Pour répondre à cette question, nous verrons, tout d'abord, en quoi le collège jésuite est un lieu de formation homogénéisé dans la fréquentation comme dans le modèle ; puis en quoi cela aboutit à une normalisation culturelle de part l'enseignement donné ; et enfin en quoi ce modèle est certes privilégié mais non exclusif
[...] Richelieu soutient d'ailleurs l'enseignement nobiliaire fournit par les académies. On retrouve cet l'idéal transmit par les académies, cette idée d'imposition de la norme dans ce que dit Nobert Elias lorsqu'il écrit La société de cour. Il ne s'agit pas d'imposer la norme par la force, celle-ci est en effet peu à peu admise de par la volonté de correspondre aux autres membres du groupe. Preuve en est alors que le collège jésuite n'est pas un modèle unique où toutes les élites se forment. [...]
[...] A eux trois, ils forment un réseau dense et étendu sur la France du XVIIème siècle. Dès lors se pose la question de la part du collège jésuite dans cet enseignement ? De plus, si leur objectif de départ est d'accueillir le plus grand nombre, on remarque que les collèges sont composés en grande partie d'élites. Cependant il reste à savoir qui sont vraiment ces élites du XVIIème siècle ? Face à cette affirmation du collège jésuite, la notion de normalisation, mais aussi celle d'homogénéisation culturelle apparaissent et entraînent alors plusieurs questions. [...]
[...] Le collège jésuite fut-il l'instrument privilégié de normalisation et d'homogénéisation culturelle des élites au XVII ème siècle en France ? L'ordre nouveau des jésuites naît dans un contexte historique marqué par la rupture de la Réforme protestante et par la Contre Réforme catholique. L'objectif premier de la Compagnie de Jésus, dont Paul III avait autorisé la fondation et le développement en 1540, est clair : il s'agit de former de bons soldats de l'Eglise de Rome pour qu'ils puissent combattre les hérétiques et les rebelles en Europe, mais aussi pour convertir les païens dans le reste du Monde. [...]
[...] Tout comme les jésuites, les oratoriens appliquent, à partir de 1645, une ration studiorum identique à tous leurs collèges. Leurs manières de faire, au delà de différences mineures et secondaires, proposent une réelle pédagogie analogue qui donne les fondements de l'enseignement secondaire. Les oratoriens comme les doctrinaires, même s'ils ont quelques différences de fonds dans leur enseignement, sont donc eux-aussi des instruments de reproduction sociale. Malgré ses concurrences, on voit que les collèges sont bien ancré dans le XVIIème siècle. [...]
[...] Mais d'autres exemples comme celui du Duc de Bourgogne montrent une plus grande souplesse et une plus grande diversité proche parfois de l'humanisme. Cela donne donc certes un modèle parallèle aux collèges jésuites et donc concurrentiel, mais il semble aussi être établi dans la même veine d'apprentissage notamment concernant la religion : ils font du respect et de la crainte de Dieu une priorité (C. Grell). Il n'en reste pas moins que l'on considère, au XVIIème siècle, que pieux et homme de guerre, le prince n'a pas besoin d'être savant au sens premier du terme. [...]
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