La République des Provinces-Unies groupe les 7 provinces du nord des Pays-Bas qui ont constitué en 1579 l'Union d'Utrecht pour lutter contre la domination espagnole. En 1609, elle force l'Espagne à signer une trêve de douze ans qui consacre en fait son indépendance. Les 7 provinces sont représentées à des états généraux.
Les sept provinces ont un haut degré d'autonomie : elles disposent chacune de leurs propres institutions, telles que les Etats provinciaux, une Assemblée législative. Ainsi, en Hollande, les Etats-provinciaux comprennent les députés des 18 villes. L'importance de l'oligarchie urbaine est importante dans cette province où elle détient à la fois la richesse économique et le pouvoir politique. De plus le Pensionnaire de Hollande est devenu peu à peu un des premiers personnages de la République, sous le nom de Grand Pensionnaire qui depuis 1586, est Oldenbarnevelt.
La résidence permanente des états-généraux depuis 1588 est La Haye, capitale de la province de Hollande. La suprématie de fait appartient à cette province, qui est la plus peuplée et la plus riche.
Quels ont été les grands atouts et stratèges hollandais pour placer les Provinces-Unies, première puissance commerciale et maritime de l'Europe ?
[...] En 1662, une flotte de 100 vaisseaux amène sur le Zuiderzee le sucre brut des Antilles, d'Insulinde, de Formose, du Siam Le commerce européen Cependant, la grande richesse des Provinces-Unies vient de la mer, notamment de la pêche du Hareng en Mer du Nord. Dès le début du XVe siècle, ce commerce prospère. Les municipales, conscientes de son importance capitale, décident de mesures protectrices qui font au XVIIe siècle le métier le plus réglementé. La pêche du hareng se concentre d'abord à Enkhuisen, puis à Rotterdam, monopolisant l'industrie de ces deux villes. [...]
[...] Il faut alors construire pour ce trafic, un type spécial de bateau. Enfin, on trouve également des marchandises provenant de Suède : fer et cuivre ; cuir, lins et chanvres des pays baltes et de Russie ainsi que des produits coloniaux en provenance non seulement de leurs propres comptoirs, mais aussi des colonies espagnoles et portugaises grâce à l'interlope : le fait de s'introduire, trafiquer, dans un domaine réservé à d'autres. Dans la première moitié du siècle, la plus grande part du commerce de l'Angleterre, de la France, de l'Espagne, des Etats allemands et italiens est aux mains des Provinces-Unies dont les marins sont vraiment les rouliers des mers et les ports les magasins généraux de toute l'Europe. [...]
[...] C'est en 1621 que les Etats-Généraux autorisent la création d'une Compagnie des Indes occidentales à laquelle ils attribuent le monopole du commerce sur les côtes occidentales de l'Afrique et les côtes orientales de l'Amérique. La Compagnie pratique le pillage systématique des bateaux espagnols et portugais, cependant que les capitaux, en majeure partie amsterdamois, n'affluent que lentement. Il faut attendre deux ans avant d'équiper le premier navire. Enfin, quelques comptoirs peuvent être ouverts au Brésil. En effet, en 1624, les Hollandais s'emparent de la capitale brésilienne, Bahia et s'y maintiennent quelques mois. [...]
[...] En France, les Rotterdamois contrôlent en partie le vin, tandis que les textiles de Normandie, d'Anjou, de Bretagne dépendent des transports néerlandais. Ceux-ci avant 1672 assurent la plus grande partie du commerce extérieur français, et même de la navigation côtière entre les ports du royaume. Le commerce anglo-néerlandais concerne le drap, que les Hollandais achètent brut en Angleterre, pour le tondre, le teindre et le réexporter. Avec l'Espagne, en 1650 le traité de Marine accorde à la flotte hollandaise divers privilèges relatifs au transport de certaines marchandises vers l'Espagne, le Portugal et l'Amérique. [...]
[...] Elle sert d'entrepôt au riche commerce de contrebande que les Hollandais installent au cœur même des possessions espagnoles de l'Amérique. En 1615, le français Montchrestien écrit : les Hollandais [ ] expérimentent mieux que nul autre que par la mer se trouve le plus court chemin de fortifier, enrichir et agrandir un Etat [ ] Les Néerlandais ont pu s'installer, commercer, en s'appuyant sur l'insuffisance maritime des autres Etats. Mais les actes de Navigation anglais de 1652 et 1660 tendent à instaurer le monopole des vaisseaux britanniques tant dans leurs ports métropolitains que dans leurs colonies, et par conséquent, à en exclure de force les Néerlandais. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture