La description de Cadix par Jean-René de Verdun de la Crenne

Résumé du document

Entre 1771 et 1772, Mrs Verdun de la Crenne, lieutenant des Vaisseaux du Roi, le chevalier de Borda, Lieutenant des Vaisseaux du Roi, de l'Académie Royale des Sciences et de la marine et Pingré, Chancelier de Sainte-Geneviève et de l'Université de Paris; astronome et géographe de la Marine embarquent à bord de la frégate La Flore sur ordre du Roi de France afin de rectifier les cartes hydrographiques et tester de nouveaux instruments de mesure en mer.

Ce texte est extrait du carnet de voyage de Verdun de la Crenne racontant son périple jusque dans les colonies, avec ici la description de Cadix, une des plus importantes villes portuaires européennes, se situant au Nord du Détroit de Gibraltar et étant un passage obligé de la plupart des navires de commerce d'Europe (...)

Extraits

[...] Ce texte est extrait du carnet de voyage de Verdun de la Crenne racontant son périple jusque dans les colonies, avec ici la description de Cadix, une des plus importantes villes portuaires européennes, se situant au Nord du Détroit de Gibraltar et étant un passage obligé de la plupart des navires de commerce d'Europe. L'auteur décrit ainsi les particularités et les activités de cette ville et principalement celles ayant trait au commerce colonial de son point de vue de voyageur français. On peut donc se demander quelle est l'importance de Cadix et de son activité, perçues par Verdun de la Crenne ? [...]

[...] Le tableau que nous en fait l'auteur est sans appel : la ville semble être divisée en deux, un côté pour faire entrer les marchandises et l'autre pour les faire sortir afin de limiter la contrebande, notamment lorsque Verdun de la Crenne parle de la porte double du port. En outre, étant donné sa dimension stratégique, la ville s'est fortifiée, comme nous pouvons le voir dans le troisième paragraphe mais également à la ligne où la plupart des maisons sont terminées en haut par des tours ou belvédères ; en effet, durant le XVIIIème siècle, près de cent soixante tours de guet et de défense sont apparues afin de protéger la ville mais également pour mieux surveiller le trafic maritime et portuaire. [...]

[...] De même, l'auteur insiste sur les habitations qui sont pour la plupart magnifiquement meublées à la ligne 7. A la lecture des premiers paragraphes, l'on comprend que Cadix s'est transformée de manière soudaine et très rapidement en ville moderne et prospère: tout semble neuf dans cette ville dotée d'un nouveau gouvernement (lignes 10 et où l'on a construit depuis très peu d'années un hôpital (lignes 12 et ainsi que la nouvelle douane (ligne 18). La ville s'est donc équipée de nouvelles infrastructures modernes nécessaires à son récent statut de place forte du commerce espagnol, principalement grâce à la bourgeoise commerçante gaditane qui investit dans sa cité. [...]

[...] En outre, la faible législation des activités corporatives favorisa l'entrée d'investissements et de produits étrangers à l'intérieur de la ville, augmentant encore le nombre de marchands issus de l'Europe entière, achevant ainsi une transformation qui avait débuté au début du siècle. La description de Cadix faite par Mrs Verdun de la Crenne est révélatrice du paradoxe qu'a connu cette ville : alors que le centre ville, la partie la plus fréquentée, est constitué de rues étroites et mal- propres (ligne Cadix est décrite comme une ville somptueuse et très riche dont l'auteur ne tarit pas d'éloge ; les références au marbre sont omniprésentes dans l'extrait, avec des rues, des cours et [ ] escaliers [ ] presque partout pavés de marbre à la ligne et même une cathédrale de marbre qui semble colossale aux yeux de l'auteur. [...]

[...] De même, le tabac d'Espagne constitue une certaine fierté pour les Gaditans puisqu'il est le seul admis à Cadix. Ces trois marchandises sont donc au cœur du commerce de Cadix de même qu'il est issu des colonies. Il est intéressant de constater que les marchandises les plus précieuses pour les Espagnols sont celles qu'ils protégent le plus de fraude et de la contrebande avec des peines très lourdes, que l'on peut sans doute expliquer par les taxes pratiquées sur ces marchandises, dont le montant sera ensuite reversé au pouvoir royal. [...]