La période 1789-1799 est en effet celle qui pose le plus problème à étudier. Avant la Révolution, la France est en plein essor, et prospère. C'est ce que l'on appelle « Le Beau XVIIIème siècle ». Tout cela est brisé par la révolution dès 1789, et constitue ce que les économistes appellent un « inter cycle de contractions », forcément compliqué à comprendre. La vraie question est pourtant de savoir si la Révolution a été une catastrophe économique ou l'amorce de transformations futures.
On peut déjà affirmer que la Révolution a instauré le Libéralisme en France, ou au moins en a donné l'impulsion première. Si auparavant le libéralisme n'avait pas percé en France, selon Soboul, c'est uniquement parce que les physiocrates n'arrivaient pas à se faire entendre. C'est ainsi que dès mars 1791 est votée la Loi d'Allarde qui abolit les corporations et proclame la Libre Entreprise. Elle est suivie en juin de la Loi Le Chapelier qui interdit les coalitions ouvrières et les grèves. Les syndicats n'existent pas non plus. En août 1789, on avait déjà assisté à la suppression des douanes intérieures qui restreignaient le commerce. Enfin en juin 1791 est déclarée la liberté de cultiver et de clore, c'est-à-dire que se met en place une économie moderne.
Si l'historien François Crouzet affirme que la Révolution française est responsable du « déclassement » de la France en Europe, et qu'elle a été une véritable catastrophe, d'autres comme Le Roy-Ladurie préfèrent parler de « voie française spécifique ».Alors qu'en Grande-Bretagne prospèrent l'élevage et les grandes propriétés et que se développe le travail industriel, la France pèse par son agriculture, ses petits paysans, tous opposés au seigneur. Autrement dit la France est encore un pays rural, c'est que l'on appelle le « modèle français ». Dans ces conditions, peut-on vraiment considérer que le Beau XVIIIème siècle aurait pu se prolonger sans la Révolution ?
[...] Bilan économique de la Révolution et de l'Empire Une question largement débattue La période 1789-1799 est en effet celle qui pose le plus problème à étudier. Avant la Révolution, la France est en plein essor, et prospère. C'est ce que l'on appelle Le Beau XVIIIème siècle Tout cela est brisé par la révolution dès 1789, et constitue ce que les économistes appellent un inter cycle de contractions forcément compliqué à comprendre. La vraie question est pourtant de savoir si la Révolution a été une catastrophe économique ou l'amorce de transformations futures. [...]
[...] Ce sont également les pratiques culturales qui changent dans le temps. On a recours à la jachère, biennale ou triennale, et dans une moindre mesure encore, aux fumures animales. Le dessolement, interdit jusqu'en 1789, montre que les droits communaux se maintiennent en général. Les dirigeants sont en général pour le libéralisme et la propriété, mais pour augmenter la production, on laisse les paysans gérer leur culture avec plus de liberté. Cela explique les nombreux progrès faits dans ce domaine. Par exemple, on se met à défricher les forêts pour les cultiver. [...]
[...] Les Biens Nationaux et l'Emigration entraînent certes des désordres mais permettent aussi aux plus modestes d'accéder à la propriété. Les écarts sectoriels sont cependant encore nombreux et considérables. L'industrie du coton se développe fortement, et représente la première industrialisation, avec les indiennes de Jouy par exemple. On voit également apparaître un phénomène de mécanisation et de filatures, avec en 1809 la mule Jenny, et des progrès techniques possibles grâce à l'industrie anglaise. C'est sous l'Empire que la soie lyonnaise connaît un renouveau. [...]
[...] Cette époque profite cependant à des entrepreneurs avisés, qui s'inscrivent dans la continuité des élites de la Révolution et de l'Empire. Il s'agit de personnes capables de s'adapter ou qui reviennent d'émigration. Par exemple, Montgolfier, en tant que papetier, a une grande influence dans la presse. Périer est spécialisé dans les indiennes. Il investit dans le commerce colonial, et devient même régent de la Banque de France sous l'Empire. Enfin, Perrégaux est un des créateurs de l'assignat. Il est financier du 18 Brumaire, Sénateur et régent de la Banque de France également. [...]
[...] C'est une économie de plantation en majorité, avec des esclaves, et dans lequel les colons sont en fait dépendants de la métropole pour écouler leurs produits, et faire venir leurs propres produits de France. Saint Domingue est spécialisée dans le sucre. Les ports de Nantes et Bordeaux sont les premiers en ce qui concerne la traite et le commerce des produits coloniaux. Ces villes réexportent ensuite dans toute l'Europe, et constituent une plate forme économique et une richesse portuaire importante. Le repli et la redistribution de leurs activités ont donc été décisifs. En août 1791, le commerce colonial s'arrête. [...]
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