Nous verrons dans un premier temps que si Racine s'efforce de décrire Port-Royal comme un lieu de piété où les principes du Concile de Trente sont appliqués à la lettre, Hébert tente de persuader de l ‘hérésie d'un tel courant. Puis, nous verrons que les deux auteurs ne s'entendent pas sur la qualité de la formation dispensée à l'abbaye : là où Racine voit une éducation pieuse et libre, Hébert voit un endoctrinement alimenté par de mauvaises lectures. Enfin, nous nous poserons la question de l'influence de Port-Royal à une plus grande échelle : si Racine parle d'un lieu de refuge et d'émancipation d'où rayonne la charité chrétienne, Hébert dénonce de façon plus politique un lieu subversif qui alimente l'agitation et la déraison
[...] 36) qui n'ont d'autres occupations que de traiter les pauvres malades et de les assister (l. 85) et de louer et servir Dieu (l. 98) dans les vérités du christianisme (l. 92). Le contraste est saisissant entre ces deux visions partisanes. On peut tout de même penser que la vision d'Hébert est exagérée à outrance. Seules, les divergences de dogme ne suffisent pas à expliquer une telle virulence. Il faut chercher d'autres raisons. Aussi, la description, tout aussi contrastée de la formation dispensée par Port-Royal par les deux auteurs nous donne une piste. II. [...]
[...] Il s'agissait d'atteindre non le dénuement mais le détachement. Aussi, le détachement des biens consiste-t- il, non dans un abandon matériel, mais dans la pratique de l'esprit évangélique. Mais il va de soi que le but d'Hébert n'était pas de monter cela mais de ne relever que les aspects extérieurs propres à choquer ses lecteurs. Racine quant à lui développe justement ce détachement caractéristique des religieuses à Port-Royal. Un thème central de sa description est la charité (l. 40) et le désintéressement (l. 47). [...]
[...] Dès lors que le roi a estimé que les jansénistes représentaient un danger pour l'unité du royaume, leur persécution fut rapide. Le texte d'Hébert est caractéristique alors de cet effort pour les faire passer pour des agitateurs capables d'étendre leur emprise à une grande échelle. Lieu de refuge ou repère d'agitateurs ? Pour Hébert, il ne fait aucun doute que Port-Royal est bien plus qu'un simple couvent : c'est un véritable bastion, un repère de dangereux agitateurs. Leurs desseins semblent belliqueux puisque selon lui ils auraient fait de leur maison une place d'armes (l. [...]
[...] Pour Hébert, Port-Royal fait une erreur vis à vis de ses religieuses en se donnant bien de garder de leur apprendre qu'il y avait des faits dogmatiques qui renfermaient en même temps le fait et le droit et 37). Une vocation honnête ? Hébert semble émettre des doutes quant à la réelle honnêteté de certains pensionnaires (l. de Port-Royal. Les dames ou demoiselles et sont simplement affectionnées à la nouvelle doctrine (l. 5). Si elles croient avoir le droit d'y passer le reste de leurs jours (l. c'est en se faisant bienfaitrices et et donc par vocation pécuniaire (l. [...]
[...] Deux points de vue sur Port-Royal : celui de F. Hébert et celui de J. Racine (Commentaire de document) Plan I - DES SENSIBILITES RELIGIEUSES QUI S'OPPOSENT Controverse. Une vocation honnête ? Piété ou hérésie ? II LE PROBLEME DE LA FORMATION RELIGIEUSE Education ou endoctrinement ? Lectures du Diable ? Liberté de jugement ? III PORT-ROYAL EST-IL UN LIEU DE SUBVERSION ? Lieu de refuge ou repère d'agitateurs ? Une émancipation intellectuelle dangereuse. Quel rayonnement ? Introduction Si le XVIIe siècle est marqué par le fait religieux, tant au plan social, intellectuel que politique, c'est qu'il est l'héritier des guerres incessantes qui opposèrent catholiques et protestants au sein des puissances européennes. [...]
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