La conquête du Mexique débute au Yucatán le 19 février 1519 avec l'arrivée des premiers conquistadors espagnols. Hernán Cortés est à leur tête avec 600 hommes, 13 mousquets et 16 chevaux et il a pour mission de prendre possession de tous les territoires qu'il traversera. Il met ses navires hors d'usage pour s'interdire à lui et à ses hommes tout retour possible vers l'Espagne À cette époque, les Aztèques étaient le groupe dominant dans la population locale et ils croyaient selon d'anciennes légendes Toltèques que les conquistadors étaient envoyés par les dieux. Après plusieurs batailles, au cours desquelles les Espagnols furent plusieurs fois proches de la défaite (notamment lors de la Noche Triste du 30 juin 1520), les Conquistadors parvinrent finalement à encercler Tenochtitlan, la capitale de l'empire aztèque, et entamèrent le siège. Dès 1521 ils tiennent sous leur joug l'empereur Montezuma et Tenochtitlan (l'actuelle Mexico). Commence alors pour ce nouvel empire une longue période d'exploration et d'appropriation. Charles Quint impose à Cortés la tâche d'assurer la domination espagnole et de répandre sa culture sans pour autant négliger la recherche de trésors tels que des mines d'or, d'argent, de pierres précieuses…
Juan de Zumárraga est né à Vizcaya Tabira de Durango, au Pays Basque, en 1476, c'est un moine franciscain spécialiste de la sorcellerie qui était très présente dans sa région natale, il estimait que les sorcières n'étaient que des femmes atteintes de simples hallucinations. En 1528 il est nommé par l'empereur premier évêque du Mexique et protecteur des Indiens. Avec les ordres mendiants, c'est à dire avec ceux qui avaient renoncé à toutes possessions matérielles, il entreprit d'évangéliser le Mexique et fut l'instigateur de l'Église mexicaine. Après avoir mis en place l'imprimerie à Mexico, Zumárraga composa et fit imprimer en 1543 un catéchisme : Breve y más compendiosa doctrina cristiana en lengua mexicana y castellana [Brève doctrine très profitable des choses qui relèvent de la foi catholique et de notre chrétienté] qui s'inspire des idées d'Érasme dont il est un lecteur convaincu. Disciple de l'humaniste Thomas More dont il emporte un exemplaire de son œuvre L'Utopie dans le Nouveau Monde, Zumárraga est un farouche partisan d'une société égalitaire et il n'a cesse de défendre ses idées tout au long de sa vie. En 1547, l'évêché de Mexico est élevé au rang d'archevêché. Le 3 juin 1548 il mourut à Mexico âgé de plus de quatre-vingts ans sans avoir eut le temps de partir évangéliser la Chine comme il le souhaitait.
L'étude d'une lettre de Juan de Zumárraga au Roi et d'une pétition adressée à Charles V par plusieurs chefs mexicains permet de mettre en relief plusieurs points importants concernant la conquête du Mexique. On peut ainsi constater que l'arrivée des espagnols a bouleversé l'équilibre du pays, entraînant la mise en place d'un nouveau système et politique, souvent au détriment des vaincus et l'appropriation de leurs terres. Zumárraga jette les fondations d'un autre système : pourquoi ne pas exploiter plutôt que piller et instruire plutôt que rendre esclave ?
Ces deux extraits jettent également un nouvel éclairage sur la question religieuse et sur la condition de la noblesse aztèque.
[...] Ils les obligeaient à porter de lourdes charges sur de longues distances et ce sans leur accorder le moindre repos. C'est la raison pour laquelle Zumárraga suggèrent d'envoyer bon nombre d'ânesses Il savait très bien qu'il périssait vingt fois plus d'indiens par leur mise en esclavage que par l'épée des conquistadors et il luttait pour la reconnaissance des droits des autochtones. Le pillage du sol mexicain En contre partie de l'encomienda reçue, l'Espagnol devait séjourner huit ans au moins au Mexique et de ce fait il s'empressait d'exploiter non seulement la main d'œuvre mais également la concession du terrain afin d'obtenir un rendement maximal. [...]
[...] Extrait de LES CASAS Bartholomé, Narration très brève de la destruction des Indes, Traduction de Franchista Gonzalez Battle, Paris, Édition La Découverte [4]extrait de DE LA VEGA Garalaso, El incas. [...]
[...] Non que Zumárraga ou les chefs mexicains puissent être soupçonnés de mentir mais leur requête s'adressant à Charles Quint il convient de prendre en compte les éventuelles exagérations auxquelles ils auraient pu succomber. Bibliographie Ouvrages généraux BERNAND Carmen, GRUZINSKI Serge, Histoire du Nouveau Monde, tome 1 : De la découverte à la conquête, une expérience européenne (1492-1550), Paris, Éditions Fayard pages. DUMANOIR Virginie, ESCAMILLA Michèle, SÁNCHEZ Jean-Pierre, FERNANDEZ CORTIZO Camillo L'Empire de Charles Quint : 1516-1556, Nantes, Éditions du Temps pages. [...]
[...] En 1535 Juan de Zumárraga est nommé par Charles Quint Inquisiteur apostolique de Mexico et en 1536 il établit le tribunal de l'Inquisition apostolique épiscopale, qui accordait aux évêques la gestion des affaires liées aux délits contraires à la religion. La lutte contre les idolâtries, réprima surtout le concubinage, la polygamie et la bigamie. Mais contrairement à ce qui se passait en Espagne à la même époque à l'égard des Juifs et des Morisques, au Mexique l'attitude de l'Église envers les Indiens fut moins sévère. [...]
[...] Bien qu'ayant trait à la conquête du Pérou cet incident montre la naïveté des Indiens et leur propension à intégrer de nouvelles idoles sans renoncer pour autant à leurs croyances. La noblesse aztèque La pétition met en avant un groupe social dont il est peu fait mention dans les récits de la conquête du Mexique : l'aristocratie indienne. En effet les caciques c'est à dire des chefs traditionnels indiens furent pourtant les premiers interlocuteurs des Espagnols. Malgré la destruction de leur empire et la mise à mort de leur souverain les aristocrates choisirent de se concilier les faveurs des Espagnols. [...]
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