Sciences humaines et arts, sorcellerie, XVe et XVIIe siècle, croyances populaires, rôle de la femme, Diable, Inquisition, païens, Pays de la Vaud
Ce fut vers la fin du Moyen Âge que l'Église commença à se sentir menacée par la sorcellerie. L'Église définissait cette pratique comme allant à l'encontre de l'ordre social en influençant le corps ou l'esprit d'un humain. Ces sortilèges pratiqués par des personnes possédant des pouvoirs surnaturels étaient utilisés pour des fins malfaisantes . Pour réussir à éviter la propagation des pratiques de sorcellerie, l'Église mit donc en place des règlements contre ces pratiques. Tout d'abord, les institutions durent définir ce que fut la sorcellerie pour pouvoir y mettre fin. Deux ouvrages importants virent le jour comme résultats de cette tentative de contrôle sur le peuple : le « Traité des superstitions » écrit par le curé, Jean-Baptiste Thiers et le manuel « Malleus Maleficarum » de Kramer et Sprenger. Le premier servit entre autres à définir, en 1326, la sorcellerie comme étant une hérésie tandis que le deuxième explique la superstition comme s'opposant directement à la religion. Le « Malleus Maleficarum » réunit les idées de deux papes et en fit un guide descriptif de la sorcellerie. Ces traités furent utiles à la justice afin de permettre la société de mieux juger le sujet à traiter.
[...] A dit n'avoir parlé aux demonts et n'avoir oncq esté au sabat sans avoir peu tirer paroles ny autre raison d'elle. Interrogée si sont environ douze ans, elle ne rendit malade par venefice Judich, femme à Nicolas Huguenin de Docelle pour luy avoir refusé quelque semence de poureaux ; et à quel moien recerché d'elle, elle luy procura guerison. A dit vouloir vivre et mourir qu'elle ne la fist oncq malade. Luy aians reparty que pour sa guerison elle l'auroit fait passer soub des chenoles et baraussons de vaches. Icelle oppiniaistrement l'auroit encor desnié. [...]
[...] En réalité tout ce qui ressortit à la magie naturelle n'est pas pris en compte car cette forme de magie est pratiquée pat tout un chacun. En revanche, l'utilisation du sang d'un animal maléfique concerne le domaine de la magie noire diabolique. La guérison ne fait que confirmer la présomption. [112][37]. Le pain, les cendres et le sel provenant de la maison du sorciers constituent les trois sortes, substances aptes à lever tous les sorts, comme aussi à les opposer. [113][38]. [...]
[...] C'est pour cela que nous proposons ce texte. pc.1 du 17e août 1615 : Nous, prevost de Bruyeres, mandons à l'un de noz sergentz que suivant les requises de monsieur le Procureur General de Vosges du douzieme de ce mois, il ayt à adiourner tous et chacun les tesmoins ouys ez informations prinses contre Fleuratte, femme à Jean Maurice de Docelle pour cas de sortilege ; à comparoir par devant nous lundy prochain dix neufieme du present mois, huict heures du matin pour estre recolez sur leurs depositions et de suitte confrontez à ladite prevenue ; de quoy faire luy est donné pouvoir et commission moyennant rapport ; audit ce 17e d'aoust 1615; G. [...]
[...] Les accusations des habitants de Docelles reposent à peu près toutes sur une des grandes constantes de la sorcellerie rurale, l'action néfaste de mauvais esprits, les mauvaises airs. Ce sont les esprits des défunts non rachetés, assimilés à des diables, que le sorcier est capable de faire sortir de terre pour servir son plan maléfique. On remarque que Fleurette Maurice trace souvent une croix sur le sol pour s'opposer à leur venue. Fleurette Maurice est une coupeuse du secret, expression locale qui désigne l'une de ces femmes, très nombreuses dans la prévôté de Bruyères, investies du pouvoir de couper le chemin aux agents qui provoquent les maladies des gens et des animaux. [...]
[...] Que sont quatre semaines, ceste chose s'apparut à elle en l'estable aux vaches de leur logis, auquel elle dist : tu reviens bien souvent meschante beste ; et qu'il repartit : pourquoy il ne reviendroit pas ; et elle replicqua : va t'en et ne reviens jamais ; et qu'elle ne peut remarquer en quelle forme il estoit à cause de l'obscurité de l'estable, si ce n'est d'un noir chaton. Et comme le Sr Pilot, valet de chambre à S.A. se fust enquis à l'instant si ladite beste ( que l'assistance tient estre Sathan ) parloit gros elle luy respondit que voir, il parloit assez gros. : Dudit 6e octobre Interrogée de son nom, surnom, age et estat. A dit qu'elle s'appelle Fleurate Royer, agée d'environ 55 ans. [...]
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