Le sujet tel qu'il est posé présente le Concile de Trente comme l'instrument officiel de la lutte contre les doctrines protestantes.
Le concile de Trente est un concile qu'on qualifie d'œcuménique, c'est-à-dire universel. Les conciles œcuméniques représentent le rassemblement de tous les évêques de l'Église à l'initiative du Pape. Le Pape représente la plus haute autorité de l'Église. Le Concile de Trente qui s'est tenu entre le 13 décembre 1545 et le 4 décembre 1563 fut le concile de la Réforme catholique, dite Contre-Réforme par opposition à la Réforme Protestante. Il dura 22 ans et fut divisé en 3 périodes ou sessions. Le but d'un concile est en général de fournir une explicitation de la Révélation chrétienne et de faire l'élaboration théologique collégiale de la foi chrétienne. Le Pape doit convoquer le concile, le présider lui-même ou le faire présider par un de ces légats. Il peut le transférer, le suspendre ou le dissoudre. Il doit également en approuver les décrets. Si le pape refuse le crédo, alors le crédo ne sera pas accepté par le concile.
La problématique va donc porter sur la perception du concile de Trente. En effet, on peut se demander si le concile par ses aspirations est celui de la réconciliation pour une réforme générale et commune de l'Église ou au contraire est-il perçu comme une radicalisation de la doctrine catholique, et à ce titre on pourra justifier de l'expression de Contre-Réforme catholique ? Attention ! Depuis les années 1970, le terme de « Contre-Réforme » n'est plus employé.
Pour y répondre, on étudiera dans un premier temps le contexte politique et les raisons de la mise en place de ce concile, puis, dans un deuxième temps, on s'interrogera sur la doctrine en elle-même en étudiant les mesures prises et l'application des décrets.
Dans la première partie, il faut surtout insister sur les enjeux, les débats à la venue des protestants. La deuxième partie est davantage consacrée au caractère doctrinal du concile.
[...] Le Concile consacre la victoire d'une conception hiérarchique de l'Eglise. L'œuvre est parachevée par la publication en 1564 d'un index, c'est à dire d'une liste des livres interdits. La lecture de la Bible en langue vulgaire ne peut être faite qu'avec l'autorisation de l'évêque ou l'inquisiteur. Le Concile remet au Saint-Père le pouvoir de procéder à la publication des livres préparés par les congrégations du concile: missel, bréviaire et catéchisme. Dès avril 1565, la rédaction du catéchisme romain est achevée. [...]
[...] De nombreux chrétiens attendaient de la réunion des évêques et des archevêques de la chrétienté une réforme réelle et profonde de l'Église. Cette voie conciliaire avait été suivie au XVe siècle dans les conciles de Constance (en 1414) et de Bâle (1431) pour résoudre les problèmes nés du grand schisme d'Occident. Ces grands conciles de Constance et Bâle s'étaient érigés en rivaux du pouvoir pontifical. De 1512 à 1517, sous Jules II et Léon X s'étaient tenu les sessions du concile de Latran d'où rien n'était sorti. Luther réclame la réunion d'un concile. Charles Quint hésite. [...]
[...] Luther propose aussi une nouvelle conception de la religion qui se fonde sur trois principes: seules les Écritures représentent l'autorité de l'Eglise, au dessus de la tradition et du pape c'est la foi qui sauve et non les actions des hommes même si les œuvres sont bonnes. Le baptême rend les chrétiens égaux devant Dieu. Les protestants ne reconnaissent pas l'autorité du Pape. Leurs églises sont indépendantes et sont administrées par des assemblées appelées synodes. Le protestantisme considère que l'homme est incapable de mériter lui-même le Paradis contrairement au catholicisme qui insiste sur le libre arbitre. Ils refusent le culte de la Vierge et des Saints. Les offices se font en langue nationale. Les thèses protestantes sont examinées avec un esprit de confrontation et de réfutation. [...]
[...] Pour les protestants, le concile doit être indépendant du Pape et les partisans ne sauraient être exclusivement des ecclésiastiques. Les humanistes s'ajoutent aux protestants pour protester contre cette assemblée. On va observer dans la suite logique des choses que les tentatives de négociation sont un échec. Les protestants déjà condamnés ? La difficulté à établir des compromis Le légat, lors de l'ouverture de la première session du concile, précise les buts de cette réunion d'évêques, de théologiens, de légats du Pape et d'ambassadeurs des rois. [...]
[...] Le concile a donc officiellement maudit tous les chrétiens qui n'appartiennent pas à l'Église catholique, qu'ils soient protestants ou orthodoxes. Le canon 1 déclare que le pain de la communion est véritablement, réellement et substantiellement le corps, le sang, l'âme et la divinité de Jésus-Christ. L'emploi des anathèmes démontre que le concile a voulu mettre fin à tout doute sur ce qui était inacceptable dans la théologie des adversaires de l'Église romaine. Ce souci explique la construction très soignée des décrets dogmatiques, la plupart et les plus importants ont été pris lors de la première période tridentine. [...]
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