Marie-Thérèse d'Autriche, monarchie autrichienne, Marie-Antoinette, duc de Berry, François de Lorraine, reine de France, alliance diplomatique, alliance matrimoniale
Marie-Thérèse et François de Lorraine ont eu ensemble 16 enfants dont treize ont dépassé l'enfance, huit filles et cinq garçons. Cette réussite sur le plan biologique était en même temps un succès sur le plan politique ; en effet avec cette fructueuse descendance l'avenir de la dynastie paraissait garanti pour des siècles et les mariages allaient permettre de multiplier les alliances avec les maisons souveraines européennes.
L'Europe de Marie-Thérèse s'étend au-delà des frontières de la monarchie. C'est ici que les alliances matrimoniales prennent toute leur signification. Si la famille ne se réduit pas à la fonction stratégique, et que tous les enfants de l'impératrice n'en sont pas appelés à servir les intérêts de la diplomatie habsbourgeoise, il n'en reste pas moins que plusieurs d'entre eux sont destinés à devenir des instruments de la puissance autrichienne. Il s'agit de consolider et même d'étendre les positions de la monarchie sur le vaste échiquier européen et de tisser un réseau d'influences au service du système autrichien. Coup sur coup vient une série de mariages par lesquels des enfants de Marie-Thérèse entrent dans des cours étrangères et sont tous le résultat de combinaisons politiques savamment pesées. Trois d'entre eux unissent les Habsbourg aux Bourbons, et si le plus prestigieux consolide l'alliance entre les cours de Vienne et de Versailles, certains autres, et c'est ce qu'on verra par la suite, visent à renforcer la présence autrichienne en Italie.
[...] La procréation étant le premier but, il fallait que les époux fussent physiquement aptes mais aussi attirants. Les apparences intervenaient à différentes étapes dans les négociations matrimoniales : d'abord au niveau des motivations, puis des vérifications, enfin dans les rituels, parfois un peu alambiqués. Les portraits pouvaient aider au choix du conjoint, lorsque plusieurs projets concurrents étaient en lice. Les négociateurs, à différents stades des tractations, pouvaient exiger de voir les fiancées putatives dûment préparées (la présentation de la fiancée ou Brautschau). [...]
[...] Ne parvenant pas à mettre fin aux désordres de cette cour, Marie-Thérèse se résigne finalement à cesser toute relation avec sa fille et exige le même comportement de la part de ses autres enfants. Mercy était le confident de Marie-Antoinette, mais également celui de Marie-Thérèse, et on le constate par les informations qu'elle lui donne sur les membres de sa famille. Elle évoque aux lignes 3 à 5 le voyage de Joseph II, son fils et corégent, en Pologne. La croissance de la puissance de l'Empire russe, menaçait le Royaume de Prusse et le territoire des Habsbourg-Lorraine. [...]
[...] Si le point d'orgue en est le mariage de Marie-Antoinette, il y en eu d'autres : Marie- Caroline devient reine de Naples et de Sicile en épousant le roi de Naples, Ferdinand qui devient duc de Modène en en épousant la duchesse héritière Marie-Béatrice d'Este ou encore Marie-Amélie qu'elle uni au dernier souverain Bourbon qui reste à marier, Ferdinand Ier le duc de Parme. Cette dernière alliance lui permet de garantir la sécurité du milanais mais dans le même temps c'est celle qui lui causera le plus de souci. Lignes 12 à 14, Marie-Thérèse fait part à Mercy de son intention d'abandonner les affaires parmesanes. Sitôt débarrassée de l'oppressante tutelle maternelle, Marie- Amélie n'a jamais voulu suivre les instructions dirigistes de sa mère. [...]
[...] L'impératrice et lui entretiennent une correspondance soutenue à tel point que l'innocente (ou la naïve) Marie-Antoinette s'étonne parfois de la promptitude et l'exactitude avec laquelle sa mère est renseignée sur les moindres détails de son existence. Dès lors, la famille est une chose très importante pour la souveraine. On peut s'en rendre compte notamment par le fait que Marie-Thérèse avait toujours souhaité s'entourer de représentations des siens : chez les Habsbourg, on peint régulièrement des tableaux des enfants et des portraits de groupe. Plusieurs sont l'œuvre de Martin van Meytens et réactualisés d'année en année, les nouveaux nés sont rajoutés au fur et à mesure. [...]
[...] Par leurs ministres interposés, les souverains de France et d'Autriche décident de conclure une alliance et de consacrer cette nouvelle entente en utilisant une méthode depuis longtemps éprouvée dans les systèmes de relations internationales, le mariage entre des membres des deux dynasties. La combinaison la plus naturelle serait alors le mariage du dauphin avec une des nombreuses filles de Marie-Thérèse. Le choix se porte finalement sur celle qu'on appelle Antonia, qui est âgée de 11 ans (nous sommes en 1766) et qui peut faire l'objet d'un projet de mariage sérieux. Le roi de France se prononce favorablement pour cette union, mais par le jeu diplomatique, les choses simples deviennent très complexes dès lors qu'il s'agit de relations interétatiques. [...]
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