Culture et Opulence du Brésil par ses drogues et ses mines, André João Antonil, 1711, esclavage, société brésilienne, minage de l'or, agriculture, production de sucre, expulsion des Hollandais, plantations sucrières, morale religieuse, mulâtre, colonisation portugaise, quilombos
L'esclavage est souvent considéré comme le "fil rouge" de la société brésilienne. Il est impossible de comprendre la société brésilienne du passé et du présent sans comprendre l'esclavage. Le texte porté à notre étude aujourd'hui donne des indications sur ce système. C'est un extrait de Cultura e opulência do Brasil ou Culture et Opulence du Brésil par ses drogues et ses mines, ouvrage datant de 1711 rédigé par André João Antonil. Il traite avec précision les données et technologies et sociales relatives au minage de l'or et à l'agriculture. Il a été interdit une semaine après sa parution par le conseil royal portugais, officiellement du fait de cette précision, car il révélait des secrets de la production du sucre aux étrangers.
[...] La couleur et l'origine des esclaves font dépendre leur statut. C'est ce que montre l'auteur dans certains passages du texte. Se distinguent ainsi ceux directement ramenés de force d'Afrique et ceux « qui naissent au Brésil, où y ont grandi enfants dans la maisonnée des blancs ». On voit que ces esclaves ont la préférence de leur maître, mais les plus favorisés sont les Mulâtres et les Mulâtresses issus du croisement entre ethnies « avec la part de sang blanc qui coule dans leur veine ». [...]
[...] Il fait planer la menace du dernier jugement et du châtiment divin qui s'abattrait sur les maîtres qui ne respecteraient pas la morale chrétienne en traitant ainsi leurs esclaves. Car au-delà des tortures certains maîtres ne permettent même pas à leurs esclaves d'avoir des conditions de vie, notamment en terme alimentaire, décente : « Car ne pas donner de farine ni de jour pour semer, et vouloir en même temps qu'ils travaillent du levant au couchant dans le champ, ou de nuit et de jour dans le moulin, comment cela sera-t-il admis au tribunal de Dieu sans châtiment ? [...]
[...] Le bon maître leur laisse ainsi des moments de repos « festif » : « C'est pourquoi, les maîtres les laissent créer leurs rois, chanter et danser pendant quelques heures, honnêtement en quelques jours de l'année, et s'amuser innocemment l'après- midi, après qu'ils ont célébré le matin les fêtes de Nossa Senhora do Rosário, de São Benedito et du saint patron de la chapelle de l'engenho ». Cependant le repos sus évoqué se fait toujours dans le respect des traditions chrétiennes. C'est en effet selon la morale chrétienne que selon le père Antonil le bon maître gère son exploitation et ses esclaves. Un bon maître doit ainsi « apprendre la doctrine chrétienne » à ses esclaves. [...]
[...] La moyenne de vie des esclaves est de 20 ans. Le père Antonil avait donc très bien compris que sans l'esclavage, il était impossible de réussir en tant qu'explorateur colonial. On ne pouvait pas être autonome sans la force du travail des esclaves. « Les esclaves sont les mains et les pieds du senhor do engenho, parce que, sans eux, au Brésil, il n'est pas possible d'établir, de conserver et d'augmenter la fazenda, ni d'avoir un moulin ordinaire. » Ces mêmes esclaves sont tellement utilisés qu'ils concentrent du trafic atlantique. [...]
[...] Il est envoyé en mission au Brésil par son ordre à Salvador, dans la capitainerie de Bahia. Il y occupe le poste de recteur du collège, et eu de nombreuses divergences avec un autre père Jésuite le père António Vieira notamment au sujet de l'esclavage le père Vieira en étant un farouche opposant. Il connaît spécialement bien la production du sucre et l'organisation de l'esclavage, car les jésuites étaient de gros propriétaires fonciers de plantations de canne à sucre. C'est surtout en étudiant la situation et l'organisation du sucre dans ces plantations jésuitiques qu'André João Antonil a réussi à décrire et analyser la production de la canne à sucre en Amérique portugaise. [...]
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