Autonomie religieuse anglaise, place de la religion dans les conflits des îles britanniques, Elisabeth Tudor, dynastie des Stuart, protestantisme, Réforme anglaise, Henri VIII, Eglise anglicane, Thomas Wosley, mouvement lollard, humanisme anglais, luthéranisme, Catherine d'Aragon, Ten Articles, réforme henricienne
Cette période est marquée par les questions de la légitimité dynastique et de la souveraineté qui ont de fortes incidences sur les choix religieux. L'une des caractéristiques les plus fortes de l'histoire anglaise est le lien entre choix politique et confession religieuse, mais ce n'est pas une spécificité anglaise : le cas anglais aide à poser des questions européennes. Les affrontements religieux en Angleterre et dans les îles britanniques sont marqués par les hésitations du pouvoir politique aux motivations complexes et par l'expression de sensibilités religieuses très diverses.
Il faut tenir compte du manque d'unité de l'organisation territoriale. Si l'Angleterre peut être considérée comme une nation de façon précoce, le roi d'Angleterre peine encore au début du XVIe siècle à établir son autorité sur certains comtés du nord de l'Angleterre, sur le Pays de Galles et sur l'Irlande. L'Écosse reste indépendante jusqu'en 1603 avec la dynastie Stuart qui accède au trône d'Angleterre à la mort d'Elisabeth, la dernière Tudor.
[...] Les autorités épiscopales contrôlent la censure. À partir de 1586, seules la ville de Londres et les universités peuvent disposer d'une imprimerie contrôlée par la guilde des libraires, ce qui facilite la censure. b. La lutte contre le catholicisme s'accentue lorsque l'Église anglaise s'impose vraiment. Un premier tournant intervient en 1569-1570 avec la révolte du Northern Rising et l'excommunication de la reine par le pape qui déliait les catholiques de leur serment de fidélité. La reine d'Écosse Marie Stuart devient un espoir pour les catholiques lorsqu'elle se réfugie en Angleterre en 1568 après son abdication. [...]
[...] En septembre 1538, la chasse de Saint Thomas Beckett dans la cathédrale de Canterbury est détruite et le nom du saint est supprimé des textes liturgiques. Le retour à des positions plus traditionnelles entraîne la chute de Cromwell (1538-1540). La loi contre les hérésies (16 novembre 1538) et les Six Articles (adoptés par le parlement le 16 juin 1539) réaffirment des principes qui montrent la distance avec le luthéranisme : maintien des sept sacrements, croyance en la transsubstantiation, communion sous une seule espèce, célibat des prêtres, confession auriculaire Les Six Articles constituent une loi pénale : ceux qui y contreviennent sont passibles du bûcher. [...]
[...] En Irlande en revanche, le déclin du clergé régulier est affirmé, mais des intérêts financiers énormes sont aussi en jeu : le roi peut récompenser des lords fidèles et accroître ses revenus grâce aux confiscations ; les élites anglo- irlandaises sont associées à la gestion des patrimoines monastiques et en tirent des revenus, ce qui explique leur résistance à la dissolution dans le cadre du parlement de 1536-1537. L'argumentaire dissocie le pouvoir spirituel du roi (reconnu en justifiant une réforme du monachisme irlandais) et son pouvoir temporel sur l'Église (contesté). La disparition du monachisme anglais (825 établissements regroupant environ 10000 réguliers, hommes et femmes) s'effectue très rapidement et sans grande résistance dans la plupart des cas. Les grands prieurs et abbés qui siègent à la chambre des lords ou dans les Convocations ne s'opposent pas à la dissolution. [...]
[...] La multiplicité des tendances indépendantes et évangéliques est la traduction des fractures sociales. La tendance niveleuse qui va parfois jusqu'au républicanisme (avec Lilburne, colonel dans l'armée) rencontre une forte audience dans les troupes que le parlement veut dissoudre ou envoyer en Irlande, car il les juge désormais dangereuses. L'affrontement devient alors violent, l'armée remettant en cause la légitimité du parlement qui siège depuis 1641 sans renouvellement malgré le principe du triennal act. Les officiers demandent une véritable réforme politique et le droit de libre pétition. [...]
[...] Les prédicants occasionnels suppléent le manque de diplômés capables de faire les prédications dans le clergé officiel. Les 39 articles de 1563 adoptés par la Convocation de Cantorbery rassemblent les éléments majeurs de la réforme anglaise : la Bible comme source des principales vérités de foi, la croyance en la justification par la foi seule, la prédestination, le rejet de l'idée de purgatoire et de la vénération des images, des reliques et des saints, la limitation à deux du nombre de sacrements (baptême et eucharistie), la communion sous les deux espèces, la légalité du mariage des hommes d'Église, la définition des rituels et des cérémonies par l'Église, même si les pratiques liturgiques restent diversifiées, ce qu'admet l'un des articles. [...]
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