Ce texte apparaît comme une dénonciation de la colonisation française et nous verrons dans une première partie comment l'auteur, en plaçant le commerce à l'origine de la colonisation, en fait l'enjeu de sa dénonciation. Puis dans une seconde partie, nous analyserons le problème de rentabilité de ce commerce. Enfin, dans une troisième partie, nous nous demanderons en quoi le commerce des fourrures est un commerce pervers
[...] III) Le commerce des fourrures : un commerce pervers La relative source de profit de ce commerce explique la grande perversion du système de la traite. Chacun veut tirer au maximum un profit. Ainsi les gouverneurs, les commandants des forts et toute la société qui exerçaient leur tyrannie sur le peuple indien pour obtenir des fourrures. La perversion du colon fut telle qu'il alla jusqu'à pervertir l'Indien lui- même. C'est pour le rendre plus vulnérable lors des négociations commerciales que le colon lui offre l'alcool en guise de monnaie d'échange. [...]
[...] Le manque d'autorité royal sur ces forts est bien décrit dans le quatrième paragraphe. La puissance d'autonomie est ce qui a permis la perversion des commandants de forts. Ceux-ci, en effet, possédaient le droit de mener comme bon leur plaisait le commerce des fourrures. Leur autonomie de fait leur permettait d'outrepasser les directives royales. Les exemples de Frontenac, Niagara et Toronto peuvent faire allusion au gouverneur Talon qui fut d'ailleurs rappelé à l'ordre. Son intérêt pour le gain dans le commerce des fourrures, le poussait à toujours plus de tyrannie, d'extension territoriale et finalement à une dégradations des relations. [...]
[...] Ainsi, à partir de Radisson qui introduisit cette méthode active de traite, le nombre des jeunes célibataires cherchant à faire fortune s'accrut sur le territoire. Mais cette méthode active ne fut pas celle des premiers colons comme l'affirme l'auteur. En effet, les négociants allaient traiter les fourrures que leur rapportaient les Indiens. C'était un commerce passif qui dépendait de l'exigence des Indiens en matière de troc. Cette course de bois nécessitait l'appui des sociétés ou de riches commerçants et négociants. [...]
[...] En effets, le commerce des fourrures avait attiré de nombreux Européens qui se disputaient les meilleures fourrures de la région des Grands Lacs et à l'ouest de ceux-ci. On comprend donc que les forts français se soient implantés dans ces régions. Nous voyons donc que l'auteur a voulu mettre en relation la naissance de la traite des fourrures et celle des zones d'installation française. Ceci peut- être pour avoir l'occasion de dénoncer l'organisation de la colonisation française. En effet, au contraire des Anglais qui pratiquaient la colonisation de peuplement, la France avait adopté celle de l'occupation militaire. [...]
[...] Ainsi, les Iroquois ont-ils massacré les Hurons à la fin du XVII siècle. L'introduction des armes à feu facilita ce carnage. Elle facilita aussi le déséquilibre de l'environnement naturel de l'Indien en diminuant les animaux à fourrure et en exterminant les bisons. Conclusion Le tableau de l'abbé Raynal est donc un tableau assez noir de la traite des fourrures qu'il faut parfois nuancer, surtout en ce qui concerne les profits économiques. L'intérêt de ce texte tient au fait qu'il démontre bien les intentions de dénonciation d'un homme d'église envers les abus coloniaux. [...]
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