Les Grandes Découvertes maritimes de la fin du XVème et du XVIème siècles sont familières de l'histoire enseignée à l'école. En même temps, elles sont fondatrices d'une nouvelle vision du monde connu qui déborde le continent européen, tout en restant « européocentrique ».
[...] Trois aventuriers s'associent alors pour y faire fortune : Pizarro en est le chef militaire, Almagro le recruteur et l'organisateur des ravitaillements, Luque l'administrateur ; le réflexe religieux est aussi naturel que l'instinct de la conquête. A partir de Panama, Pizarro, après moult déboires, parvient en 1532 à prendre pied sur les côtes de l'actuel Pérou. La division des tribus indigènes profitera aux Espagnols qui, la même année s'emparent de l'inca Atahualpa : le pouvoir inca, structuré de manière pyramidale, s'effondre alors. [...]
[...] Jusqu'à la fin de sa vie, il restera persuadé d'avoir découvert une nouvelle route des Indes. Rapidement cependant, des observateurs ont compris que ces terres n'appartenaient pas à l'Asie. Un Florentin, Amerigo Vespucci a prétendu se trouver en présence d'un nouveau monde alors qu'il navigue à l'ouest de l'Orénoque en 1500 ; la même année où le Portugais Cabral touche les côtes brésiliennes. Vespucci réitère ses remarques lors de voyages suivants en 1504 et 1505. La preuve de l'existence d'un nouveau continent est donnée en 1513 par Balboa, lorsqu'il traverse l'isthme de Panamà et rejoint les rives du Pacifique. [...]
[...] Cette première phase de découvertes portugaises est importante à plus d'un titre. Tout d'abord, les terres nouvellement reconnues sont immédiatement mises à contribution : blé aux Açores, vigne et canne à sucre à Madère ; le sucre est une denrée très rare (à part le miel) et donc très chère. Ces premiers voyages permettent également d'engranger les indications à propos des routes maritimes, avant de se lancer dans une grande expédition. Pour parfaire le corpus savant dont disposent les marins portugais, le roi envoie deux officiers en Abyssinie et en Inde, par voie terrestre : Le Caire, Aden, puis Calicut et Goa. [...]
[...] Or les Portugais l'ont compris, ce sont les Arabes qui dans un premier temps risquent de gêner l'entreprise. Ils envoient donc des hommes en masse, afin de protéger les convois et les comptoirs fraîchement installés. C'est un de ces convois, dirigés par Cabral, qui, pour éviter le calme du golfe de Guinée vint toucher la côte brésilienne (1500) ; il renvoie un de ces treize navires à Lisbonne pour annoncer la découverte. A compter du début du XVIème siècle, les convois empruntant la route maritime des Indes ne cherchent plus à explorer mais à imposer la domination portugaise dans ces mers ; à l'image du second voyage de Vasco de Gama en 1502. [...]
[...] La fortune terrienne occupe maintenant le second plan ; c'est la richesse mobilière qui dorénavant dynamise l'économie. Mais il est une autre conséquence, plus funeste celle-ci, qui porte largement ombrage à l'immense succès enregistré par les Grandes Découvertes. Le sort des populations autochtones, qu'elles soient africaines ou indiennes, n'est pas une préoccupation fondamentale des explorateurs et autres conquistadores. Ce que l'on appelle communément la Traite des Noirs soit le trafic d'esclaves africains auquel se livrèrent les Européens du XVème au XIXème siècles, a marqué durablement les deux continents africain et américain : dans le premier, il signifie la déportation de dix millions d'hommes ; dans le second il évoque tout à la fois l'extermination, parfois complète, des populations précolombiennes puis l'esclavagisme infligé aux Noirs africains. [...]
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