Servage, Russie, XIXe siècle, Alexandre II, Stolypine, paysans russes, tsar.
« Le mot esclave », écrit Tourgueniev en 1852, « si terrible, si repoussant, est pourtant celui qui s'impose, à regarder comment vivent nos serfs ». En Russie, le recensement de 1858 dénombre en effet 74,5 millions de sujets du tsar, Tsar qui règne sur une population agricole à 93% et serve à près de 34 millions de sujets. On considère souvent le sort des moujiks, paysans d'une extrême pauvreté, mais officiellement non soumis à l'autorité d'un maître, qu'on nomme le barine, comparable à celui des serfs. Le servage se définit selon Constantin Kaveline, historien russe du XIXe siècle comme « La source intarissable de la violence, de l'immoralité, de l'oisiveté et de la fainéantise et de tous les vices, de tous les crimes mêmes qui en découlent ». Il existe donc bien à cette époque une réelle conscience du sort dont sont victimes les serfs. Il s'agira alors d'étudier, entre 1861, date d'abolition du servage en Russie et 1914, marquant le début de la Première Guerre mondiale, la condition des anciens serfs russes, devenus paysans, et de tenter de mettre en parallèle leur évolution avec l'entrée de la Russie dans la modernité.g
[...] Enfin, le servage est condamné comme un danger social en puissance. Les autorités dénombrèrent environ 600 révoltes paysannes entre 1850 et 1861, et les élites ont en mémoire les soulèvements révolutionnaires menées par Pougatchev à la fin du XVIIIè siècle. C'est un oukaze impérial du Tsar Alexandre II qui abolit l'institution en 1861, et l'acte d'émancipation est annoncé dans toutes les Eglises du pays. C'est en réalité l'acte final d'un difficile compromis au terme d'un processus de trois ans de préparation entre les partisans du servage, ceux de son abolition et parmi eux, ceux qui réclament la liberté complète avec des terres et ceux qui considèrent posséder l'ensemble des terres. [...]
[...] L'idée se développe parmi les paysans, avec la propagande notamment des socialistes révolutionnaires que la solution se trouve dans l'expropriation et le partage des terres des propriétaires fonciers, ce que refuse le pouvoir. Étude de doc : Photo de pauvreté. Les réformes de l'ère Stolypine A la suite de la Révolution de 1905, Stolypine arrive au ministère de la Finance puis à la présidence du Conseil au cours de l'année 1906. Il veut régler la question paysanne par la « privatisation ». Il veut briser la toute puissance du mir, désormais terreau d'idées à tendances socialisantes. [...]
[...] L'Etat garde un rôle prédominant avec l'Eglise dans la gestion pédagogique, conservant ainsi un enseignement primaire confessionnel. L'oeuvre des zemstvos est assez efficace : sous le règne d'Alexandre II écoles sont créées dont sur leur initiative propre. L'armée aussi sert à suppléer les carences du système éducatif et apprend à lire aux conscrits, ce qui est un moindre mal lorsqu'on sait que jusqu'en 1874 la durée de la conscription était de 25 ans et concernait presque exclusivement les paysans par tirage au sort en ruinant leur vie. [...]
[...] Mais l'Etat et les nobles gardent un droit de regard et d'intervention dans les affaires des communautés rurales, où doit prévaloir la solidarité en cas de défaut de paiement d'une des familles. Le règlement des terres a eu lieu en même temps que l'abolition du servage. En effet, passé un délai de 2 ans de négociation, les paysans sont censés obtenir l'usufruit des terres dont les seigneurs restent propriétaires, puis, s'il y a eu accord à l'amiable, peuvent racheter ces terres par l'intermédiaire du mir, le rachat pour soi en propriété propre n'est possible que pour des biens définis : maisons, étables, granges, enclos, potagers. [...]
[...] L'abolition du servage en Russie, une réforme inachevée ? Intro : « Le mot esclave », écrit Tourgueniev en 1852, « si terrible, si repoussant, est pourtant celui qui s'impose, à regarder comment vivent nos serfs ». En Russie, le recensement de 1858 dénombre en effet 74,5 millions de sujets du tsar, Tsar qui règne sur une population agricole à 93% et serve à près de 34 millions de sujets. On considère souvent le sort des moujiks, paysans d'une extrême pauvreté, mais officiellement non soumis à l'autorité d'un maître, qu'on nomme le barine, comparable à celui des serfs. [...]
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