Quand Elisabeth accède au trône en 1558, elle officialise la Réforme religieuse que son père Henri VIII avait commencée. Cette Réforme fait basculer l'Angleterre du catholicisme au protestantisme définitivement. Une nouvelle vision de l'individu est proposée, maintenant il a une relation directe avec Dieu sans passer par l'Eglise. Mais Elisabeth va plus loin suivant le principe « cujus regio, ejus religio » (« tel prince, telle religion » prononcé lors de la paix d'Augsbourg en Allemagne en 1555.) elle crée un protestantisme propre à l'Angleterre : l'Anglicanisme. L'Anglicanisme se dit à la fois catholique et réformé : catholique, parce qu'il y a conservation de la succession apostolique, et réformé parce qu'il y a adhérence aux principes nouveaux de la Réforme protestante selon Calvin. L'Anglicanisme bouleverse le clergé et la grande institution des archevêques de Cantorbéry. Cantorbéry (« Canterbury » en anglais) est une ville de l'est de l'Angleterre qui se trouve dans le comté du Kent. Le statut d'archevêque est le plus haut poste qui soit dans la hiérarchie anglicane. L'archevêque de Cantorbéry a une fonction spéciale car il est le chef de l'Eglise d'Angleterre et de la Communion anglicane. Le premier archevêque de Cantorbéry est Saint-Augustin, il a été envoyé en 597 par le pape Grégoire Ier afin de convertir la population au christianisme. Le roi Ethelbert accepte l'arrivée de Saint-Augustin, puis, il se convertit au christianisme. Depuis, les archevêques de Cantorbéry sont considérés comme les occupants du siège du saint. Sous la période Elisabéthaine, on compte trois archevêques : Matthew Parker(1559-1575), Edmund Grindal (1575-1583) et John Whitgift (1583-1604). Ils sont tous les trois des protestants convaincus ayant accepté la Réforme. Une interrogation se pose sur le rapport de l'anglicanisme et les archevêques de Cantorbéry. Quel impact l'anglicanisme a-t-il eu sur l'institution des archevêques de Cantorbéry ? Tout d'abord, la place et le rôle des archevêques de Cantorbéry à l'époque élisabéthaine face aux catholiques et puritains. Puis, les rapports entre la Couronne et les archevêques. Enfin, trois archevêques donc trois personnalités différentes.
[...] Mais il n'est pas supérieur au monarque anglais dans la hiérarchie religieuse car officiellement le monarque est le chef suprême de l'Eglise depuis l'Acte de Suprématie proclamé en 1559. En tant que chef de la Communion anglicane, il est reconnu comme primus inter pares de tous les primats anglicans. De plus, il n'a aucun contrôle sur l'Eglise d'Ecosse presbytérienne et une petite influence dans la région du Pale en Irlande, le reste du pays étant catholique. Pourquoi la ville de Cantorbéry a été choisie ? [...]
[...] Il fut éduqué par des moines. Ensuite, il sera éduqué à Magalene et au Christ College pour arriver à Pembroke Hall à Cambridge où il obtient son diplôme. En 1544, il est ordonné diacre et devient le prédicateur de Lady Margaret en 1548. Il a été promu pour être l'aumônier du roi Edouard VI et il était un des six à qui les Quarante-deux articles ont été soumis pour l'examen avant la sanction du Conseil Privé. Selon John Knox, Grindal s'est distingué de la plupart des prédicateurs de cour dans 1553 en dénonçant le fait du matérialisme des courtisans et prévoyant les maux qui suivraient la mort du roi, Edouard VI. [...]
[...] Il devient aumônier de Anne Boleyn, la mère d'Elisabeth. Il monte en grade quand il devient en 1537 aumônier du roi Henri VIII. En 1534, il rejoint Corpus Christi College pour en devenir le maître. Matthew Parker sait profiter du nouveau régime car en 1547, il se marie avec Margaret, fille de Robert Harlestone, un propriétaire terrien de Norfolk. Le mariage se fait avant que le mariage des prêtres soit légalisé. Il suit tout simplement son roi. Pendant ce temps, il n'oublie pas ses engagements au protestantisme et il reçoit l'aide financière de certains aristocrates tels que John Dudley et Edward Seymour. [...]
[...] Mais il ne faut pas réduire les archevêques de Cantorbéry au simple rôle de figurant. Ils ont une influence au sein de la population et même si la reine est le chef religieux de l'Eglise nationale, l'archevêque de Cantorbéry se charge de la question religieuse pour laisser la reine s'occuper davantage de la politique. Sauf que toutes décisions doivent être approuvées par le souverain. Sous la période Elisabéthaine, à part les déboires d' Edmund Grindal en fin de carrière, les archevêques de Cantorbéry ont su faire face aux crises que subit l'anglicanisme face aux catholiques qui cherchent à se venger et face aux puritains qui essayent d'imposer leurs idées du protestantisme. [...]
[...] Grindal a essayé une réforme des cours ecclésiastiques, mais son entreprise a été limitée par un désaccord avec la reine. Elisabeth veut que Grindal supprime les réunions qui étaient en vogue au sein du clergé puritain et elle veut qu'il décourage les prêches. Grindal a protesté, revendiquant plus de liberté pour l'Église et il lui adressa un reproche de 6000 mots finissant par ces mots : Supportez-moi patiemment, je vous en supplie Madame, si je choisis plutôt d'offenser votre majesté terrestre que d'offenser la majesté céleste de Dieu En juin 1577, les ennuis qu'il créa le firent mettre en état d'arrestation, il a été suspendu de sa fonction juridictionnelle, mais pas de sa fonction spirituelle. [...]
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