L'Histoire du XIXe siècle est celle de la longue émergence du nationalisme, véritable exaltation d'un sentiment national, qui oriente les politiques impérialistes d'un pays. La colonisation, quant à elle, est l'occupation, la domination politique et l'exploitation économique de territoires par certains États. Ce phénomène se justifie de trois manières pour le pays colonisateur : il y a un aspect de mission civilisatrice, des dimensions économiques (plus de matières premières et de débouchés) et politiques (chercher l'expansion maximale).
C'est l'un des faits les plus importants de l'histoire moderne puisqu'il fournit une clef de lecture du monde d'aujourd'hui. Il obéit à une logique centralisée : ce sont les pays européens qui conquièrent une grande partie de l'Afrique et de l'Asie. Dès lors, il ressort que la question de la concordance entre exaltation du sentiment national et occupation coloniale est pertinente et doit être étudiée comme telle. Si le colonialisme est bien l'expression d'un nationalisme, qu'en est-il de la colonisation à proprement parler ?
[...] S'il apparaît que les considérations économiques et commerciales (à l'exception faite des Indes Britanniques) ont joué un rôle moins important que les considérations nationalistes et politiques au début du renouveau colonial, elles ont pris de l'importance à partir de la Seconde Révolution industrielle. Le premier aspect de ces visions économiques concerne les matières premières. SI le pétrole ne rentre pas encore dans les considérations européennes, les produits agricoles (riz, thé café ) et textiles (coton) sont autant de produits attractifs pour des pays ne disposant parfois pas de suffisamment de denrées alimentaires (le Royaume-Uni par exemple). Ce raisonnement se retrouve au niveau des matériaux de construction, des métaux et des produits miniers (pierres précieuses et or du Transvaal). [...]
[...] Comment s'expriment les raisons religieuses de la colonisation ? Par la création d'ordres de missionnaires et l'envoi de ces derniers dans les pays d'Afrique ou d'Asie. C'est ainsi que le cardinal Lavigerie crée l'ordre des Pères Blancs en 1872, membres de la Société des missionnaires d'Afrique. En 1886, les Sœurs missionnaires de Notre-Dame d'Afrique (les Sœurs blanches) font leur apparition. Il s'agit également de noter l'envoi de missionnaires d'ordres préexistants en Asie (les jésuites en Chine et en Indochine, des protestants en Inde). [...]
[...] Routeledge. - La colonisation de J. Bruhat, Encyclopédia Universalis. Mais aussi - Le Robert : Collège éd. Robert ( mots) : colonisation, nationalisme. [...]
[...] Enfin, il est important de souligner pour la compréhension du monde actuel que c'est dans cette période que l'inégalité économique entre les métropoles et les pays colonisés s'est accrue via le système de la DIT (Division Internationale du Travail). En effet, en imposant les biens manufacturés des métropoles à l'ensemble des colonies et en se fournissant en produits agricoles à des prix minimes dans ces mêmes colonies, les métropoles ont provoqué le déclin de l'industrie agricole européenne parallèlement au déclin des manufactures africaines et asiatiques. [...]
[...] Charmes estime qu'« en reprenant le chemin de la conquête et en constituant un empire méditerranéen, la perte des provinces de l'Est serait compensée Il apparaît dès lors que la colonisation subit bien le jeu d'une course au clocher : rester à l'écart, c'est s'affaiblir de manière passive. Il faut posséder des colonies pour permettre à la nation d'exprimer pleinement ses valeurs et son universalisme. L'Europe est trop petite pour les nations européennes : il leur faut le Monde. Pour saisir pleinement l'intensité et la force du mouvement, il faut citer J. Ferry en 1890 : Un mouvement irrésistible emporte les grandes nations européennes à la conquête de terres nouvelles [ De 1815 à 1850, l'Europe était casanière et ne sortait guère de chez elle. [...]
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