Les graphiques rendant compte de l'évolution des populations de chacune des communes étudiées montrent une nette stagnation des baptêmes et des décès. Les courbes traduisant la situation à Bresles, les plus précises et les plus complètes, sont particulièrement représentatives de cette constance. Le rapport des chiffres totaux des baptêmes et des décès ne donne qu'un faible excédent des premiers sur les seconds, qui disparaît même dans le cas de certaines communes soumises à des conditions défavorables sanitaires ou géographiques (...)
[...] L'exemple de la commune d'Auneuil nous le confirme. Entre 1673 et femmes sans filiation entre elles ont donné naissance à enfants, dont filles et garçons ; de ces enfants, seuls atteignent leur vingtième année, dont 528 jeunes filles. D'après les recherches de Pierre Goubert, nous pouvons affirmer avec certitude que plus de 440 filles ont assuré leurs descendances, et donc que le remplacement a été effectué. Nous pouvons même attribuer à la population d'Auneuil un taux de remplacement équivalent à ce qui permet un accroissement de la population d'environ 1,2 pour mille par siècle Mariage et fécondité : Cette stabilité des naissances pourrait masquer des modifications dans les comportements démographiques, telle la diminution du nombre de mariages compensée par un accroissement de la fécondité dans le mariage ou les unions extra-nuptiales. [...]
[...] Cette différence s'explique par le fait que les jeunes veufs se remariaient aisément, et que le non-remariage des veuves est traditionnel à cette époque Fertilité : On estime, d'après les documents recueillis dans les communes du Beauvaisis et les données actuelles du Tiers-Monde, que la puberté féminine intervenait en moyenne vers l'âge de dix-sept ans. Pour déterminer la seconde date important de la vie reproductrice féminine, la ménopause, nous pouvons nous référer à l'âge auquel les femmes du Beauvaisis cessaient d'être mères, c'est-à-dire entre trentesept et quarante-six ans pour 85 pour cent de ces femmes ; l'âge modal de la ménopause équivaut l'âge moyen, soit quarante et un an. Ainsi la durée physiologique de la fertilité féminine atteignait vingt quatre ans. [...]
[...] Evolution globale de la population 1 Etude globale des graphiques (document : Les graphiques rendant compte de l'évolution des populations de chacune des communes étudiées montrent une nette stagnation des baptêmes et des décès. Les courbes traduisant la situation à Bresles, les plus précises et les plus complètes, sont particulièrement représentatives de cette constance. Le rapport des chiffres totaux des baptêmes et des décès ne donne qu'un faible excédent des premiers sur les seconds, qui disparaît même dans le cas de certaines communes soumises à des conditions défavorables sanitaires ou géographiques Explication de la stabilité globale de la population : La stagnation du nombre de décès s'inscrit dans une situation habituelle de la mortalité, quasi naturelle caractèristique de l'ancien type démographique, ceci en raison du peu d'armes dont disposaient les hommes à cette période, avant la révolution médicale contre les maladies endémiques ou épidémiques et les séquelles des mauvaises conditions sanitaires. [...]
[...] Aussi la fertilité réelle des femmes du Beauvaisis se réduisait elle à seize ou dix-huit années Intervalles intergénésiques : Nous savons que chaque famille du Beauvaisis comptait en moyenne cinq enfants, et dans certains cas huit enfants, soit respectivement entre moins du tiers et la moitié du nombre d'enfants pouvant théoriquement être mis au monde dans l'intervalle entre le mariage et la ménopause. Il nous faut rechercher la durée des intervalles entre les naissances et expliciter cette situation. Nous reprendrons l'exemple d'Auneuil avec l'analyse de Pierre Goubert portant sur intervalles intergénésiques recueillis par ses soins, et correspondant à la période 1656-1735. [...]
[...] Les autres crises affectant le Beauvaisis sont dues à des épidémies locales. Ainsi la peste venue de Flandre et de Picardie décime le Nord du Beauvaisis en 1668 ; la fièvre pourpre envahit Auneuil venant du Sud-Ouest et atteint Breteuil en 1701-1702 ; enfin la suette, maladie non identifiée, donnant lieu à une transpiration abondante, frappe tout le Beauvaisis en 1719. Les communes sont différemment réceptives selon leur site : Mouy, commune manufacturière, occupe une partie du marais traversé par la rivière Thérain ; Auneuil se trouve sur le plateau ; et Bresles est également à l'abri des marais, dans la plaine Répartition de la mortalité par âge : Si nous reprenons le modèle de répartition établi par Duvillard pour la fin du XVIII ème siècle, et que nous le corrigeons en fonction de ce nous savons déjà de la démographie du Beauvaisis au XVIIème siècle, nous obtiendrons, comme Pierre Goubert de morts âgés de 0 à 4 ans de 5 à 19 ans de 20 à 39 ans, et pour les plus de quarante ans, ceci en période de crise démographique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture