On ne peut envisager les relatives de Charles Quint avec l'Empire ottoman sans les croisades. Les pèlerinages des Européens sur les lieux saints du Proche-Orient existent depuis très longtemps et avaient été facilités par les Arabes. Ils deviennent de plus en plus difficiles à partir du Xème et du XIème siècle lorsque la Palestine tombe aux mains des Turcs seldjoukides. Les pèlerins occidentaux ont éprouvé le besoin de s'unir et de s'armer et on s'oriente bientôt à partir de la fin du XIème siècle vers l'idée d'un pèlerinage combattant. C'est le pape Urbain II qui réussit avec l'appui des chevaliers des souverains occidentaux à organiser une expédition européenne réunissant des seigneurs de la France, des Normands d'Italie du Sud… La première croisade a lieu entre 1095 et 1099. C'est la prise de Jérusalem par les croisés. Par la suite, de nombreux souverains participent aux croisades : Louis VII, Frédéric Barberousse, Philippe Auguste, Richard Cœur de Lion, Frédéric II ou encore Saint Louis. Selon l'expression de Fernand Braudel, la Méditerranée est devenue un lac chrétien au XIIème mais les croisades se sont soldées par un échec complet à partir du XIIIème siècle. Les Etats latins d'Orient n'ont vécu qu'un siècle et demi, repris par les Turcs. Néanmoins, les croisades ont permis à l'Europe de prendre conscience d'une unité : la foi a été une motivation parmi bien d'autres. La huitième croisade s'achève par la mort de Saint Louis à Tunis en 1270. L'idée de croisade n'est ni perdue, ni oubliée. Elle va rester un thème récurrent pendant toute la fin du Moyen Age. C'est un thème récurrent pour l'union des chrétiens : d'Orient et d'Occident. C'est au moins une union dans une action extérieure commune. L'idée de croisade renaît de façon assez intense à partir de 1492 : Isabelle de Castille vient d'achever la Reconquista. Les troupes castillanes se sont emparées du dernier émirat andalou de Grenade. Dix années de guerres ont été nécessaires et le 2 janvier 1492 le royaume de Grenade retourne définitivement à la chrétienté.
[...] En théorie, il revient à l'empereur de coordonner l'action des États chrétiens. Charles Quint en est parfaitement conscient. Il a exprimé ce souhait lors de son élection en 1519 ; le problème est que la lutte contre les Turcs : Europe orientale et Méditerranée se trouvent complexifiées par le pacte entre François Ier et la Sublime Porte. L'objectif premier est de contrer la puissance impériale. Par conséquent, l'idée de croisade n'est pas suffisante pour expliquer la confrontation entre Charles Quint et l'Empire ottoman. Il s'agit beaucoup de géopolitique. [...]
[...] C'est au moins une union dans une action extérieure commune. L'idée de croisade renaît de façon assez intense à partir de 1492 : Isabelle de Castille vient d'achever la Reconquista. Les troupes castillanes se sont emparées du dernier émirat andalou de Grenade années de guerres ont été nécessaires et le 2 janvier 1492 le royaume de Grenade retourne définitivement à la chrétienté. La reprise de ce dernier bastion ne marque pas la fin de la menace des musulmans pour les chrétiens en Europe. [...]
[...] - Rassurer les Espagnols et contrer les razzias menées par les Barbaresques. Charles Quint se retrouve tout seul à vouloir cette entreprise : le pape est très réservé et les conseillers espagnols le sont toujours. Le plus grave est que ses marins et les responsables de la flotte ne sont plus vraiment prêts à la suivre. De plus, le mois d'octobre est très défavorable (mare clausum) : des pluies torrentielles mènent à mal son armée qui se fait massacrer et Charles est sauvé de justesse. Il choisit très prudemment la retraite. [...]
[...] Charles Quint est considéré comme le roi d'Espagne, son frère Ferdinand est roi d'Allemagne et François Ier est considéré comme un bey d'une province lointaine de France placée sous l'autorité du souverain à partir de 1535. Le sultan ne peut pas conclure de paix, car il n'y a pas pour lui deux souverains de mêmes niveaux. En revanche, il octroie des trêves agrémentées du paiement d'un tribut qui sanctionne la vassalité de l'interlocuteur. Soliman est né en 1494. Il accède au pouvoir en 1520 et meurt en 1566. Il a régné exceptionnellement longtemps pour l'Empire ottoman. [...]
[...] Malte devient le verrou maltais. C'est la limite de l'expansion ottomane en Méditerranée : il y a dès lors les Ottomans à l'est et les Espagnols à l'ouest. On se rend bien compte que du point de vue de Charles Quint, toutes les taches et les problèmes auxquels il a été confronté n'ont pas pu être résolus. On observe en Europe une tension tout d'abord une grande tension intérieure qui oppose catholiques aux protestants, mais aussi une tension extérieure avec les chocs des civilisations. [...]
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