Lorsque Louis XII décède le 1er Janvier 1515, il meurt sans descendance directe et c'est son cousin le jeune François d'Angoulême qui lui succède. Ce dernier est né le 12 septembre 1494, il était le fils de Charles, comte d'Angoulême et de Louise, fille de Philippe II, duc de Savoie. Orphelin à l'age de deux ans, il fut élevé par sa sœur Marguerite et sa mère Louise. Quand il arrive au trône, François Ier est isolé au pouvoir car il vient d'une branche nouvelle, celle des Valois. Il reprend donc en grande partie le conseil royal précédent et les ambitions expansionnistes de son prédécesseur. Il entreprend très vite la conquête du duché de Milan. Au mois de janvier 1515, François se fait sacrer à Reims. Le roi est fait chevalier et reçoit les ornements royaux. Le 15 juillet, il nomma sa mère à la régence. A la fin du mois, il rejoignit son armée à Grenoble. Le 11 août, l'avant garde commandée par Bourbon entama la traversée des Alpes afin de rejoindre la Lombardie. Le 13 et 14 septembre 1515 a lieu la bataille de Marignan qui oppose les Suisses, défenseur du Duc de Milan Maximilien Sforza aux français. Le document que nous avons à l'étude présente la lettre qu'a écrit François Ier juste après avoir remporté la victoire, à sa mère Louise de Savoie. Il y raconte le déroulement de ce conflit et ses hauts faits d'arme. Nous nous interrogerons donc sur la nature du message que François Ier souhaite faire véhiculer à travers cette bataille victorieuse. Dans une première partie, nous analyserons cette bataille âpre et victorieuse, les connaissances tactiques déployés par François Ier, la résistance française face à la percée suisse et enfin l'habit du triomphateur que revêt le tout jeune roi de France. Dans une seconde partie, nous étudierons cette victoire au service de la propagande royale, nous reviendrons sur cette "bataille de géants" puis sur la figure du roi chevalier que présente le texte et pour finir sur l'instrument de légitimité que devient Marignan.
[...] Au départ, les Français avaient pensé à établir une conquête de siège, ils avaient donc en conséquence une artillerie lourde, pas toujours efficace dans ce début de bataille. Cela n'empêche donc pas les suisses de revenir à la charge, ils réussirent d'ailleurs une brèche et se "se heurtèrent aux gens de cheval de l'avant-garde sur le coté" aux lignes 28 et 29. Les suisses avaient en effet réussi à mettre en danger les lansquenets qui accompagnaient le coté gauche de la cavalerie française ainsi qu'à prendre huit canons. Les lansquenets étaient en train de céder face aux suisses. [...]
[...] Il sait qu'à travers cette lettre, il s'adresse non seulement à sa mère mais au Royaume de France lui-même, cette victoire va lui servir pour asseoir sa légitimité et c'est une des raisons pour lesquelles, il amplifie ses actions. -"Parce que j'étais le plus près de nos ennemis, il me fallut faire le guet" peut-on lire à la ligne 73. Cette phrase parmi d'autres sur lesquelles je vais revenir par la suite, exalte un certain nombre de qualités que François Ier s'approprie. On observe donc qu'à travers cette lettre, il dépeint l'image qu'il souhaite qu'on est de lui, à savoir un monarque dévoué pour sa patrie. [...]
[...] La propagande royale autour de la bataille de Marignan se fera alors de plus en plus forte. Marignan va prendre des allures de chef d'œuvre afin de conserver dans l'imaginaire des gens, un François Ier en roi victorieux et conquérant. C'est sur ces fondements que cette bataille est rentrée dans la postérité PLAN Une bataille âpre et victorieuse Une connaissance tactique attestée L'héroïque résistance face à la percée suisse L'habit du triomphateur II) Une victoire au service de la propagande royale : Une "bataille de géants" Le "roi chevalier" Un instrument de légitimité BIBLIOGRAPHIE Ouvrages généraux sur François Ier - Georges Bordonove, François Ier, Les Valois tome Paris, collection Les Rois qui ont fait la France, Edition Pygmalion pages. [...]
[...] On se rend donc compte que la nuit ne sert pas à dormir mais à préparer la journée décisive du lendemain. Comme le démontre François Ier aux lignes 70 et 71 : "toute la nuit nous demeurâmes le cul sur la selle, la lance au poing, l'armet en tête, et nos lansquenets en ordre pour combattre. " Il le répète également aux lignes 76 et 77 : " nous avons été vingt-huit heures à cheval, l'armet en tête, sans boire, ni manger ( ) Le connétable de Bourbon réorganise lui aussi ses troupes : "le connétable rallia tous les piétons français et quelques gens d'armes" aux lignes 61 et 62. [...]
[...] " François Ier amplifie à de nombreuses reprises l'histoire de cette bataille mais pas seulement à des fins politiques, mais aussi par ce qu'il a été marqué. François Ier avait reçu plusieurs coups d'estoc et son armure avait même été fendue par une lance suisse, il avait frôlé la mort. Il est conscient de la chance qu'il a d'être vivant et l'on peut peut être voir dans le "Dieu me fit la grâce"à la ligne 35, un remerciement au souverain céleste de l'avoir convenablement guidé lors de cette guerre. [...]
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