En 1588, Elizabeth 1er était sur le trône depuis 30 ans. Bien qu'elle ait eu à surmonter différents obstacles et conspirations, ces années avaient été marquées par la paix et la prospérité générales. Toutefois, en raison de plusieurs facteurs, la situation commença à réellement se détériorer pendant la dernière décade du siècle.
Tout d'abord, les années 1590 furent marquées par des difficultés intérieures dues à de mauvaises récoltes, une montée en flèche des prix, des révoltes paysannes et des taxes élevées.
A l'extérieur, la situation se dégrada avec les autres pays européens. En effet, si la reine avait tenté de garder de bonnes relations avec le roi d'Espagne et la reine d'Ecosse au début de son règne, elle dut par la suite admettre que leurs intérêts n'étaient pas compatibles avec ceux des protestants. En outre, elle dut faire face à des guerres avec les Pays-Bas et la France.
En ce qui concerne l'Irlande, il fallait établir l'ordre politique et pour cela Elizabeth essayait depuis 1575 de mettre en place une politique de « plantations » qui signifiait remplacer les métayers irlandais auxquels on ne pouvait se fier par des colons Anglais. En 1590, l'Ulster représentait encore un obstacle à cette politique.
Le gouvernement devait trouver des solutions face à l'émergence de tous ces problèmes domestiques et extérieurs.
[...] Les pertes humaines des guerres furent très élevées. Quelque 90000 hommes furent appelés à faire leur service militaire entre 1585 et 1603. Les contingents étaient principalement choisis parmi les paysans sans terre et les vagabonds plutôt que parmi les fils de la gentry. La Couronne aurait préféré compter sur plus d'enthousiasme de la part de la gentry mais cela dépendait de ses recruteurs et elle était incapable de corriger cet état de fait. Le gouvernement essaya de réduire les coûts financiers de la guerre mais il essuya des critiques sur sa parcimonie. [...]
[...] Les pics furent atteints dans les années 1590. Ainsi, le prix du grain s'éleva de 79% entre 1550 et 1609. L'inflation était causée par une augmentation de la population plus forte que la production, par la dévaluation de la monnaie en 1526 et en 1545 et par la pénurie de monnaie dans les caisses, due au coût de la guerre avec l'Espagne. La guerre imposait une forte pression à un pays désaccoutumé des conflits. Les dépenses de guerre étaient en grande partie supportées par les Comtés et le contribuable devait s'acquitter des taxes locales aussi bien que nationales. [...]
[...] Percevant la volonté générale de Londres d'éviter le coût d'une escalade de la guerre en Irlande, le comte exigea des conditions de plus en plus élevées. Ainsi, il demanda la liberté de culte pour les catholiques d'Ulster mais elle lui fut refusée ce qui entraîna une guerre en 1597. Cherchant à éviter une extension de la guerre, la reine fit une trêve avec O'Neill qui aussitôt s'empressa d'aller demander l'aide des Espagnols. Ceux-ci lui envoyèrent deux expéditions mais elles échouèrent. En 1598, il offrit une trêve à son tour. [...]
[...] De plus, l'émergence d'une petite noblesse (la gentry) économiquement dominante et dotée d'une conscience politique forte entraîna l'élargissement de la Chambre des Communes, qui refléta désormais l'importance et l'activité de cette classe. A la fin du règne d'Elizabeth, la représentation des bourgs augmente de 135 sièges. La Chambre des Communes dépassait la Chambre des Lords en importance. Si la Couronne venait à chanceler, il existait à la fin du siècle, une relève capable d'initiatives politiques. Elizabeth avait suffisamment de bon sens pour éviter une épreuve de force avec la Chambre des Communes et elle battit en retraite sur ses prérogatives concernant la régulation de la vie économique. [...]
[...] Il était conscient qu'en période de guerre, de mauvaises récoltes, de prix élevés et de tensions sociales, il ne valait mieux pas se mettre les marchands à dos ni augmenter les taxes et impôts. Les ventes de charge amenèrent donc des revenus appréciés. Elizabeth fut obligée de vendre une partie de son capital, et notamment un quart de ses terres. La dépendance vis-à-vis des sources parlementaires de revenus s'élevèrent d'une moyenne de £35000 à plus de £112000. Au niveau social, les années 1580 avaient connu une augmentation soutenue de la population, non seulement en Angleterre mais dans toute l'Europe de l'Ouest. [...]
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