"C'était l'Ouest, le vent de l'Ouest, un hymne jailli des Plaines, quelque chose de neuf, depuis longtemps prédit, depuis longtemps attendu... " Dans son célèbre roman "Sur la route", publié en 1957, Jack Kerouac décrit bien cette fascination qu'inspire l'Ouest américain, dont les immenses territoires sauvages sont une promesse de liberté et d'authenticité. Cette image magnifiée de l'Ouest américain, qui s'étend à l'ouest du Mississippi des Appalaches au Pacifique, s'est forgée durant la Conquête de l'Ouest, qui débute avec l'achat de la Louisiane française à Napoléon en 1803.
Après avoir dépassé la fall line, c'est-à-dire le point en amont duquel les fleuves sont impraticables, puis avoir franchi les Appalaches en 1760, les colons se lancent donc dans une épopée vers l'Ouest qui prend fin avec le traité de Gadsden, en 1853. En entérinant l'annexion au territoire américain d'une bande de désert allongée au sud du Nouveau-Mexique, il améliore la jonction entre le Texas et la Californie et donne aux États-Unis leurs frontières actuelles.
Cependant, il faut attendre 1890 pour que le Bureau du Recensement déclare la fin de la Frontière, ce front mouvant de civilisation au-delà duquel les terres étaient supposées vierges. L'unification politique ne s'achèvera cependant qu'avec l'adhésion aux États-Unis d'Hawaï, en 1959. La Conquête de l'Ouest fut un élément décisif de la construction territoriale américaine qui inspira de multiples représentations plus ou moins fantasmées, des romans de Fenimore Cooper aux westerns des années 1960.
Plutôt que d'opposer schématiquement mythe et réalité, il convient donc de voir comment ils interagissent, le mythe se nourrissant de la réalité et l'influençant en retour. Au-delà de la simple question de la véracité historique de la Conquête de l'Ouest (1803-1853), comment s'est élaboré ce mythe et en quoi est-il fondateur de l'identité américaine ?
[...] C'est cette irruption du sacré qui fonde réellement le monde et qui le fait tel qu'il est aujourd'hui. Plutôt que d'opposer schématiquement mythe et réalité, il convient donc de voir comment ils interagissent, le mythe se nourrissant de la réalité et l'influençant en retour. Au-delà de la simple question de la véracité historique de la Conquête de l'Ouest (1803-1853), comment s'est élaboré ce mythe et en quoi est-il fondateur de l'identité américaine ? Dans un souci de compréhension, il semble nécessaire dans un premier temps de revenir sur les différentes étapes de la Conquête de l'Ouest. [...]
[...] Pour Beard, les villes constituent le véritable creuset des Etats-Unis. Benjamin Wright s'attache quant à lui à souligner l'héritage britannique dans les institutions et la culture américaines héritage qui est totalement ignoré par Turner. Wright montre que la démocratie, la culture américaine et le système parlementaire s'inspirent directement de la tradition britannique. D'autre part, une historiographie plus récente tend à proposer des thèses alternatives et révisionnistes sur l'Ouest américain. Cette Nouvelle Histoire de l'Ouest est intimement liée aux événements sociaux et politiques des années 1960-1970 guerre du Vietnam, conflits sociaux, assassinat de Kennedy, promoteur de la Nouvelle Frontière Pour les historiens de la Nouvelle Histoire, ces évènements prouvent l'absence d'une histoire singulière américaine qui serait déconnectée du développement du reste du monde et notamment de l'Europe. [...]
[...] Selon lui, l'histoire américaine correspond largement à l'histoire de la colonisation de l'Ouest American History has been in a large degree the history of the colonization of the Great West Ainsi, Turner adopte le prisme de la Frontière telle qu'il la définit pour envisager l'ensemble de l'histoire des Etats-Unis affirmant même que toute histoire ignorant cet élément ne proposerait qu'une vision simplifiée du passé. Par exemple, il lie directement à la Conquête de l'Ouest l'extension de la démocratie et la méfiance des Américains vis-à-vis d'un contrôle accru par une autorité fédérale. On peut donc dire que Turner envisage les fondements institutionnels et nationaux comme inhérents à la Conquête de l'Ouest. [...]
[...] La partie droite, lumineuse, représente les ports du Nord-Est américain alors que la partie gauche, dans l'obscurité, représente la chaîne des Appalaches, frontière naturelle à franchir pour conquérir l'Ouest. La destinée manifeste entraine dans son sillage le télégraphe et les chemins de fer. Elle est accompagnée de nombreux éléments mythiques de la Conquête de l'Ouest : le cow-boy, les pionniers dans leurs conestogas, la diligence, les farmers, les trappeurs. Les tribus indiennes et les animaux sauvages fuient face à l'avancée de cette Frontière. La Conquête de l'Ouest apporte une pierre supplémentaire à l'édifice du mythe national américain après les Pères pèlerins et les Pères fondateurs. c. [...]
[...] Le projet de Benton restait ambitieux : il voulait que l'Etat lui vende des millions d'hectares de terrains à bas prix qu'il pourra ensuite revendre aux colons mais beaucoup plus cher. Ce bénéfice servirait alors d'investissement dans la construction des chemins de fer. Mais son projet est d'abord refusé par le Missouri bien qu'accepté par 17 autres. Benton ne désespère pas, et il envoie en 1848 une équipe menée par John Charles Frémont pour faire des relevés topographiques. Il faut noter que Benton a eu une certaine intuition. [...]
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