Qu'est-ce exactement que la mondialisation ? Ce terme, apparu dans la langue française en 1964, se généralise au cours des années 1990, d'une part sous l'influence des thèses d'émergence d'un « village global », portées par le philosophe canadien Marshall McLuhan, et surtout par le biais des mouvements antimondialistes et altermondialistes, qui attirent, par leur dénomination même, l'attention du public sur l'ampleur du phénomène. Il ne faut pas confondre le terme « mondialisation », qui désigne l'extension planétaire des échanges qu'ils soient économiques, culturels, politiques ou autres, avec celui de « globalisation », qui désigne l'extension supposée du raisonnement économique à toutes les activités humaines. En toute rigueur il convient de parler des mondialisations, afin de distinguer le domaine considéré (économie, culture, politique), et la période historique envisagée.
La mondialisation a une histoire et ne date pas seulement des années 1980. On peut alors se demander si l'expansion ibérique au XVIe siècle peut-être qualifiée de mondialisation à part entière, et si oui de quels aspects cette première mondialisation procède.
[...] L'expansion de la monarchie ibérique provoque l'apparition de carrières administratives mondialisées, surtout au moment de l'union des deux couronnes de l'Espagne et du Portugal à la fin du siècle. Les réseaux des administrations portugaises et espagnoles, de l'Église, des ordres religieux, des marchands, relient les différentes parties du globe. Le cosmopolitisme catholique créa ainsi des réseaux actifs qui facilitaient les déplacements dans toutes les parties du monde et contribua à mondialiser les thèmes religieux chrétiens La conquête spirituelle La présence missionnaire fait partie intégrante de la conquête de l'Amérique centrale et méridionale : les Espagnols ne concevaient pas la mise en place d'une administration espagnole sans y inclure les institutions cléricales. [...]
[...] C'est elle qui déclenche la crise des prix au XVIe siècle, et reconstitue le stock métallique européen. À la fin du XVIe siècle, le stock d'or disponible a triplé ou quadruplé. L'argent du Mexique surtout du Pérou s'écoule régulièrement depuis Séville, son point de départ, à travers l'Espagne, puis gagne la France, l'Italie, l'Angleterre, l'Allemagne, les Pays-Bas , vivifiant partout l'économie sur son passage. C'est cette abondance des ressources fournies par les trésors américains qui permettent à Charles Quint et surtout à Philippe II d'entretenir des armées et des flottes, d'acheter à prix d'or des alliés utiles et de faire de la monarchie espagnole la plus puissante de l'Europe. [...]
[...] Une mondialisation culturelle Comme le fait remarquer Serge Gruzinski dans Les quatre parties du monde, la mondialisation commerciale et économique s'accompagne d'échanges artistiques et culturels tout aussi intenses. Les arts européens se lancent à la conquête du monde et inversement. De même, la circulation des livres prend des proportions inattendues. La première imprimerie d'Amérique est établie à Mexico dès 1538, de sorte que l'expansion ibérique entraîne de vastes échanges intellectuels et les textes et témoignages venus des autres parties du monde viennent enrichir les bibliothèques d'Europe. On voit par exemple les Fables d'Ésope traduites en nahualt à Mexico et en Japonais à Nagasaki. [...]
[...] La Conquista a été d'une violence extrême. Sur les 40 à 50 millions d'âmes qui peuplaient les territoires conquis, les trois quarts sont morts. C'est à ce prix que l'Amérique espagnole a trouvé ses vraies dimensions, en moins d'un demi-siècle. Au-delà de 1550 elle continue à croître, mais lentement. Ainsi, les Philippines ne sont annexées au domaine espagnol que plus tard, en 1564- Les différences entre les empires portugais et espagnol Comme le dit l'historien Pierre Chaunu dans Conquête et exploitation des Nouveaux Mondes, les deux empires ibériques sont des espaces maritimes, des espaces terrestres, des volumes d'échanges et d'hommes À eux deux ils représentent 70 millions de km2 d'espace maritime, répartis dans l'Atlantique et l'Océan Indien. [...]
[...] Cortès débarque sur la côte mexicaine le 10 février 1519, avec 500 hommes chevaux et 10 canons. Les chevaux et les canons, inconnus des peuples précolombiens qui le prennent pour des monstres, provoqueront leur frayeur. Cortès soumet les Tlaxcaltèques, ennemis des Aztèques, et s'en fait des alliés contre ces derniers. À la suite d'un siège méthodique de la ville, Cortès s'empare définitivement de Tenochtitlan (future Mexico) le 12 août 1521. L'empire aztèque s'est effondré. Cortès est nommé par Charles Quint capitaine général de la Nouvelle Espagne en 1522 et entreprend non sans brutalité l'exploration, la conquête et l'exploitation du Mexique et de l'Amérique centrale. [...]
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