Dans quelle mesure cette déclaration de Louis XIV peut-elle être vu comme l'illustration de la politique menée sur la frontière Est dont Strasbourg apparaît être un véritable enjeu mais peut-être aussi un aboutissement ? Pour cela, nous verrons, tout d'abord, une tentative de justification par le roi de la politique menée à Strasbourg. Puis, nous analyserons la position de Louis XIV entre alliance avec des princes allemands et combat contre 'l'Ennemi'. Enfin, nous nous pencherons sur la ville de Strasbourg comme enjeu géopolitique
[...] Ainsi, Louis XIV veut faire jouer sa souveraineté sur toute l'étendue de la haute et la basse Alsace ne laissant aucun lieu de douter que la ville de Strasbourg qui en est capitale ne me doive la même obéissance que les autres villes ou lieux de cette province En effet, la Cour souveraine, appartenant à la Chambre des Réunions et installée à Brisach pour étudier les questions de Réunions de l'Alsace proclame un arrêt le 22 mars 1680 qui déclare que toute la Basse Alsace était de la souveraineté du roi et celui-ci fut étendu le 9 août de la même année à la Haute Alsace. Cependant, cet arrêt du 9 août 1680 ne comprend pas la ville de Strasbourg. [...]
[...] D'ailleurs, on peut supposer que ce discours s'adresse aux princes allemands ou à leurs représentants afin de leur faire comprendre que ses gestes ne sont pas fait contre eux et qu'il souhaite au contraire garder de bonnes relations. Il est vrai que dans cette déclaration, Louis XIV cherche avant tout à justifier les actions passées et à venir à propos de Strasbourg. En effet, Strasbourg apparaît, à travers ce texte, comme un véritable objet de lutte entre les deux grandes puissances européennes. [...]
[...] En effet, les princes étrangers s'attaquent en foule contre celui qui développe une puissance matérielle destinée, selon eux, à faire de lui le monarque universel de l'Europe. Il est vrai qu'à la suite de la paix de 1679, Louis XIV apparaît comme l'arbitre incontesté de l'Europe et reçoit de Paris le titre de Louis le Grand. Mais la difficulté principale de cette politique c'est l'Alsace qui lui pose problème depuis plusieurs années déjà. En Alsace, la politique du roi ne fut pas uniforme. [...]
[...] Il est intéressant de se pencher sur celle-ci pour mieux comprendre l'aspect géopolitique de cette province mais surtout de la ville de Strasbourg. Des questions se sont surtout posées à propos de sa neutralité. En effet, celle- ci fut beaucoup discutée car la neutralité était sans cesse mise à l'épreuve quand par exemple, à cause du manque d'hommes pour garnir ses fortifications, Strasbourg avait laissé passer les troupes impériales par le pont du Rhin. Ce pont suffit à lui seul à poser déjà une grande partie du problème de Strasbourg. [...]
[...] C'est pourquoi, il parle des troupes que la maison d'Autriche veut introduire pour porter ses armes dans l'Alsace». Mais s'il dénonce cela c'est aussi par qu'il craint que cela lui soit préjudiciable. En réalité, c'est quand en mai 1681 Louis XIV apprend l'arrivée dans les murs de la ville d'un général des armées impériales, le baron de Mercy, qu'il décide réellement d'agir car il y voit les préparatifs de manœuvres militaires. Voilà pourquoi, ce dernier est présenté dans ce discours comme un comploteur mais un comploteur dont les paroles semblent influer favorablement sur la prise de position puisqu'il est dit [ ] j'ai été bien averti que les intrigues et séductions du baron de Mercy et toutes les offres et promesses qu'il avait faites, au nom de l'Empereur, aux habitants de cette ville avaient déjà fait de si fortes impressions sur les esprits crédules Louis XIV sait que les Strasbourgeois sont tous disposés à recevoir les impériaux puisque, comme on l'a vu précédemment, ils ne sont pas favorables aux actions françaises. [...]
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