En 1664, au moment où Colbert créait la Compagnie des Indes Occidentales, la France possédait déjà dans les mers des Antilles un petit empire dont les pièces maîtresses étaient la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Christophe et la partie occidentale de Saint-Domingue. Ces possessions avaient été acquises durant la paix toute relative qui caractérisa les années 1620 à 1660
[...] D'Amblimont le repoussa mais ne put empêcher la prise de Cayenne par Binkers, un des lieutenants de Ruyter. En 1676, Colbert ordonna au comte d'Estrées de reconquérir Cayenne. D'Estrées remplit cette première mission assez facilement. Il débarqua ensuite à Tobago en janvier 1677 mais il manquait d'artillerie de siège. Les combats s'éternisèrent, permettant aux Hollandais de recevoir des renforts. Les Français coulèrent sept vaisseaux hollandais mais en perdirent trois. Malgré cette demi-victoire, d'Estrées leva le siège, revint à la Grenade puis mit le cap vers la France. [...]
[...] La protection des négriers était très difficile et supposait une Marine toute puissante, ce qui n'était pas le cas de celle de la France au début du règne de Louis XIV. La course permettait alors de suppléer une marine déficiente. Reprenant les idées de Richelieu, Colbert voulut faire des îles et de la traite un des enjeux des guerres de Louis XIV. Il comprit rapidement l'intérêt de la course et la légitimation de la flibuste. L'île de La Tortue Aux Antilles françaises, les guerres de Louis XIV accélérèrent l'évolution du boucan à la plantation. [...]
[...] Le plus traditionnel, c'était le flibustier qui acceptait de se battre pour le pavillon de son roi et de verser à l'Amirauté sa part de prises ; l'autre, c'était le corsaire soutenu par les puissants intérêts marchands, par les financiers et même la noblesse de cour. Si la course traditionnelle se développa aux Antilles, la passivité devant l'ennemi, phénomène apparu à Saint-Domingue pendant la guerre précédente, se produisit aux îles du vent. La mentalité négociante triomphait de celle de la flibuste. [...]
[...] Cependant, au cours de cette expédition, si les boucaniers avaient fait la preuve de leur courage et de leur connaissance du terrain, ils étaient apparus de moins en moins importants numériquement parlant. La guerre de Succession d'Espagne accéléra ce processus d'intégration des boucaniers dans la société des colons. Le renversement des alliances obligea les flibustiers à se séparer définitivement des Anglais. Ceux-ci avaient combattu contre les Français pendant la guerre de la ligue d'Augsbourg mais nombreux étaient ceux qui avaient déserté la Jamaïque pour participer aux expéditions contre les Espagnols. Ducasse et ses successeurs ne pouvaient plus permettre des actions désordonnées loin de la métropole. Les flibustiers devaient impérativement devenir corsaires. [...]
[...] Ducasse illustre parfaitement ces capitaines marchands tout à la fois corsaires, aventuriers et négriers, puis planteurs, travaillant pour leur compte ou pour celui d'actionnaires, sans que la frontière entre chacun des rôles soit bien nette. Ces équipages comportaient d'anciens boucaniers. Le problème de l'incompétence et de l'ignorance de la vie aux îles se retrouvait chez les engagés, les petits planteurs et les déserteurs de la marine de commerce ou du Roi. Les habitudes prises avec la flibuste étaient difficilement compatibles avec la rigueur qu'exigeait la gestion des hommes à bord d'un négrier ou sur une plantation. [...]
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