« Le roi est loin, le seigneur est proche ». Voici un adage de la fin du IXème siècle traduisant la chute de l'autorité du roi sur l'ensemble du territoire au profit d'une multiplication des seigneuries. A partir du Xème siècle, l'autorité royale ne va plus légiférer. Ce sont les seigneurs qui vont diriger, chacun, leur domaine. Pour cela, ils vont s'associer de vassaux. Les hommes libres vont se recommander aux seigneurs sur les incitations du roi. Guillaume V d'Aquitaine, rencontrant des difficultés avec certains de ses grands vassaux poitevins, demande dans une lettre à Fulbert de Chartres quelques précisions sur les devoirs du vassal vis-à-vis de son seigneur. Ce même Fulbert, juriste et théologien réputé né vers 960 et décédé en 1028, évêque de Chartres depuis l'an 1006, répond par une lettre en forme de consultation juridique en 1020. La lettre de celui que certains surnommaient le « Vénérable Socrate de l'Académie de Chartres » intervient à une époque où l'Etat, incapable de remplir ses devoirs, a laissé place à une nouvelle organisation politique et sociale symbolisant l'appropriation privée du pouvoir politique : la féodalité. Cette dernière se traduit par un morcellement territorial, mais également par des liens contractuels appelés féodo-vassaliques. Il s'agit de liens personnels de dépendance qui se matérialisent dans un contrat de vassalité ; des rapports d'obéissance se constituent et permettent de dégager une hiérarchie féodale. Dans cette nouvelle organisation, le roi capétien est un seigneur parmi les autres, c'est-à-dire qu'il n'exerce une puissance effective que dans le domaine royal alors que dans le domaine de ses vassaux, il se comporte comme n'importe quel seigneur. Toutefois, grâce au sacre, un pouvoir symbolique est reconnu au roi qui prend alors place au sommet de la hiérarchie féodo-vassalique, gardant ainsi un prestige certain sur l'ensemble des seigneurs du royaume. Ce texte met en valeur l'évolution des relations contractuelles, au début du XIème siècle, entre les seigneurs et leurs vassaux à travers les obligations incombant à chacune des parties. Au regard des obligations juridiques issues du contrat de vassalité, comment la remise du fief s'est-elle imposée comme l'élément essentiel du lien vassalique au détriment de l'idée de dévouement ? Si, à l'origine, l'engagement vassalique se caractérise par la prestation du dévouement personnel (I), celle-ci tend à s'effacer progressivement devant la remise du fief (II).
[...] Au début de la cérémonie, le vassal s'agenouille et place ses mains jointes entres celles de son seigneur. Ensuite, le futur vassal prononce la parole qui oblige : Je deviens ton homme Le seigneur lui répond : Je te reçois et prends à homme Le baiser qui s'ensuit permet aux deux hommes d'être "homme de bouche et de mains". Le vassal devient donc l'homme du seigneur. Le second temps de cette cérémonie est le rituel du serment de fidélité. L'origine de celui-ci est le même que celle de l'hommage. [...]
[...] Il a un devoir de protection et d'entretien. Il est dans l'obligation de subvenir aux besoins de son vassal et lui porter secours si nécessaire. De part le contrat passé entre le seigneur et son vassal, des obligations négatives en résultent mais seulement pour le vassal. Fulbert de Chartres le montre dans sa lettre : celui qui jure fidélité à son seigneur doit toujours avoir les six mots suivant présents à la mémoire : sain et sauf, sûr, honnête, utile, facile, possible En parlant de sain et sauf, facile et possible le vassal se doit, et Fulbert de Chartres le dit expressément, de respecter l'intégrité physique de son seigneur, et de ne pas lui rendre difficile ou impossible toute bonne action que son seigneur tenterait d'entreprendre. [...]
[...] J.L Harouel. [...]
[...] Si le vassal veut paraître digne de son bénéfice et s'acquitter de la fidélité qu'il a jurée il doit fournir fidèlement à son seigneur le conseil et l'aide En ce qui concerne l'aide il s'agit d'une part, du service militaire. C'est une aide essentielle car le monde des seigneurs est un monde de combattants. Elle consiste principalement en un service de garde au château. Elle consiste également, mais dans une dynamique plus limitée, en un service d'ost, ce sont de véritables campagnes militaires, et en un service de chevauchée. Toutefois, le vassal est conscient que son service dépend de l'importance de son fief. [...]
[...] Ce dernier devient donc le seigneur direct du vassal lésé. De même que le vassal [ . ] manquant à ses devoirs [ . ] serait coupable de perfide et de parjure Il encourt alors la saisie de son fief, c'est-à-dire une confiscation temporaire de son fief, ou alors la commise de celui-ci, ce qui signifie le retrait définitif du fief. De plus, ces peines s'ajoutent aux sanctions habituelles du parjure Bibliographie Manuel intitulé Histoire des Institutions de l'époque franque à la Révolution de M. [...]
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