Pour faciliter les tentatives qu'on pourrait faire dans la suite sur ce sujet, je donne ici une carte de cette partie du monde, pour autant qu'elle nous ait connue. Je me flatte qu'on trouvera cette carte plus exacte qu'aucune de celles qui ont paru jusqu'à présent, et pour en convaincre le lecteur je crois qu'il est nécessaire de lui dire sur quoi je me suis fondé pour y faire les changements qui la rendront différente des autres et de lui indiquer les auteurs donc j'ai adopté les remarques.
Les deux cartes les plus estimées pour l'extrémité du sud de l'Amérique méridionale sont celle que le Dr Halley a donnée pour la variation de l'aiguille aimantée et celle que Frézier a mise dans son Voyage de la mer du Sud. Mais il y en a une troisième pour les détroits de Magellan et les côtes voisines, dressée par le chevalier Narborough, beaucoup plus exacte que celle de Frézier pour ce qu'elle contient et à quelques égards supérieure à celle de Halley, particulièrement dans ce qui regarde la longitude des différences parties de ces détroits. Pour ce qui est de la côte depuis le cap Blanco jusqu'à la Terre de Feu et jusqu'au détroit de Le Maire, je puis faire plusieurs corrections fondées sur nos propres observations, puisque nous avons rangé cette côte presque toujours à la vue des terres. Je ne doute pas que la position de la côte occidentale au nord des détroits de Magellan ne soit assez incertaine. Je la crois cependant plus approchante de la vérité que dans aucune autre carte, puisque je l'ai placée sur le rapport de quelques gens de l'équipage du Wager, qui firent naufrage sur cette côte et qui la rangèrent ensuite jusqu'aux établissements espagnols. D'ailleurs leur rapport s'accorde assez bien avec ce qu'en disent quelques manuscrits espagnols que j'ai eus en main.
Le canal qui coupe en deux la Terre de Feu est tiré de Frézier ; mais le chevalier Francis Drake, qui a le premier découvert le cap Horn et la partie sud-ouest de la Terre de Feu, remarqua que toute cette côte est coupée de nombre de canaux, qu'il jugea avoir communication avec le détroit de Magellan : j'ai raison de croire que cette circonstance est vraie et que quand on en aura une connaissance plus exacte, il se trouvera que la Terre de Feu consiste en plusieurs îles.
J'ai si souvent cité Frézier, que je crois être obligé d'avertir les navigateurs qu'ils ne doivent pas se fier à la longitude assignée dans sa carte au détroit de Le Maire et à toute cette côte : tout cela est trop à l'est de huit à dix degrés, si l'on peut faire fond sur le concours des autorités de plusieurs journaux, confirmé en quelques endroits par des observations astronomiques. Par exemple, le chevalier Narborough place le cap de Vírgenes à 65°42' de longitude occidentale du cap Lizard, c'est-à-dire à 71°20' de Londres. Tous les vaisseaux de notre escadre qui avaient pris leur point de départ de l'île Santa Catarina, dont la longitude a été rectifiée par l'observation d'une éclipse de lune, trouvèrent par leurs différentes estimes le cap de Vírgenes entre 70°1/4 et 72°1/2 de Londres et comme il n'y avait aucune circonstance dans notre cours qui pût occasionner d'erreur considérable, on ne peut guère placer ce cap à moins de 71° de longitude ouest de Londres. Or Frézier le met à moins de 66° de Paris et par conséquent à moins de 63° de Londres, ce qui est certainement huit degrés trop peu. De plus, nous n'avons trouvé que deux degrés et demi de différence en longitude entre le cap de Vírgenes et le cap Saint Barthélemy, à l'est du détroit de Le Maire : Frézier y met quatre degrés de différence, de sorte que non seulement il place le cap Saint Barthélemy dix degrés trop à l'est, mais il exagère au double la côte qui gît entre le détroit de Magellan et celui de Le Maire.
[...] Cette stratégie d'attaque directe des trésors du Pérou avant leur transport sur Porto Bello échoua. George Anson est né en 1697, il entra dans la Navy en 1712, devint capitaine en 1723, et fut admis au Conseil de l'Amirauté en 1745. Le récit du voyage autour du monde sur le navire Le Centurion est rédigé par Richard Walter, aumônier du navire, qui met en forme les notes d'Anson. Dans ce passage, Anson traite de la cartographie de l'extrémité Sud de l'Amérique du Sud, aussi, écrit-il je me flatte qu'on trouvera cette carte plus exacte qu'aucune de celles qui ont paru jusqu'à présent Au XVIIIème siècle, les principes de la cartographie étaient bien établis et les inexactitudes les plus importantes portaient sur des régions inexplorées du monde. [...]
[...] Cette étape exige du cartographe une grande familiarité avec les problèmes à traiter. l je donne ici une carte de cette partie du monde : Les navigateurs sont chargés de prendre des relevés quand ils naviguent prés de côtes méconnues, c'est ensuite qu'ils publient leurs résultats. Jusqu'au XVIIe siècle, les cartographes se sont surtout préoccupés de donner une image d'ensemble de la Terre au fur et à mesure de sa découverte. Ils procédaient par compilation des connaissances acquises par les voyageurs et les marins, reportées sur des canevas de projection construits à partir d'observations astronomiques de plus en plus précises. [...]
[...] D'après une description, l'instrument était posé sur un pivot. Il s'agissait simplement d'une aiguille frottée à une pierre de magnésie, fichée sur un fétu et posée sur l'eau. A la fin du XIII ème siècle, l'aiguille était disposée dans une petite boite de bois, la boussole est née. On se servait de la boussole quand on ne pouvait pas observer les astres. Son objectif est ainsi d'indiquer la direction à suivre. Elle sert donc à situer un point et est nécessaire pour la confection de la carte. [...]
[...] Nous pouvons en déduire que créer une carte, c'est un peu comme reconstituer un puzzle C : L'avancée des découvertes scientifiques vont de pairs avec la précision des cartes l14 nos propres observations : George Anson partit de Portsmouth, Angleterre, le 18 de septembre 1740, avec six navires hommes et 236 canons, pendant que José Pizzaro partait d'Espagne avec cinq navires hommes et 308 canons. Entre les pertes de navires et les naufrages, ils ne se rencontrèrent ni ne s'affrontèrent. Un des bateaux de Anson, le Wager, avec Byron à son bord, fit naufrage sur les îles Guayenecos, côté pacifique, et, aidé par des indiens Chonos, l'équipage parvint au Chili. Ensuite, Anson alla reconnaître l'île Juan Fernandez, célèbre pour avoir abrité le matelot Selkirk, alias Robinson Crusoé, délivré en 1709 par Wood Rogers. [...]
[...] Il voyage aux îles malouines, et par le canal de Magellan, les côtes du Chili et du Pérou et publie "Relation du voyage de la mer du Sud aux côtes du Chili et du Pérou", avec une carte, à Paris en 1716. Frézier est nommé directeur des fortifications de Bretagne en 1739 (après la mort d'Angères du Mains) ; en résidence à Brest. Donna les plans de la ville de Saint-Louis de Saint- Domingue et de plusieurs fortifications de l'île. Exécuta différents ouvrages pour les places de Nantes, Port-Louis de Bretagne, Concarneau, Morlaix, Saint-Malo ; décora l'église Saint-Louis de Brest. C'est ainsi qu'Anson met en avant les erreurs de ses observations, notamment par rapport a leur emplacement (la longitude). [...]
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