A la fois idéologie d'Etat et mode de vie, le Sarmatisme devient au 16e siècle l'idéologie de la slzachta, la noblesse polonaise. Formant 10% de la population, les Sarmates polonais ont la conviction d'être le peuple choisi par Dieu et se sentent légitimés par la mission de lutte contre les infidèles qu'il leur aurait confiée. Par un recours systématique aux valeurs de l'Eglise catholique, le Sarmatisme fut une ressource importante dans la lutte contre la réforme protestante.
L'influence grandissante du protestantisme dans le royaume polono-lituanien exhorte les Sarmates à honorer leur mission divine. Afin d'estomper les contours de plus en plus visibles de la réforme en Pologne, ils s'approprient de nouveaux courants artistiques tels que le baroque ou le maniérisme et les imposent dans la construction d'une multitude d'églises, de chapelles, de couvents, qu'ils doteront de sculptures et de peintures impressionnantes par leur magnificence, s'opposant ainsi à l'austérité des temples protestants.
[...] La Contre-réforme polonaise doit donc beaucoup aux Sarmates qui lui ont donné l'impulsion et les moyens financiers de s'immiscer dans la société polonaise. Toutefois, le fait que les Sarmates appartiennent en très grande majorité à la szlachta nous pousse à nous interroger sur la façon dont ils ont touché le reste de la nation polonaise et influé autant sur les mœurs et la mentalité polonaise rendant ainsi la Contre- réforme réellement effective. Dès 1651, Louise-Marie de Gonzague, l'épouse du roi Jean Casimir, fait venir en Pologne des prêtres missionnaires. [...]
[...] Dans la Pologne actuelle survit d'ailleurs cette idée de mission du catholique-polonais fidèle à l'Eglise et les relations entre l'Eglise et le pouvoir restent très ambigües. Le code pénal et la loi audiovisuelle imposent aux médias polonais un respect des valeurs chrétiennes en réalité des valeurs catholiques, et certains journalistes ont été mis en cause[9] pour diffamation[10] et pour insulte au Pape[11], ce qui met en évidence la persistance en Pologne des valeurs sectaires et xénophobes du Sarmatisme. Néanmoins, influencée par une Europe laïcisée, la jeunesse polonaise est désireuse de s'éloigner de l'esprit de dévotion du Sarmatisme, venant quelque peu bousculer l'Eglise catholique polonaise. [...]
[...] Antemurale christianitatis, formule popularisée par le jésuite Piotr Skarga et citée par Maciej Serwanski, p107, dans Conscience Nationale, Etat et religions, Textes réunis par Patrick Werly. [...]
[...] La contre-réforme polonaise aurait-elle pu avoir lieu sans le Sarmatisme ? À la fois idéologie d'Etat et mode de vie, le Sarmatisme devient au 16e siècle l'idéologie de la slzachta, la noblesse polonaise. Formant 10% de la population, les Sarmates[1] polonais ont la conviction d'être le peuple choisi par Dieu et se sentent légitimés par la mission de lutte contre les infidèles qu'il leur aurait confiée. Par un recours systématique aux valeurs de l'Eglise catholique, le Sarmatisme fut une ressource importante dans la lutte contre la réforme protestante. [...]
[...] La Contre-réforme polonaise n'aurait pu avoir lieu et rassembler autant de personnes si le Sarmatisme n'avait pas été appuyé à cette période précise par l'allégorie de Marie protectrice de la Pologne. Aujourd'hui encore des lieux de culte de la Sainte-Vierge tels que Czestochowa conservent une place importante pour tous les Polonais. Ce n'est donc qu'après l'affirmation de la Sainte-Vierge comme reine de Pologne que l'on peut considérer que le Sarmatisme et la Contre-réforme constituent une seule et même idéologie dans la République nobiliaire. [...]
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