La crise de la démocratie italienne 1919-1922

Thèmes abordés

Démocratie italienne, crise, 1919, démocratie italienne, Benito Mussolini, marche sur Rome, fascisme, crise économique

Résumé du document

La première guerre mondiale laisse une Italie meurtrie et chancelante, et avec sa fin s'ouvre une grande période d'instabilité pour le jeune démocratie italienne. De 1919, date des premiers troubles notables relatifs aux traités de paix, à 1922, marquant l'arrivée de Benito Mussolini au pouvoir notamment grâce à la “Marche sur Rome”, l'Italie va traverser sans aucun doute sa plus grande crise du siècle dernier puisqu'elle va mettre fin à la démocratie et installer pour vingt et un ans un régime autoritaire fasciste. On va donc logiquement s'interroger sur les raisons de la crise de la démocratie italienne et se demander pourquoi celle-ci propulse le fascisme à la tête de l'État. Finalement on se demandera pourquoi l'entrée en guerre de l'Italie a signé l'arrêt de mort de son régime démocratique? On étudiera tout d'abord les conséquences physiques et morales de la première guerre mondiale, puis le mouvement social du début des années vingt et enfin on verra les faiblesses du régime politique.

Extraits

[...] Finalement la seule constante est l'usage de la violence comme outil politique. Les militants fascistes organisés en squadre portant la chemise noire (symbole nationaliste de deuil de la nation glorieuse . ) interviennent par des actions violentes durant le biennio rosso surtout pour contrer ceux qui pouvaient tirer profit de l'agitation prolétarienne comme les socialistes ou les syndicalistes mais sans vraiment s'attaquer aux mouvements sociaux eux-mêmes. C'es plutôt dans une perspective de « contre-révolution » préventive que les fasciste vont déchaîner leur violence. [...]

[...] La crise de confiance que subit la démocratie italienne va se doubler d'une crise sociale sans précédent. La crise économique vue précédemment et ses conséquences sociales vont déclencher une immense vague d'agitation sociale qui aura pour collatéral un développement accéléré du fascisme. La période s'étendant du printemps 1919 à l'automne 1920 est caractérisée par une forte flambée d'agitation sociale et une certaine ambiance révolutionnaire, c'est le biennio rosso. L'économie italienne, déjà bien malmenée, va devoir s'adapter aux contraintes ordinaires de l'économie de marché. [...]

[...] Le mécontentement, déjà palpable dans l'immédiat après-guerre, va aussi se répandre chez les travailleurs qui vont subir de plein fouet ces contractions du marché. Les revendications vont se multiplier touchant les salaires, les conditions de travail, le chômage . etc. Le mécontentement ouvrier prend forme au printemps 1919 sous la forme de grèves nombreuses à Gênes, Forli, Milan de manifestations contre la vie chère mais aussi par des pillages de magasins et dépôts de vivres. La grève s'étend aux postes et chemins de fer en 1920 à Turin. [...]

[...] La faiblesse des libéraux due à leur lent délitement les a poussé à intégrer les fascistes plutôt qu'à les affronter. Remarquons que la faiblesse des différents partis a entraîné un forte instabilité ministérielle ce qui bien sûr a toujours un effet négatif sur la population et qui est une arme de plus dans les mains des fascistes. Grâce à la faiblesse du régime, Mussolini va pouvoir sans trop de difficulté s'emparer du pouvoir. Il va d'abord jouer la carte de l'insertion dans le jeu institutionnel. Les élections de mai 1921 font entrer trente-cinq fascistes au parlement italien. [...]

[...] On va parler de « victoire mutilée ». C'est notamment les Arditi d'Italia et les Faisceaux italiens de combat de Mussolini (crées en mars 1919) qui vont largement répandre cette propagande soutenus par les partis nationalistes. Si ces idées ont un écho non négligeable, il ne faut pas surestimer leur impact comme on a tendance à le faire. En effet les élections de novembre 1919 (après le traité) donnent la majorité à des formations dites neutralistes qui n'avaient pas prôné la guerre en 1915 et qui se refusait à cette propagande nationaliste : les socialistes et les catholiques (Parti Populaire). [...]