Dans une première partie, nous verrons que la décadence de la noblesse est un problème interne de par ses composants. Puis dans une seconde partie, nous analyserons la crise d'identité nobiliaire en rapport avec la montée en puissance bourgeoise. Enfin, dans une troisième partie, nous nous demanderons finalement ce qui caractérise le noble de la fin du XVIII siècle
[...] Malgré tout, on enregistre un taux décroissant par rapport au siècle précédant. Enfin, l'autre domaine privilégié des nobles est la haute magistrature. Dans la seconde moitié du XVIII siècle, s'est produit un durcissement dans le recrutement parlementaire. Ainsi d'après M. Bluche, le Parlement de Paris se serait fait tout au long du siècle, l'instrument d'une réaction aristocratique. Il n'aurait pas accueilli plus de 10% de roturiers. Si le Parlement de Paris recrute relativement peu dans la roture, c'est parce que sous l'Ancien Régime, on respecte une hiérarchie de la promotion. [...]
[...] Quant aux fiefs, ils étaient la propriété des bourgeois des villes, c'est ce que nous affirme le Marquis de Bouillé. C'est d'ailleurs à eux que s'alliaient les nobles appauvris des campagnes pour la préservation de leur richesse foncière. Les bourgeois ont 30% des terres. L'image d'une noblesse riche est encore plus ternie dans les villes car les bourgeois, avides de richesse, de par le développement du capitalisme, vont tendre à s'enrichir à travers plusieurs domaines tels le commerce. Ainsi la bourgeoisie tend à concurrencer directement la noblesse de par l'augmentation de ses richesses. [...]
[...] La décadence de la noblesse à la fin du XVIIIème siècle: Marquis de Bouille. Mémoires (1788) Introduction Le texte que nous allons étudier est extrait des Mémoires du marquis de Bouillé (1739-1800). Celui-ci entre dans l'armée à 14 ans et devient colonel à 22 ans. Il remporte de grands succès militaires jusqu'en 1782, année durant laquelle il devient lieutenant général. En 1789, il reçoit le commandement militaire des Trois Evêchés (Metz, Toul et Verdun) puis ceux de l'Alsace, de la Franche-Comté et de la Lorraine. [...]
[...] Au XVIII siècle, on établissait que la noblesse payait la capitation au 90e de son revenu. De fait, les nobles étaient très ménagés. De plus, il leur était facile de jouer de leur influence, d'agir auprès des ministres, des intendants et des subdélégués. Ainsi, en 1788, le baron de Marguerit se faisait décharger de la moitié de sa capitation par l'intendant de Montpellier. Ainsi les plus riches sont ceux qui proportionnellement paient le moins. Le Marquis de Bouillé dénonce cette injustice fiscale et en fait porter la responsabilité à l'Etat, s'appuyant sur la mauvaise situation économique de celui-ci. [...]
[...] Ainsi d'après les travaux de La Roque, il y aurait familles entrées dans le second ordre au cours du XVIII siècle, dont l'origine noble n'est pas antérieure à 1700. En 1789, le nombre de familles qui ont accédé à la noblesse dans les deux derniers siècles de l'Ancien Régime doit donc représenter au moins 2/3 du total. Ainsi, la noblesse féodale n'est plus qu'un souvenir. La noblesse à la fin de l'Ancien Régime est un groupe social jeune, constitué majoritairement par les anciennes élites du Tiers Etat. [...]
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