Si, durant la période 1500-1650, l'Europe connut les guerres de religion les plus intenses et les plus violentes de son histoire, force est de constater qu'elles ne se déroulèrent que dans certains pays et qu'à certains moments. Tous ces espaces et ces temps furent eux-mêmes marqués par des faits d'armes qui variaient en intensité et en proportion : grandes batailles, simples échauffourées, massacres de civils, de clercs, destructions matérielles, mises à sac... La situation était de facto très variable et hétérogène. Si les guerres de religion furent nombreuses sur la période, elles ne se déroulèrent jamais de façon constante ou continue. Partout on peut relever des cycles de violence et de paix, dont l'exemple le plus significatif est le cas français (...)
[...] Où les guerres de religion se développèrent-elles? Essentiellement là où les processus de confessionnalisation n'avaient pas encore été amorcés. Elles tenaient à la faiblesse, réelle ou vécue comme telle, du pouvoir d'Etat (période de minorité, succession mal assurée, oppositions clientélaires ou claniques) qui souvent coïncidait avec la montée en puissance des contre-pouvoirs : Diète allemande, Parlement anglais . les choses se compliquaient pour les Etats lorsque ces corps intermédiaires étaient tenus ou investis par plusieurs partis confessionnels d'opposition. En outre, cherchant à consolider des pouvoirs, les processus de confessionnalisation entrèrent eux-mêmes très fréquemment en concurrence, et cela à différentes échelles, internationales, nationales ou locales. [...]
[...] Ce fut donc au nom de la défense des privilèges et de l'intégrité du territoire que les évêques entérinèrent cet acte qui allait signer l'arrêt de mort de l'Eglise romaine au Danemark. Mieux valait réduire les exigences religieuses plutôt que d'assister impuissant à la victoire du comte Christoffer et au retour de Christian II. Grâce à cette élection, Johannes Rantzau put partir à la reconquête du Jutland. En juin 1535 il écrasa les troupes de Lübeck à la bataille d'Oksenbjerg en Fionie. [...]
[...] Christian II s'exila alors aux Pays-Bas avec la ferme intention de recouvrer le plus rapidement possible sa couronne. Réforme luthérienne diffusé sous l'impulsion de prédicateurs étroitement liés à Luther : Hans Tausen au Danemark, Alaus Petri en Suède où pour l'essentiel, l'église catholique gardera son ascendant et ses structures. Les autres courants réformés n'eurent que très peu d'influence au Nord. Les souverains scandinaves exprimèrent leurs choix confessionnels sans doute par conviction mais aussi pour renforcer leur puissance et unifier leur territoire, ce qui eut pour conséquence d'attiser les divisions nées des précédents conflits. [...]
[...] D'où aussi la propension des factions religieuses à investir les structures politiques de l'époque et à y prendre l'ascendant. Lorsqu'en France, les huguenots essayèrent à plusieurs reprises d'enlever le roi, ils n'avaient aucunement l'intention de le mettre à mort mais bien de le détourner du parti catholique tenu par les Guise. Dans les terres patrimoniales des Habsbourg et dans le Saint-Empire, la crise provint de l'instrumentalisation religieuse de la paix d'Augsbourg et des tensions juridiques qu'elle provoqua. La guerre éclata en Bohème quand la pression de la Contre-réforme catholique devint trop forte. [...]
[...] Il en alla autrement à la mort de Fredrik Ier en 1533 qui coïncida avec une recrudescence des tensions religieuses au Danemark. La disparition du prince déboucha sur une crise de succession, liée à la confession de son héritier présomptif et fils aîné, Christian, duc du Schleswig et du Holstein, un luthérien de la première heure. Il avait face à lui le haut clergé et les grands lignages danois, défenseurs de la foi traditionnelle. Majoritaires au Rigsrad, ils rejetèrent la solution dynastique au profit d'un conseil de régence dirigé par l'évêque de Roskilde. [...]
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