« Le trône royal n'est pas le trône d'un homme, mais le trône de Dieu même ». Ce credo dépeint la doctrine même de Bossuet (précepteur du fils de Louis XIV, le Grand Dauphin, puis évêque de Meaux) qui opère la jonction entre deux corps de doctrine: le droit divin et le courant absolutiste. L'Aigle de Meaux, comme il fut ainsi appelé en raison de son génie qui « planait dans les plus sublimes régions de la science et de l'éloquence chrétienne », rédigea pour son élève le Grand Dauphin, une de ses œuvres posthumes majeures Politique tirée des propres paroles de l'Ecriture sainte qui fut publiée en 1709, cinq ans après son décès. Dans cette œuvre, il traite de la théorie de la royauté absolue, il déifie le prince, quel qu'il soit et de quelque manière qu'il ait été établi, en le marquant d'un caractère de sainteté. Dans ce contexte, Bossuet fait œuvre de courtisan. Comme beaucoup d'auteurs de cette époque il ménage le Prince.
Cette œuvre marquée dans un cadre de monarchie de droit divin représentée par la personne de Louis XIV, apologie du pouvoir absolu, se situe aussi dans la période de guerre de succession d'Espagne, aux frontières du royaume, qui oppose l'Angleterre et sa « Grande Alliance » à la France, ceux-ci craignant une alliance entre le trône d'Espagne et de France.
Aux Etats généraux de 1614, la tradition du roi en tant que race protégée et bénie de Dieu, que son pouvoir lui vient directement de Dieu, re-paraît et se renforce. Les Etats généraux proclament le principe du pouvoir de droit divin en tant que loi fondamentale du royaume.
L'extrait de l'œuvre, lui-même extrait du livre III, se divise en 3 sous parties appelées propositions. Ainsi, la première proposition traite du caractère sacré de l'autorité royale, la seconde du caractère sacré de la personne même du roi et enfin la dernière traite de l'obéissance due au prince.
[...] Les Etats généraux proclament le principe du pouvoir de droit divin en tant que loi fondamentale du royaume. L'extrait de l'œuvre, lui-même extrait du livre III, se divise en 3 sous parties appelées propositions. Ainsi, la première proposition traite du caractère sacré de l'autorité royale, la seconde du caractère sacré de la personne même du roi et enfin la dernière traite de l'obéissance due au prince. Avant Bossuet, d'autres avaient déjà développé les mêmes idées. Ainsi, Jacques 1er Stuart, dans son traité du Don royal, exerça également une défense de la monarchie absolue. [...]
[...] La soumission au Prince est alors un devoir moral, celui qui ne reconnaît pas le Roi, qui le calomnie, le blasphème, est mauvais, c'est contre sa conscience, tout contre Dieu. Il est même passible d'hérésie, le roi étant représentant de Dieu celui qui s'oppose au roi s'oppose à Dieu lui-même, il en va de son propre salut. C'est une valeur morale car prodigué par les valeurs chrétiennes de l'époque. Il faut le servir, [ ] comme pour plaire aux hommes, mais avec bonne volonté, avec crainte avec respect La servitude est donc un devoir, non une tâche, elle est légitime, les sujets et la nation entière doivent obéissance au Prince. [...]
[...] Tout comme les rois bibliques et les Dieux eux-mêmes, le roi se fait oindre par l'archevêque ou le Pape, autorités religieuses à la tête de l'Eglise, les rois sont donc représentés comme étant les représentants de la majesté divine L'onction qu'il reçoit lors de la cérémonie du sacre lui confère un pouvoir surnaturel voire divin ; celui de la guérison. En effet, le roi à le (pseudo) pouvoir de guérir les écrouelles, Ce don était dit héréditaire : sur son lit de mort, le roi devait remettre à son fils le secret de la formule capable de guérir cette maladie. Encore un pouvoir qui ramène le roi à la hauteur de Dieu et qui en fait son égal. [...]
[...] Pourtant, tel est notre plaisir ! Nous verrons donc dans une première partie la sacralisation et la sainteté de l'autorité et de la personne du roi et ensuite le respect et l'obéissance au nom de la conscience humaine et de la Religion (II). Sacralisation et sainteté de l'autorité et de la personne du roi Le roi n'a à rendre compte à personne de ce qu'il ordonne ou de ce qu'il fait. Même l'impiété déclarée, même la persécution violente, ne sont que motifs pour lui obéir. [...]
[...] Il est le représentant de Dieu sur terre, tout puissant, et sa toute puissance vient de Dieu même. Le trône royal n'est pas le trône d'un homme, mais le trône de Dieu même De plus, Bossuet dans son œuvre s'inspire et fait apparaître les paroles de Saint Paul, pour déifier d'avantage l'image du roi et donner une dimension religieuse à sa personne. Ce n'est pas en vain qu'il a le glaive tiré de Saint Paul, qui symbolise le pouvoir militaire du roi, ou tout simplement le bras vengeur des mauvaises actions : la foudre divine est donc transmise au roi pour exercer la volonté de Dieu. [...]
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