Dans le premier tome de son Histoire du Monde consacrée pour partie à la Grèce, W. Raleigh, grand navigateur, cite en épigraphe Thucydide : « Les activités [de pirates] n'avaient rien de déshonorant ; mieux, elles apportaient la gloire. Aujourd'hui encore, on peut constater encore que certains peuples du continent sont fiers d'être des pirates ». Cette épigraphe peut parfaitement s'appliquer au début des activités de marine dans les Iles Britanniques – soit l'Angleterre, l'Irlande, l'Ecosse et le Pays de Galles – sous Elisabeth Ière, soit de la date de son couronnement en 1558 à sa mort en 1603, c'est-à-dire dans une période qui n'est pas la grande période de domination britannique sur les mers : l'Angleterre n'est qu'une puissance moyenne, les autres pays sont de petites puissances, voire très petites. Mais la phrase de Thucydide implique aussi les populations, ces populations que nous étudierons aujourd'hui au travers d'une étude consacrée aux Britanniques et à leurs rapports avec la mer. Ce ne sont pas les pays qui vont nous intéresser dans leur ensemble, mais bien les populations, et la vision qu'elles ont de la mer, le rapport qu'elles ont à cette mer, à ces mers – vastes océans ou mers plus fermées. La mer fait vivre, la mer fait mourir, la mer fait peur aussi. Cette étude implique un rapport évident et essentiel au vécu : la période élisabéthaine peut-elle être considérée comme une période charnière entre Moyen-âge où la mer fait peur et XVIIe-XVIIIe siècles marqués par la thalassocratie britannique – et ce que cela implique pour les populations ? En quoi la relation des Britanniques à la mer est-elle, entre mythes et réalités, une construction pour l'avenir ?
Pour tenter de répondre à ces interrogations, nous étudierons tout d'abord les Britanniques en mer, avant d'étudier le lien entre terre et mer. Pour finir, nous tenterons par une étude croisée de la mer et de la violence d'observer si une réconciliation entre les mythes véhiculés par le thème de la mer et les réalités de la mer est possible.
[...] Ici, la décision de Vaughan est une décision personnelle, ou du moins locale, qui n'est pas encouragée par le pouvoir central ; cette décision montre que la mer peut se révéler être non pas être une opposition à la terre, mais un trait d'union entre différentes terres d'espaces lointains, mais dont les rapports, établis par des explorateurs comme Edward Hayes, donnent une vision favorable. Les Anglais vont souvent naviguer vers Terre-Neuve et ses bancs de morue, on l'a vu. Cela dit, il faut nuancer, car si dans le cas de Vaughan la terre qu'il part occuper possède en effet de riches ressources, il faut également citer le cas de l'expédition de Chesapeake, qui ne fut pas un franc succès mais qui permit de connaître le terrain de la Virginie, nommée ainsi en l'honneur de la Reine Vierge Elisabeth. [...]
[...] La relation des Britanniques avec la mer est donc une relation qui évolue à notre époque : la mer atteint une plus large population en nombre qui se met en quête d'utiliser la mer pour vivre et pour aller vivre plus loin. Pourtant des exemples comme l'épisode de la Chesapeake montrent que la mer est aussi facteur de violence. La mer est empreinte de mythes qu'il convient souvent de confronter avec des réalités tout autres. On a déjà esquissé de nombreuses réalités, parfois violentes comme les maladies sur les bateaux. Mais il reste à notre époque, dans la culture populaire de nombreux mythes. Le thème de la violence est contenu dans certains d'entre eux. [...]
[...] Mais ils se heurtent aux Algonquins, aux Sioux et aux Iroquois et sont évacués en 1586 par Drake. Plus tard viendra une seconde vague en 1587 qui sera anéantie par les Powhatans, une tribu algonquine. On est cette fois dans un cadre d'encouragement de la colonisation par le pouvoir central, mais la mer et l'émigration ne s'avèrent pas être de bons palliatifs à la terre, faute de préparation suffisante : Terre-Neuve est connue depuis le début du siècle, la baie de Chesapeake n'est véritablement connue que par la tentative de Grenville qui ramène avec lui Th. [...]
[...] Une réflexion sur les Britanniques et la mer ne peut se fonder uniquement sur les Britanniques sur mer. Les populations côtières vivent dans et par la mer : elles vivent dans et par la mer par la pêche, outre par la pêche en elle-même que l'on a déjà rencontrée, mais aussi par la vente des produits de la pêche. Pour favoriser cette vente, le gouvernement prend des mesures en créant deux nouveaux fishday, c'est-à-dire des jours maigres : en 1549 le samedi s'ajoute au vendredi. [...]
[...] Les Britanniques et la mer sous le règne d'Elisabeth Ière (1558-1603) Dans le premier tome de son Histoire du Monde consacrée pour partie à la Grèce, W. Raleigh, grand navigateur, cite en épigraphe Thucydide : Les activités [de pirates] n'avaient rien de déshonorant ; mieux, elles apportaient la gloire. Aujourd'hui encore, on peut constater encore que certains peuples du continent sont fiers d'être des pirates Cette épigraphe peut parfaitement s'appliquer au début des activités de marine dans les Iles Britanniques soit l'Angleterre, l'Irlande, l'Ecosse et le Pays de Galles sous Elisabeth Ière, soit de la date de son couronnement en 1558 à sa mort en 1603, c'est-à-dire dans une période qui n'est pas la grande période de domination britannique sur les mers : l'Angleterre n'est qu'une puissance moyenne, les autres pays sont de petites puissances, voire très petites. [...]
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