L'article « Souverain » est extrait de l'encyclopédie Diderot (1713 – 1784) et D'Alembert (1717 – 1783). L'auteur de cet article est le chevalier de Jaucourt.
Les fondateurs de cette encyclopédie étaient des philosophes, des penseurs qui s'intéressaient aux différentes formes de gouvernement et notamment à la monarchie absolue.
Si l'encyclopédie est une œuvre littéraire, c'est également une œuvre historique, économique, politique et juridique. En l'espèce, dans l'article « Souverain », sont abordées des notions politiques et juridiques. Cet article peut être assimilé à une œuvre doctrinale.
La rédaction de l'encyclopédie se situe dans la seconde moitié du XVIII siècle, sous le règne de Louis XV. C'est un règne qui inaugure ce que l'on a coutume d'appeler le déclin de l'absolutisme. Le déclin est en partie dû au décalage existant entre une monarchie de droit divin, une monarchie ancestrale qui tient à ses pouvoirs reconquis depuis le XIV siècle et les penseurs modernes, les philosophes des lumières qui prônent des idées de bonheur, de raison, de droits de l'homme voire de souveraineté populaire.
Ici, l'idée maîtresse tient à la définition de l'absolutisme, un absolutisme que l'on souhaite limiter pour bien le distinguer du despotisme.
Il conviendrait, de ce fait, de se demander quelle est la vision de l'auteur quant à l'absolutisme.
L'article s'intéresse à l'origine et la nature des pouvoirs du souverain absolu. Il contient une ambiguïté résidant dans la juxtaposition des termes de souveraineté absolue et de despote. Tout en voulant les opposer, l'auteur délivre en effet des éléments laissant à penser que le roi absolu peut être assimilé à un despote.
Il conviendra donc d'étudier dans un premier temps, l'origine et la nature des pouvoirs du roi souverain (I), puis dans un second temps nous nous intéresserons à un pouvoir absolu et non despote (II).
[...] Si cette règle sembla longtemps évidente, c'est le problème de la succession de Henri III qui la fit formuler clairement (édit d'Union). Henri IV était le nouveau roi par les règles précédentes mais était protestant. C'est l'arrêt du président du Parlement de Paris Lemaistre en 1593 qui mettait toutes ces lois fondamentales sur le même plan qui trancha. Henri IV abjura (25 juillet 1593), fut sacré à Chartres (27 février 1594), ce qui lui permit d'être roi aux yeux du peuple. [...]
[...] L'origine et la nature des pouvoirs du roi souverain Il conviendra d'étudier ici, que le pouvoir du roi souverain est délégué par le peuple mais également que les pouvoirs du roi sont de faire et d'exécuter la loi A. Un pouvoir délégué par le peuple Dès le commencement de son article, l'auteur affirme que ce sont les peuples qui limitent le souverain. En effet la première phrase du texte est D'autres peuples n'ont point stipulé par des actes exprès et authentiques les limites qu'ils fixaient à leurs souverains Le terme de peuple est capital. Celui-ci serait détenteur de la souveraineté car c'est lui qui la délègue au roi. [...]
[...] Absolutisme et despotisme : Commentaire du document : Article Souverain de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert (1751 1772) L'article Souverain est extrait de l'encyclopédie Diderot (1713 1784) et D'Alembert (1717 1783). L'auteur de cet article est le chevalier de Jaucourt. Les fondateurs de cette encyclopédie étaient des philosophes, des penseurs qui s'intéressaient aux différentes formes de gouvernement et notamment à la monarchie absolue. Si l'encyclopédie est une œuvre littéraire, c'est également une œuvre historique, économique, politique et juridique. En l'espèce, dans l'article Souverain sont abordées des notions politiques et juridiques. [...]
[...] Ces pouvoirs seraient législatifs et donc de faire la loi, mais également exécutifs, c'est-à-dire faire exécuter la loi. En ce qui concerne la puissance législative depuis Jean Bodin en 1576, la prérogative essentielle du souverain n'est plus de rendre la justice mais de faire la loi. Le roi est legibus solutus, il est ab-solutus, il est absout des lois, indépendant. Selon Jean Bodin, la souveraineté absolue est de faire et casser la loi. Mais le pouvoir législatif n'est pas là le seul pouvoir du roi souverain. [...]
[...] Cependant la droite raison fait valoir qu'elle a toujours des limites naturelles Ces limites ne sont certes pas écrites mais doit on en déduire que l'auteur les trouve insuffisantes ? Les notions de raison et de nature renvoient au registre de la philosophie. Le XVIII plus communément appelé siècle des lumières est le siècle de l'homme pensant, de l'émergence des droits de l'homme, l'ère du rationalisme et donc l'auteur imprimé de cette façon de raisonner évoque la droite raison et les limites naturelles. Dès le XIV siècle, le roi absolu connaît des limites naturelles. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture