Caricature d'Antoine Dubreuil: Le faux mufle découvert du grand hypocrite de la France, contenant les faicts plus mémorables par luy exercez envers les catholiques en ces derniers temps, placard (détail), 1589

Résumé du document

La réforme protestante, qui s'est rapidement diffusée en France au début du 16ème siècle, se double au cours du règne d'Henri III (1574-1589) d'une grave crise politique qui voit le roi s'opposer à la Sainte Ligue Catholique. La ligue naît officiellement le 31 Décembre 1584, lorsque le duc Henri de Guise signe le traité de Joinville avec l'Espagne de Philippe II (...).
Henri III n'a pas trouvé d'autres issues à cette crise que l'organisation, à la fin de Décembre 1588, de l'assassinat du duc de Guise et de son frère le cardinal de Guise. Ce double assassinat a fait l'objet de nombreuses gravures de propagande de la part de la Ligue. Ces gravures se caractérisent par un titre accrocheur et une image gravée (caricature ou dessin satirique) accompagnée d'un texte virulent (...).
L'auteur de cette illustration est Antoine du Breuil : nous avons peu d'informations sur lui, nous savons seulement qu'il était imprimeur libraire et un graveur. On peut supposer avec cette gravure qu'il fait partie des ligueurs. Ce placard est destiné au peuple de Paris, le couplet XX du pamphlet nous l'indique :
« A vous habitants de Paris
Je consacre les miens écrits
Qui m'êtes compagnons fidèles (…) ».

Extraits

[...] La gravure ci-dessus, est justement le détail d'une de ces affiches - placard ligueuse, extraite du recueil de Pierre de L'Estoile intitulé les Belles Figures et Drolleries de la Ligue Elle représente l'assassinat du duc de Guise et de son frère orchestré le 23 et 24 décembre 1588. Pierre de L'Estoile est un juriste parisien qui réunit plus de 300 pièces sur la ligue vendue dans les rues de Paris : des placards satiriques, des pamphlets, des poèmes et chansons de la propagande ligueuse. [...]

[...] Le roi commande à ses fidèles : le maréchal d'Aumont, le seigneur de Rambouillet, le seigneur de Maintenon, ses secrétaires d'Etat et Alfonso Corso de se rendre au cabinet à six heures du matin. Les Quarante-Cinq se trouveront dans sa chambre à six heures du matin. Huit hommes de sa garde qui possèdent des poignards reçoivent l'ordre de rester dans la chambre du roi, une douzaine d'autres armées d'épées sont placées dans le Cabinet Vieux où ils doivent attendre le duc. Le reste de la garde est installé dans la galerie des Cerfs. Tout est prévu pour qu'il ne soit plus possible, ni d'accéder à l'étage, ni de s'en échapper. [...]

[...] Caricature d'Antoine Dubreuil: Le faux mufle découvert du grand hypocrite de la France, contenant les faicts plus mémorables par luy exercez envers les catholiques en ces derniers temps, placard (détail) Introduction La réforme protestante, qui s'est rapidement diffusée en France au début du 16e siècle, se double au cours du règne d'Henri III (1574-1589) d'une grave crise politique qui voit le roi s'opposer à la Sainte Ligue Catholique. La ligue naît officiellement le 31 décembre 1584, lorsque le duc Henri de Guise signe le traité de Joinville avec l'Espagne de Philippe II (c'est un traité secret par lequel ce dernier s'engage à reconnaître le cardinal de Bourbon, oncle d'Henri de Navarre, comme l'héritier du trône et à accorder à la Ligue une aide financière). [...]

[...] Henri III pense avoir sauvé son trône et surtout son pouvoir parce qu'il a éliminé du jeu politique le chef de la ligue et arrêté les principaux instigateurs, les chefs intransigeants du Tiers état. Il pense avoir tué la ligue mais en fait il l'active. Henri III : roi hypocrite tyran et meurtrier A la fin du 16e siècle, Henri III, dernier roi Valois est incompris et très mal vu. Systématiquement, on déforme la vérité sur lui. Par exemple, Henri III est un roi très pieux mais du coup on dit de lui qu'il est sorcier. [...]

[...] On devine que cette une procession car on voit un pénitent en tête de file qui tient un christ en croix surmonté d'un dais. Il est suivi par deux autres pénitents, dont l'un tient un cierge. A droite, se trouve un tour prison identifiable aux barreaux de la fenêtre et par son architecture. Derrière le barreau, deux personnages qui sont les témoins de la scène, sûrement une femme et un homme, qui semblent être ébahis par la scène à laquelle ils assistent. [...]