraves à l'établissement d'un Etat central ; en particulier, les paysans méridionaux rejettent la soumission à un Qui veut unifier l'Italie ? Exposé d'Adrien AULAS Introduction à l'histoire contemporaine Conférence de méthode de X. LE PERSON Cours magistral de J.-F. CHANET Semestre d'automne 2010-2011 souverain étranger du Nord, y préférant la proximité fidèle de leur seigneur (cf. quelques extraits représentatifs du roman de Lampedusa Le Guépard). [...]
[...] L'objectif des carbonari est le déclenchement simultané d'émeutes révolutionnaires locales, qui conduirait à l'expulsion de l'occupant autrichien de la péninsule, et à l'établissement d'un pouvoir national, républicain et démocratique ; cependant le mouvement, péchant sans doute par son propre goût du secret, ne trouve pas l'appui nécessaire de la population, et les différentes tentatives d'insurrection au début des années 1820 s'avèrent finalement un échec, malgré des premiers moments prometteurs (c'est ainsi, notamment, l'insurrection de mars 1821 qui amène Carlo Alberto au trône du Piémont). Le carbonarismo s'éteint, en fin de compte, à peu près définitivement vers la fin des années 1820. C. [...]
[...] Qui, au milieu du XIXe siècle, croit à l'existence d'une nation italienne ; qui veut unifier l'Italie ? La question est d'autant plus essentielle que les acteurs et défenseurs du Risorgimento font alors face à une série d'obstacles, voire de franches oppositions, à la réalisation de l'Unité : la pression extérieure autrichienne, d'une part, mais également, nous aurons l'occasion insister, de profondes divisions internes, des ambitions contraires parmi les souverains, dont la plupart préfèrent en toute logique conserver leur pouvoir régional plutôt que se soumettre à l'un de leurs pareils, ainsi que des desseins divergents parmi les groupements politiques. [...]
[...] * * * - Des milieux sociaux élevés, conscients des enjeux de l'Unité Si tous les princes ne désirent donc pas par et pour eux-mêmes l'Unité, il nous a donc été donné de voir qu'ils sont, pour une majorité, en réalité motivés et dans une certaine mesure contraints par des mouvements libéraux ; ce que sont ces mouvements libéraux, quelle part quantitative et qualitative de la population ils représentent, quels sont leurs inspirations, leurs modes d'action et leurs limites, c'est ce qui fera l'objet de la deuxième partie de notre étude. A. La petite noblesse : se préserver d'une Unité révolutionnaire Il peut paraître curieux, de prime abord, de compter la noblesse parmi les rangs des promoteurs du Risorgimento, la formation d'une Unité politique nationale impliquant fatalement la diminution voire la perte de privilèges dus à un statut régional ; la soumission à Qui veut unifier l'Italie ? Exposé d'Adrien AULAS Introduction à l'histoire contemporaine Conférence de méthode de X. [...]
[...] En résumé, il convient d'observer que le mouvement d'unification de l'Italie au XIXe siècle ne suit pas le schéma idéal d'initiative populaire aboutissant à la conquête d'un État national ; toute l'idiosyncrasie - et l'intérêt historique - du Risorgimento italien réside peut-être, en dernière instance, dans ce que l'uniformité politique et sociale n'y précède pas l‘uniformité étatique, mise en œuvre par les leaders libéraux et achevée par un souverain régional ; cette particularité n'étant résumée nulle part mieux que chez Massimo D'Azeglio : Pur troppo s'è fatta l'Italia, ma non si fanno gli italiani. Qui veut unifier l'Italie ? [...]
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