Des mesures avaient été prises pour soumettre les Highlands, comme l'Acte de Désarmement, mais elles s'avéraient largement inefficaces. D'autres mesures suivirent, y compris la création et la maintenance de garnisons hanovriennes à Bernera, Inversnaid, Ruthven, Inverness et Kilchurn, et il y avait bien sûr les forts à Fort William et Fort Augustus. La construction de routes militaires pour connecter ces différents centres stratégiques était supervisée par le général Georges Wade, qui bâtit pas moins de 240 milles de routes et 40 ponts. Wade, un Irlandais, avait servi dans les Flandres entre 1692 et 1710, fut nommé major général en 1714, et de 1724 à 1744 fut commandant en chef du nord de la Grande-Bretagne. L'une des conséquences de ses routes fut, paradoxalement, le transit accéléré des forces jacobites.
[...] Les chefs locaux, Alexandre MacDonald de Sleat et Norman MacLeod de Dunvegan, lui conseillèrent de rentrer en France. Ils lui avaient seulement promis de le soutenir s'il apportait suffisamment d'hommes et d'approvisionnement pour proposer un challenge réaliste au gouvernement hanovrien. Ce n'était à l'évidence pas le cas. Même la majorité de ses sept soutiens lui suggérèrent d'abandonner cette entreprise. Mais Charles refusa de partir, et il réussit à convaincre sa petite force de remonter sur le bateau pour partir pour l'Ecosse. [...]
[...] Les jacobites étaient évidemment très heureux de la naissance de Charles. Pour eux, il constituait une figure qui permettrait de continuer à se battre pour la cause. Le prince parlait anglais, français et espagnol, et on dit qu'il connaissait suffisamment bien le gaélique pour être capable de se faire comprendre. On disait qu'il était charmant et doué dans l'art de la conversation, et aussi qu'il jouait très bien de la cornemuse. Il avait aussi la réputation d'être bisexuel, d'où le surnom légèrement ambigu de Bonnie Georges I mourut en 1727. [...]
[...] De manière tout à fait accidentelle, Wade eut l'honneur d'être cité dans l'hymne national écossais. L'un des vers espère que le général Wade va comme la force du torrent, écraser les rebelles écossais En dépit des mesures prises, le mécontentement continua de se développer, en raison notamment de la mauvaise administration chronique du pays par le gouvernement et du désintérêt montré par les monarques de Hanovre pour la partie nordique de leur royaume. La Malt Tax, taxe sur le malt, fut levée en 1724. Cela revenait à mettre une taxe sur la bière. [...]
[...] Le projet ne disposait du soutien d'aucuns pouvoir européen. Il n'en avait même pas parlé à son père ni au gouvernement français. En fait, les Français avaient remporté la bataille de Fontenoy en 1745 contre une armée dirigée par le duc de Cumberland, et ils ne voyaient pas l'utilité de poursuivre une quelconque invasion de l'Angleterre. C'est ainsi que Prince Charlie atteignit Eriskay, entre South Uist et Barra, dans les Hébrides extérieures, le 22 juillet, et débarqua de son navire. [...]
[...] Il fallut attendre 1743-44, toutefois, pour que Louis XV et les Français organisent une nouvelle expédition et assemble une force de 10.000 hommes, avec une grande quantité d'armes et d'argent. Après avoir traversé l'Europe sous un déguisement, Bonnie les rejoignit, avec l'ordre d'agir comme le régent de son père. La force quitta Dunkerque et prit la mer sous le commandement du maréchal Saxe, mais alors, l'inévitable survint : des orages forcèrent les bateaux à rentrer au port, et les Français hésitèrent, craignant de ne plus pouvoir en repartir. [...]
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