Charles Quint reçoit des territoires éclatés en 1516, et lègue à Philippe II en 1558 un empire dont l'unification a largement avancé en une quarantaine d'années. Pourtant, en 1516, Charles ne semble placé à la tête de ces terres que sous le coup d'un lourd héritage, beaucoup d'espoirs reposent sur lui, mais il a encore tout à prouver. Dès lors, comment Charles Quint va-t-il constituer un empire à la puissance inégalée depuis Charlemagne ?
[...] Construire un empire, le lourd héritage de Charles Quint Introduction Entre 1516 et 1519, le jeune Charles de Gand hérite d'un immense ensemble de territoires. Ces terres sont éparpillées non seulement par le fait qu'elles ne forment pas un ensemble géographique cohérent, mais aussi du fait de particularismes en matière d'organisation et de mentalités. Le morcellement géographique, politique et idéologique semble alors bien loin de la définition d'un empire, dont la structure rime généralement avec celle d'un ensemble uni, cohérent, puissant. [...]
[...] Puis guerre de Smalkalde, victoire de Mülhberg en 1547, mais luthéranisme profondément ancré dans les mentalités et territoires (victoire militaire seulement Créer une cohésion territoriale Il faut relier des pôles séparés par 1000 kilomètres aux bornes de l'empire ! Pouvoir épistolaire : le grand pouvoir du XVIe siècle. Personnages importants comme Gattinara, grand chambellan jusqu'en 1530. Composer avec l'ennemi pour franchir des obstacles géographiques (France, Manche par exemple). III. Accroître la puissance Acquérir de nouveaux territoires Lombardie et Milanais (par occupation) Cortès : débarque dans le Nouveau Monde pour la première fois en 1519, puis Pisaro en 1934. [...]
[...] L'entourage de Charles fait pression, et il parvient à récupérer les trônes. Mais il a un charisme personnel à acquérir pour compléter sa légitimité naturelle. Rassembler ses territoires : particularisme et éparpillement Il possède, en 1519 : Pays-Bas, France Comté, Saint-Empire romain germanique, des terres autrichiennes (Tyrol, Carinthie notamment), Naples et les Royaumes d'Espagne (et terres associées), la Castille (joyau de son empire et vivier de l'Espagne), Cuba et Hispaniola, l'Aragon et Valence, la Catalogne, la Sardaigne, les Baléares, la Sicile, Naples, le Royaume de Haute Navarre. [...]
[...] Guerre contre le Turc, érigé en ennemi mortel qui empiète sur l'espace vital allemand. Souvenir de la chute de Constantinople (1453) : grand traumatisme (sans compter la chute de Rome en 1522, et l'occupation de la Hongrie par les Turcs). Victoire sur Barberousse aux portes de Tunis en 1534. Réformer l'Eglise Chasser Turcs et Juifs (décret de l'Alhambra), volonté de la Limpieza de Sangre (pureté de sang). Trois phases dans l'Inquisition espagnole : avant 1525, on traque les Juifs. Puis de 1525 à 1540 les hérétiques déviants Après 1540, les illuministes. [...]
[...] Double autorité : celle du bras armé de l'Eglise, et celle de l'empereur de la paix. Conclusion Ainsi, la fondation de l'empire de Charles Quint est un processus lent, qui a d'abord nécessité que cet héritier impose sa légitimité et rassemble des terres éparpillées autour d'héritages communs. Puis, simultanément, Charles Quint doit assurer la cohésion de son empire, pour pouvoir en même temps étendre celui-ci sur une base solide. A sa mort en 1558, Charles Quint lègue un empire dont l'unification a beaucoup progressé depuis 1519, mais elle n'est pas achevée. [...]
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