1968 crise soixante-huitard mai
L'année 1968 reste gravée dans les mémoires françaises pour son brûlant mois de mai. La France va en effet devenir - pendant un mois - le théâtre d'une profonde crise multiple impulsée par la jeunesse, crise qui va ébranler l'ensemble du système économique, politique et social du pays et crise dont les conséquences dans ces même domaines économique, politique et social seront non moins spectaculaires.
Il s'agit ici de comprendre les enjeux de l'année 1968 à la lumière de cette crise multiple du mois de mai et de ses acteurs, celle-ci trouve son origine dans une conjonction de facteurs de facteurs originaux qui se cristallisent au début de l'année, ce qui constituera la première partie de notre analyse. Il s'agira ensuite d'étudier l'articulation de la crise à proprement parler en comprenant comment ces différentes phases sont liées à l'intervention d'acteurs différents dont nous définirons les rôles. Enfin, nous examinerons les conséquences et les profonds bouleversements que cette crise multiforme a initié en France.
[...] Les incidents se multiplient et le doyen Grappin décide de fermer la faculté le 2 mai. Le lendemain, la crise est ouverte. Ce qui ressort de cette 1ère analyse c'est bien que la crise a cette spécificité qu'elle est impulsée par la jeunesse, et par la jeunesse en temps que telle. Bien des révolutions ont au cours de l'histoire vu les jeunes se mobiliser mais ils ne se différenciaient de leurs aînés que par leur âge, ils avaient les même idées, idéaux qu'eux. [...]
[...] = les ingrédients des crises habituelles ne sont donc pas réunis ! La conjoncture économique n'était pas particulièrement mauvaise au début de l'année 68, une reprise semblait même s'amorcer : > Une reprise économique dès le mois de janvier ; > Des échanges et un commerce extérieur en hausse (taux de couverture : 97% en janvier en mars) ; Malgré cela , >le chômage technique perdure >les prix de détails ont fortement augmenté = réforme fiscale avec l'application de la TVA au commerce de détail et aux services. [...]
[...] Et quel avenir pour les soixante-huitards ? Mais que deviennent ces bandes de jeunes endiablés des soirées parisiennes de ce charmant moi de mai ? Ces cohortes d'enragés aux slogans provocateurs ? > On peut se demander . sont-ils restés ces révolutionnaires du moi 68, ont-ils conservé cet esprit de combativité ? . se sont-ils fondus dans une société remodelée et joui ainsi de l'ensemble des acquis qu'ils ont concouru à affranchir, en repensant de temps à autre à leurs folies de jeunesse ? [...]
[...] = cela va conditionner une forte combativité des jeunes générations d'ouvrier. = (il y a moins de mobilisation parmi les vieilles générations qui sont attachées à ce qu'elles ont réussi à acquérir) Les grèves et occupations d'usines se multiplient : 14 mai : crise sociale ouverte à Nantes = occupation de l'usine Sud- Aviation 15 mai : idem usine Renault de Cléon 16 mai = le directeur et 10 de ses cadres sont séquestrés dans son bureau, un drapeau rouge est hissé sur le portail d'entrée. [...]
[...] Il ajoute que c'est dans ces lieux d'improvisation verbale et de révolution symbolique qu'on voit accourir tout ce que la grande ville compte en permanence d'individus disponibles : avocats sans cause, prédicateurs d'utopies, inventeurs de la panacée [ illuminés, demi- soldes, [ ] désœuvrés de tout poil = la réserve des comparses, mal insérés, déclassés, frustrés qui saisissent l'occasion comme une chance d'exister enfin au premier rang = il nous délivre un portrait relativement acerbe de ses soixante-huitards qui se réduiraient à des frustrés ne voyant en la crise qu'une chance de se faire reconnaître = il est évident que cela a dû être le cas. Néanmoins, l'intervention et l'engagement d'intellectuels tel J.-P. [...]
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