« Le moment est venu maintenant d'établir l'amitié entre les deux royaumes car beaucoup de seigneurs et de gentilshommes d'Ecosse ainsi que les villes ont entreprit d'anéantir l'idolâtrie […] Dites à la reine que nous ne voulons usurper l'autorité de personne, mais seulement libérer les fidèles de l'usurpation des étrangers et de l'oppression qui pèse sur la parole de Jésus Christ ». C'est en ces termes que s'exprime le prédicateur et ardent calviniste John Knox qui, désireux d'obtenir l'aide des Anglais pour défendre la cause des protestants en Ecosse, plaide sa cause dans une lettre à l'attention de la reine Elisabeth I le 28 juin 1559. Cette citation est révélatrice de l'ambiguïté des relations qui animent les deux pays seulement un an après le début du règne d'Elisabeth. En effet le besoin de « maintenant […] établir l'amitié entre les deux royaumes » implique qu'à l'heure du présent passage leurs relations n'étaient pas amicales. La présence française en Ecosse et la régence d'une femme catholique face à une reine protestante sont autant d'éléments qui rendent la relation entre les deux royaumes assez complexe. Car à l'image de l'Angleterre, l'Ecosse est le théâtre d'un conflit idéologique qui, depuis 1550, divise le pays en deux camps, catholiques et protestants. Il faut donc prendre en considération cette dichotomie pour souligner la complexité des relations anglo-écossaises qui s'impose dès l'avènement de la reine protestante d'Angleterre. Cependant il est important de souligner le fait que de 1558 à 1603, c'est avec une logique qui se veut avant tout diplomatique que les royaumes voisins souhaitent entreprendre leur relation. Seulement, la divergence de leurs points de vue sur des questions aussi bien politiques que religieuses fera de la quête d'une alliance entre les deux royaumes un véritable défi.
En quoi peut-on affirmer que les relations qui animent les deux pays sont avant tout motivées par des conflits d'intérêt basés sur des ambiguïtés idéologiques?
Il s'agira dans un premier temps de souligner le fait que la proximité géographique n'est pas sans effacer des différences idéologiques qui ont des conséquences politiques importantes. Ensuite, nous verrons que les relations anglo-écossaises sont dominées par les relations avec Marie Stuart et enfin, il s'agira de décrire l'apaisement de ces relations sous Jacques VI.
[...] La France représente une menace pour les Anglais, car ils ne reconnaissent pas l'autorité de la reine. Mais les Français sont alliés à l'Écosse qui est le voisin direct de l'Angleterre. La plus grande crainte des Anglais est d'être envahie et assiégée par les Français qui n'auraient qu'à emprunter la fameuse porte de derrière que représente l'Écosse pour pénétrer sur le territoire anglais. D'où le désir des Anglais d'aider discrètement les protestants d'Écosse afin qu'ils parviennent à se dispenser de la présence des Français sur le territoire écossais et ainsi ne plus craindre l'invasion française. [...]
[...] Car à l'image de l'Angleterre, l'Écosse est le théâtre d'un conflit idéologique qui, depuis 1550, divise le pays en deux camps, catholiques et protestants. Il faut donc prendre en considération cette dichotomie pour souligner la complexité des relations anglo-écossaises qui s'impose dès l'avènement de la reine protestante d'Angleterre. Cependant, il est important de souligner le fait que de 1558 à 1603, c'est avec une logique qui se veut avant tout diplomatique que les royaumes voisins souhaitent entreprendre leur relation. Seulement, la divergence de leurs points de vue sur des questions aussi bien politiques que religieuses fera de la quête d'une alliance entre les deux royaumes un véritable défi. [...]
[...] Marie Stuart était déconsidérée aux yeux du monde . Les évènements s'enchaînèrent : le 6 juin 1567, trois semaines après leur mariage célébré le 15 mai, un groupe de Lords se soulevait et le 15 juin au soir une bataille confuse à Carberry Hill éclatait. Bothwell était en fuite et Marie Stuart prisonnière. Le 24 juillet, emprisonnée, Marie Stuart, sous la menace de mort, signe son abdication en faveur de son fils. Le lendemain, le petit prince âgé d'un an et demi était proclamé roi sous le nom de Jacques VI et trois jours plus tard il était couronné à Stirling. [...]
[...] Jacques 1er s'installa à Londres et ne rendit à l'Écosse qu'une seule visite avant sa mort. Ainsi tout au long du règne d'Élisabeth I les relations entre les deux pays n'ont pas cessé d'évoluer passant de l'amitié intéressée aux menaces, aux alliances précaires, au régicide puis enfin à une alliance plus durable. Il est important de souligner le fait que l'enjeu des relations entre les deux royaumes était d'autant plus important que leur proximité géographique pouvait représenter un danger immédiat pour les deux partis en cas de mésententes et d'alliances avec des pays européens ennemis à l'un des deux partis. [...]
[...] Dès lors, les appels des protestants à l'Angleterre se faisaient angoissés : s'ils n'étaient pas secourus immédiatement ils devraient abandonner le combat. Le 24 août Cecil prit des initiatives sans l'aveu de sa souveraine. Il envoya livres sterling à Berwick pour la solde de arquebusiers et de 300 cavaliers. Cet argent devait être distribué discrètement et secrètement. L'arrivée de la flotte anglaise en vue d'Edimbourg le 23 janvier 1560 changeait les données militaires. Cette fois les Anglais ne se cachaient plus. Les quelques navires français à l'ancre devant Leith furent pris et pillés par les Anglais. [...]
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