Tout d'abord, nous verrons en quoi cette déclaration s'apparente à un défi de tradition chevaleresque. Puis, dans une seconde partie, nous verrons en quoi elle révèle une réaction générale du monde chrétien face à la politique de Charles Quint. Enfin, nous essaierons d'y voir le subtil jeu diplomatique qu'elle permet
[...] Il faut dire que cette déclaration avait été rédigée le 11 novembre 1527, que nous sommes le 22 janvier 1528 et que cette libération organisée a eu lieu le 6 décembre. Conclusion En conclusion, nous pouvons dire que ce document ne porte que peu d'intérêt en tant que déclaration de guerre puisque la guerre entre les deux parties concernées se consumait déjà depuis 6 ou 7 ans, comme l'a rappelé d'ailleurs Charles Quint. Par contre, l'intérêt de cette déclaration de guerre tient au fait qu'elle s'apparente à une véritable provocation au combat qui ouvre de nouveau le débat sur le duel judiciaire et donc sur l'héritage médiéval. [...]
[...] Pour toutes ces raisons, les différents princes chrétiens d'Angleterre et d'Italie semblent soutenir celui qui apparaît alors comme le roi Très Chrétien à savoir François Ier à qui cette situation permet d'annuler les anciens traités qu'il avait passés avec Charles Quint et qui lui étaient défavorables en raison de sa détention (l.50 à 62). Ceci nous amène à rappeler brièvement le contexte : On se souvient qu'après avoir été fait prisonnier à Pavie en 1525, François Ier avait obtenu sa libération en acceptant la capitulation de Madrid (1526) par laquelle il s'engageait à céder la Bourgogne à Charles Quint. [...]
[...] Il reçut solennellement, le 15 mars 1528, le Cardinal de Granvelle, ambassadeur de Charles Quint. Il se justifia à nouveau et annonça qu'il enverrait à son rival un cartel (système dialogique du duel, utilisé surtout en Espagne) pour couper court à toutes ces accusations. Il affirma sa préférence pour trancher le différend par l'épée plutôt que par la plume, se situant dans la tradition chevaleresque. A l'appui de ses dires, il revint à la charge en faisant porter une nouvelle lettre de défi à l'empereur. [...]
[...] Un héraut est, au Moyen-Age un officier public chargé de porter les déclarations de guerre, les sommations, de régler les cérémonies et les jeux, de surveiller les blasons. La tenue vestimentaire est elle aussi héritée du Moyen-Age. On appelait alors les cottes de maille, les hauberts Ici, nos deux hérauts d'armes sont Guyenne, le roi d'armes de France, et Clarence, le roi d'armes d'Angleterre. Ce dernier, Clarence, est spécialiste dans la tâche qu'il a à accomplir puisque c'est lui qui avait porté en 1522 le défi qu'Henri VIII lançait à François Ier. [...]
[...] Cette fois, il est en quelque sorte l'élément modérateur dans le duel qui risque d'opposer François Ier à Charles Quint. Après les 3 révérences exigées par le cérémonial et qui doivent être exécutées pendant la traversée de la salle, les hérauts mettent un genou à terre (l.10). Clarence en son nom et en celui de son compagnon demande toutes les garanties d'usage afin qu'ils puissent retourner sains et saufs auprès de leur souverain respectif (l.13 à 19). Charles Quint, dans cette version paraît les leur accorder oralement (l.20 à 23). [...]
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