Mirabeau disait : « Tous les actes du despotisme ne sont que des combats de l'obscurité ». Les termes « despotisme » et « éclairé » apparaissent donc comme foncièrement antithétiques. C'est au milieu du XIXe siècle que les historiens allemands lancent l'expression « despotisme éclairé », par opposition au despotisme de Cour à la Louis XIV, pour désigner la pratique gouvernementale de divers souverains européens de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Nous pouvons alors nous demander si le despotisme éclairé au XVIIIe siècle ne fut qu'une illusion.
[...] II Les limites du despotisme éclairé A. La puissance économique préférée au bonheur du peuple Le terrain du despotisme éclairé est celui des pays les moins développés, voire arriérés, des péninsules méditerranéennes (Espagne, Italie), ou des profondeurs continentales de l'Europe centrale et orientale (Prusse, Russie, Autriche). Pour les souverains de ces États, dont les moyens fiscaux et militaires sont insuffisants, le despotisme éclairé est un expédient qui permet de rattraper le retard. Alors, quand Frédéric II favorise l'agronomie et les paysans, c'est moins par humanisme que dans le but d'améliorer ses revenus, car il tire du monde rural les trois quarts de ses ressources d'État. [...]
[...] La dure politique menée à l'égard des paysans en Russie aboutit à de fréquents soulèvements dont le plus spectaculaire est la révolte de Pougatchev en 1773 dans l'Est du pays. Pougatchev est un cosaque qui se place à la tête d'une petite armée de paysans qui vont massacrer les seigneurs. Catherine II le fera décapiter à Moscou le 10 janvier 1775. Ces rois philosophes semblent donc être également des rois guerriers, possédés par une politique expansionniste, et qui pour satisfaire leur soif de territoire n'hésitent pas à aller à l'encontre de leur image de prince éclairé qu'ils revendiquent pourtant. [...]
[...] La suppression des Comitats limitait certes le pouvoir de la noblesse, mais instituait un contrôle royal plus puissant. François Bluche, dans son étude sur le despotisme éclairé, parle d'ailleurs de Joseph II comme d'un Louis XIV sans perruque portrait qui peu paraître somme toute un peu sévère. De plus, pour certains historiens, l'entente des despotes éclairés et des philosophes n'est guère plus qu'un échange de flatteries visant à légitimer le pouvoir du souverain aux yeux du peuple. En effet, Frédéric II de Prusse, à l'égard de Voltaire disait On presse l'orange et on jette l'écorce Cette phrase montre donc que les souverains ne considéraient pas les philosophes comme leurs instructeurs comme le pensaient ces derniers, mais que les philosophes n'étaient guère plus que des outils servant la renommée des rois. [...]
[...] Le despotisme peut-il être "éclairé" ? Introduction Mirabeau disait : Tous les actes du despotisme ne sont que des combats de l'obscurité Les termes despotisme et éclairé apparaissent donc comme foncièrement antithétiques. C'est au milieu du XIXe siècle que les historiens allemands lancent l'expression despotisme éclairé par opposition au despotisme de Cour à la Louis XIV, pour désigner la pratique gouvernementale de divers souverains européens de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Nous pouvons alors nous demander si le despotisme éclairé au XVIIIe siècle ne fut qu'une illusion . [...]
[...] Sur le plan judiciaire, Joseph II rédige un code pénal en 1787 qui proclame l'égalité de tous devant la loi, reconnaît le mariage civil et autorise les divorces. En novembre 1781, il avait également aboli le servage personnel et permettait aux paysans de devenir propriétaires de leurs terres, contre le paiement d'indemnités aux seigneurs. Catherine II quant à elle, présente en 1767 à Moscou une Instruction pour la rédaction d'un code de lois devant une Grande Commission de 652 députés, sur le modèle des États généraux. Elle emploie également les biens confisqués du clergé aux œuvres de l'enseignement qu'elle souhaite développer. [...]
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