L'histoire du clergé séculier catholique pendant la Révolution française est étroitement liée à la marche des évènements et de la législation des assemblées révolutionnaires (décrets, serments) qui conditionne souvent le comportement des prêtres. Avant 1789, les séculiers constituent un ensemble soudé, puissant. L'unité tient aux privilèges généraux de l'ordre et de sa fonction intermédiaire entre Dieu et les fidèles (sacerdoce et sacrement).
La Révolution va révéler les failles internes d'un ordre qui subit ses tensions et ses contradictions. Une partie importante du clergé s'engage résolument du côté de la Révolution, bénit les premiers drapeaux tricolores et fonde des « sociétés populaires ».
[...] La conjonction et utilisé à 5 reprises en 4 lignes cherchent à prouver que Berthou se place sur tous les fronts pour la protection de la Constitution. En outre, ce serment comporte 8 questions rhétoriques, visant à susciter l'attention des électeurs et à communiquer ses impressions et son ressenti, mettant par exemple en avant l'invincibilité de la Constitution à la ligne 22. Le curé de Crosne considère de plus que le clergé et les laïcs constituent les membres d'une même famille (l1.) En se considérant d'égal à égal vis-à- vis de ceux-ci, Berthou cherche à justifier son champ d'action dans la sphère publique et espère ainsi attirer la bienveillance de ses frères à même de pouvoir jouer un rôle dans son élection. [...]
[...] Le rôle des serments dans le schisme au sein de l'Église est important. En effet, l'Assemblée va déchainer la révolte du clergé et dresser l'ancienne église contre la nouvelle en exigeant le 26 novembre de tous les officiers ecclésiastiques en place, sous peine de destitution immédiate, le serment de fidélité prévu par la Constitution pour les nouveaux élus. On pourrait se demander pourquoi les Constituants en sont venus à cette extrémité. Ils ont sans doute craint que la lenteur d'une application progressive de la loi ne donne aux adversaires de la Constitution le temps de s'organiser et de faire connaître leurs arguments. [...]
[...] C'est-à-dire que la fonction du prêtre n'est plus que de répandre la foi catholique, mais aussi de prendre une véritable place au sein de la Nation et donc d'acquérir un rôle dans l'administration française. Il est inacceptable pour Guillaume Berthou qu'on puisse flétrir les honneurs civiques de maire (l.18). L'église constitutionnelle est en 1791 forte de 10 métropoles évêchés et près de 40 mille paroisses redéfinies. Elle est théoriquement favorable au régime politique en place par choix ou par nécessité de lutte contre les réfractaires. Mais cette unité marque des comportements différents. [...]
[...] Colin DE VIGUERIE Jean, Christianisme et révolution, Paris : Nouvelles éditions latines DALE K. VAN KLEY, Les origines religieuses de la Révolution française 1560- 1791, Paris, Seuil M. VOVELLE, La Révolution contre l'Église, de la raison à l'être suprême, Paris, Complexe G. [...]
[...] Puis il se pose des questions à leur sujet aux lignes 22 à 25. On peut penser d'abord qu'il ne comprend pas leur refus, mais en réalité, on voit assez vite qu'il se moque d'eux, les critiques eux et leur mouvement qualifié d'irréligieux. En effet, un schisme se crée dès 1790. Le haut clergé est massivement réfractaire. Puis une lutte civile oppose les deux clergés provoquant la fin des cultes et une attitude de plus en plus répressive des assemblées à l'égard des réfractaires. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture